La Revue des Ressources
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Eclats de la revue... des ressources 

Extrait de la revue-tract parue à l’occasion du Salon de la revue 2003

mercredi 22 octobre 2003, par La rédaction de La RdR (Date de rédaction antérieure : 1er janvier 1970).

La Revue des Ressources est librement, gratuitement et entièrement consultable sur le net : elle offre un numéro unique qui progressivement s’étoffe, un work in progress où viennent s’agréger les nouvelles contributions d’auteurs choisis pour leur pertinence, créativité, ou sensibilité, qui peuvent ainsi développer leurs travaux à la fois dans la durée et dans l’espace. Revue de contenu structurée par le logiciel libre SPIP, elle fonctionne selon le principe de l’open text : chaque internaute peut consulter sans restriction les textes que mettent à disposition les auteurs, ceux-ci conservant leurs droits sur leurs contributions.

Choisis : La Revue ne tend pas à illustrer une théorie particulière, ni une école de pensée : elle n’est pas l’émanation d’une chapelle, mais cherche à s’ouvrir sur des horizons variés. Croisant les regards et les chemins, elle se promène le long des expériences de vie, des éclats du monde, ramenant dans ses bagages le savoir de demain. Elle invite ainsi à écrire le réel à la mesure de l’idéal, à le penser en métissant les disciplines : revue littéraire et d’images, de création et de réflexion, elle s’invite dans les contours de la pensée comme dans les fibres communautaires, dans la critique des sources, comme dans l’entre-deux des mots.

Eclats du monde : La Revue des Ressources n’est pas un site-portail, n’est pas un webzine, n’est pas un site commercial, n’est pas un site d’information, n’est pas un site personnel, n’est pas une vitrine. Elle est une revue, qui tâche de filtrer et d’organiser les flux d’informations et de connaissances errant sur la toile, qui souvent nous sature d’idioties, quand ce n’est pas de marchandisation qu’il s’agit : en plus des textes de création, de réflexion, ou de critique, la Revue propose en marge des brèves sélectionnant les événements culturels parisiens, promouvant par là même un espace de rencontres et un potentiel de situations.

Flux : Revue permanente, elle existe et se développe même pendant votre sommeil, habitant vos songes et vos envies, parfumant vos draps : c’est elle qui fait mousser si fort votre bain, et qui donne son arôme au café. Elle climatise votre bureau, régularise vos papiers, étoffe vos relations d’amitié. Vous l’abandonnerez un temps peut-être ; elle vous pardonnera ; elle est la persistance de votre rêve.

Revue des ressources : Il se peut que le commencement ne soit pas le vrai début. Il se peut que la Revue soit née en 1998, peut-être avant même, sous d’autres formes ou d’autres noms, peu importe. Sait-on vraiment quand un projet a vu le jour ? Il se pourrait aussi que ce ne soit qu’une renaissance d’une ancienne revue, que l’on aurait laissée de côté le temps de l’oublier, et qui pourtant aurait marqué son époque (A-t-on noté qu’internet n’a pas de mémoire, renouvelant sans cesse ses formes dans l’occultation des précédentes, en en attendant encore d’autres qui disparaîtront sans laisser aucune trace ?). Il se pourrait que, poursuivant l’aventure du verbe sur une terra incognita encore à inventer, à peupler d’infini, elle dérègle le sens, et se propage telle une rumeur, en dilatant la pensée. Gageons que si rien n’est achevé dans le devenir de la toile, il n’y aura pas non plus de fin.

Début : Contre le machinal du monde, contre la résolution des textes en communiqués, la Revue des Ressources comme le verbe résiste, sans la guerre. Habitée par la littérature, à moins que la littérature ne soit habitée, elle veut peupler la toile de constellations textuelles et de super-nouvelles, de comètes poétiques, de satellites d’essais et de planètes critiques. Mais quand certains se contentent d’observer, elle promeut un activisme de l’idée, forme des collectifs intelligents, qui se chargent d’espionner notre société.

