- 22 juin 2012, par Henri Cachau
Ceux des petites classes nous en demeurions au stade de la devinette, de l’énigme, ainsi pouvaient naître des interrogations quant au sens réel ou métaphorique de ces mots que les grands, ceux du ‘certif’, peu ou prou à la hauteur du discernement adulte, prenaient un malin plaisir à nous refiler en seconde main. Ces : toison, con, rouston, fourrure, jardinet d’amour etc., qui en vérité dénotaient (...)
- 21 juin 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Je ne peux m’empêcher de lorgner sur les Robert volumineux. Un simple haut de maillot de bain les retient (au centre de Rio, la tenue n’est pas extravagante). Sont-ils originaux ? Peu importe, ils ont de la présence. Ils se baladent au gré des mouvements de bras de ma bienfaitrice qui jacte, jacte, jacte, tout heureuse de m’indiquer la direction demandée. Ne pigeant rien, je la laisse finir par (...)
- 12 juin 2012, par Carole Zalberg
Je n’ai encore rien dit aux petits.
Je suis revenu avec un lecteur MP3 pour Jules et la dernière saison des Experts pour Lola.
Sans leur mère mais avec ces choses dont ils rêvent. Elle est où Mam…oh merci Papa !
Ils ont filé, toute curiosité chassée par la hâte d’essayer leur butin – mon offrande pour un sursis.
Je n’aurai pas un long répit : ils se lassent aussi vite qu’ils s’emballent. Quelques (...)
- 25 mai 2012, par Henri Cachau
Si je leur faisais plaisir en les accompagnant au cirque, je redoublais le mien, étant donné que depuis ma tendre enfance, envers ce spectacle, enlevé, bigarré, mouvementé, malgré les désillusions inhérentes à mon statut de papy gâteau (gâteux), j’en conserve une ferveur enfantine, j’étais loin de m’attendre à voir cette séance se terminer d’une façon aussi dramatique. Une chute – loin d’être métaphorique – (...)
- 23 mai 2012, par Henri Cachau
Percevant comme une modulée déploration provenant d’un chœur de femmes réunies sur la place de ce village qu’il traversait, de surprenants appels, des : « Minets, mimines, minettes ou minous ! » cet ensemble polyphonique, outre le regroupement de générations féminines lui offrant l’aspect d’un bouquet de disparates cris primaires, cet étranger à la commune fut surpris par ces lamentations. Ce désespéré (...)
- 22 mai 2012, par Mariana Naydova
Yana-a-a !
C’est mon père qui me cherche. Le dîner est prêt. De la grange des voisins, où je me cache, je fixe la fenêtre de la cuisine, éclairée comme un œil jaune. Maman met la table. Je la vois qui va qui vient, sans fin, nerveusement, ses gestes l’effacent. La chambre paraît vide, nue. Etrangère. Pauvre aussi… Que de mots qui sonnent creux encore ! Je veux leur donner mon propre sens, les imbiber de (...)
- 16 mai 2012, par Henri Cachau
Ressentant l’approche de sa mort professionnelle, l’inspecteur Labarthe fut in extremis sorti du placard dans lequel il végétait. Cette mise au rancart lui était d’autant plus difficile à supporter que durant ce temps où il se morfondait, de plus jeunes limiers, impatients de démontrer leur savoir-faire, se concurrençaient afin de récupérer les meilleures enquêtes. Cette sensation de mise hors-jeu lui (...)
- 3 mai 2012, par Mouloud Akkouche
Tu veux vraiment le faire ?
Elle se retourna et esquissa un sourire.
Oui.
C’est de la folie.
Je ne changerai pas d’avis.
Elle secoua la tête et ajouta :
Même seule, je le ferai.
Elle reprit sa position. Plusieurs semaines qu’elle restait immobile, recroquevillée, l’œil scrutant l’horizon. Mais ce jour-là, elle était beaucoup moins tendue. Sans doute grâce au départ prévu le lendemain. (...)
- 2 mai 2012, par Bernard Pasobrola
Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas croisé sa gueule dans un miroir. Même celui que lui tendait l’infirmière ne lui renvoyait pas son image, mais seulement la tranchée humide de ses yeux qui perçait l’enveloppe pâle des bandages et ressemblait à une petite flaque de boue noire. La femme renouvela sa bouteille de sérum et lui demanda s’il souhaitait qu’elle change ses pansements. Il fit non de la tête (...)
- 13 avril 2012, par Henri Cachau
Comment avait-il pu, Papa, dénicher mes esquisses, brouillonnes copies d’académies annotées aux fins d’une meilleure compréhension pour mes rustauds camarades, de non équivoques termes, découvrir mes luxurieuses ébauches pourtant dissimulées dans les bas fonds de mon armoire ? Drapé dans ma dignité de futur artiste je lui avais répondu que : « quiconque n’ayant pas tâté du nu artistique ne pouvait (...)