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29 décembre 2011, par Mariana Naydova
Il semble que Dieu s’est souvenu de moi. Pour quelle autre raison aurais-je reçu ce message au-delà de l’oubli ? Mars m’avait écrit cette nuit et sa lettre clignotait sur l’écran et la peur m’attrapa comme le jour d’avant mon départ pour Paris. Eve me regardait d’un air boudeur à l’époque, et me faisait la lippe. Elle trouvait mon agitation bête et m’avait dit que j’allais perdre mon temps pour rien, car (...)
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22 décembre 2011, par Mariana Naydova
La conversation s’éteint. Fernand se délasse dans sa chaise. Marie caresse avec son doigt le bord du verre. Le verre est grand, on peut le tenir avec les deux mains. Dans le crépuscule le vin ressemble à du sang.
— J’avais trente ans, quand j’ai perdu mon bébé. Tu sais, Marc, Pierre ne voulait pas d’enfants, c’est comme si le bébé l’avait appris, puis il est sorti de moi. Depuis, je suis toujours (...)
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1er décembre 2011, par Mariana Naydova
J’aime beaucoup mes enfants, Marie. Le jour de Toussaint je les ai emmenés avec ma voiture à Toulouse chez leurs cousins et pour qu’ils voient leur grand-mère.
Il n’y a pas de vent. L’air est fin, pur et tranchant. Fernand se détend sur sa chaise et allume une cigarette. Marie fume avec lui. Elle apporte une bouteille de vin rouge, et la chaleur du vin réchauffe l’estomac. Les yeux de Marie sont (...)
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7 février 2011, par Mariana Naydova
PERSONNAGES
ELLE
LUI
LA GRAND - MERE
OKSANA
La scène est plongée dans le noir. C’est la nuit. On entend le bruit d’une clé qui cherche le trou de la serrure. Une voix féminine marmonne. Quelque chose tombe.
ELLE : Où est la serrure ? Zut ! Je ne vois rien ! - La porte s’ouvre enfin. Elle actionne l’interrupteur, la scène s’éclaire. Lumière jaune du couloir d’un petit appartement. L’espace (...)
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22 mai 2012, par Mariana Naydova
Yana-a-a !
C’est mon père qui me cherche. Le dîner est prêt. De la grange des voisins, où je me cache, je fixe la fenêtre de la cuisine, éclairée comme un œil jaune. Maman met la table. Je la vois qui va qui vient, sans fin, nerveusement, ses gestes l’effacent. La chambre paraît vide, nue. Etrangère. Pauvre aussi… Que de mots qui sonnent creux encore ! Je veux leur donner mon propre sens, les imbiber de (...)
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17 novembre 2011, par Mariana Naydova
Ma boîte de réception est pleine à ras bord d’horoscopes d’amour, de synastries pour deux, de longs transits, et de transits courts, de carrés et conjonctions. Voici encore Fernand au cœur déchiré. Il habite près de mon Mars. Nous nous écrivons à propos de champignons et de comment sa femme, Anne, serait redevenue raisonnable, qu’elle vit une période de crise, que les enfants ont vidé sa fontaine, que son (...)
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3 mai 2011, par Mariana Naydova,
Vincent Boisot
Tiens-le bien, mon garçon. Oui, ce sera le manche. Il est beau, je sais ! Est-ce qu’on ne dirait pas la proue d’un navire ? Mais où aurais-tu pu voir la proue d’un navire ? Ah ! oui ! Dans ce film qui montre Ulysse attaché au mât du bateau. Tu te demandes pourquoi Ulysse était attaché de cette façon ? Est-ce que tu ne l’as pas compris ? C’était à cause du chant des sirènes. Leurs voix sont (...)
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10 novembre 2011, par Mariana Naydova
Chien était heureux. Les dîners désespérés, Anne dans sa chambre, les enfants sur l’ordinateur, et Fernand dans la cuisine devant sa bouteille de bière tiède, tout cela embêtait même le chien. Une femme est apparue, montée sur sur son vélo, et le chien a couru après elle. La femme s’est arrêtée.
— Excusez le chien ! Désolé, mais il est devenu un peu sauvage en ville. Vous vivez au paradis, vous savez ? (...)
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3 novembre 2011, par Mariana Naydova
Je suis Eva. Je ne suis qu’une référence banale de la Bible. Je détestais depuis toujours mon stupide prénom. Non pas que je ne le haïsse plus, mais sur le chat, et surtout sur les sites des amoureux, il travaille pour moi sur commande. Là, il est plein de malheureux qui veulent découvrir la sérénité, et ils s’accrochent à mon prénom avec l’espoir des noyés. C’est comme si j’étais leur mère, Eve. Les (...)
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30 septembre 2011, par Mariana Naydova
PERSONNAGES :
TAMARE
UNE JOURNALISTE
L’HOMME
Une grande salle de séjour. Nombreux livres, un bureau, un ordinateur, un canapé. Une couverture en tricot jetée sur le canapé. Sur la table, devant le canapé, une bouteille de vin, un grand beau verre, à moitié vide. A côté de la fenêtre, une table en bois massif, avec des chaises en paille. Sur les murs, des tableaux. Appartement confortable, mais (...)