Collectifs intelligents : La revue conjugue les expressions individuelles et collectives. L’Internet Collectuel considère comme prioritaire l’interaction individuelle et collective. Internet ne doit pas être monopolisé par des marchands pour des clients, par des techniciens pour des techniciens, par des organisations pour ses membres. De vastes espaces de liberté individuelle et collective doivent trouver place et se développer sans contrainte ni mercatique ni financière ni technocratique ni idéologique. Une utopie est en marche.

Liberté : A l’écart des censeurs, de l’actualité et des Etats, il en va de la Revue des Ressources comme de la survie intellectuelle : en temps de disette, l’expression des idées et leur diffusion définissent les contours de la liberté et du pouvoir, et se suffisent à ressaisir les événements du monde sans le carnaval médiatique et marchand. Et si le mot ne peut empêcher la guerre, qu’il s’engage et n’ait pas peur, imagine et ne se trahisse jamais.

Utopie : La Revue des Ressources se veut d’abord un lieu d’expériences, de rencontres et d’utopies, un espace ouvert sur internet où puissent se renouveler les conditions de la création et les visions qui s’élaborent du monde : anticiper l’avenir, inventer des formes inédites, expérimenter le savoir gratuitement dans une pensée rhizomique.

Rhizome : Revue souterraine qui pousse, à partir d’elle, des bourgeons au-dehors - ne commence et n’aboutit pas, la revue-rhizome est toujours au milieu, entre les choses, inter-être, intermezzo. La revue-rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque, et chacun de ses traits ne renvoie pas nécessairement à des traits de même nature : elle met en jeu des régimes de signes très différents et même des états de non-signes. Ainsi la revue-rhizome n’est pas faite d’unités, mais de dimensions, ou plutôt de directions mouvantes.

Gratuit : A l’écart de l’institutionnel et du marchand, la Revue des Ressources se revendique d’un tiers état culturel qui ne se satisfait pas des différents formes de subordinations de la culture.
L’autofinancement intégral et passionnel de la Revue manifeste cette volonté d’indépendance. Plus de 250 articles sont en ligne et plus de 700 lecteurs viennent lire, chaque jour, la Revue des Ressources (source urchin-ovh). Un nouveau rapport à la culture se crée dans le chantier permanent de la Revue.

Critique : La revue est avant tout une revue critique. Elle se base sur une conception politique de la critique, celle-ci ne consistant pas simplement en une collection d’analyses événementielles, mais en une compréhension des oeuvres dans ce qu’elles ont de plus révélatrices d’un rapport poétique au monde et à l’Histoire. Chaque époque, chaque pays est ainsi saisi dans sa profondeur littéraire, laquelle génère des mondes possibles.

Chantier  : L’activité de la Revue des Ressources se prolonge dans plusieurs réalisations, grâce à des dossiers et des thèmes qui prennent leur autonomie. Ainsi, le thème du Recours aux forêts, en s’étoffant, a conduit à la naissance d’un site original, www.lerecoursauxforets.org. Les textes rassemblés sur ce site doivent permettre la parution prochaine d’un ouvrage collectif, poursuivant dans l’objet-livre la démarche de rassemblement de regards, de savoirs, et d’expériences, autour de ce thème. L’univers du web ne s’oppose pas à l’univers du livre et de l’édition ; l’objet-livre demeure irremplaçable, support de fixation dans une mémoire écrite et une présence imprimée. La Revue envisage d’éditer plusieurs lybers, ouvrages à la fois diffusés en librairie et librement accessibles sur internet. Parmi les premiers projets, un ensemble de textes consacrés à Lewis Carroll et à Alice, et un recueil de récits de voyage sur la ville de Lisbonne, pour lequel la Revue a lancé un appel à contribution. L’activité de la Revue se prolonge également dans les Rencontres du Lendemain, débats consacrés aux enjeux et problèmes contemporains qui permettront de confronter les points de vue dans un dialogue contradictoire, et auront surtout pour volonté de dépasser la pensée repliée ou " réactive " en tentant d’esquisser les visages de l’avenir.

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