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Le Musée de la Terre / Sur une photographie de Christine Bergougnous 

samedi 19 février 2011, par Olivia Cham

Christine-arthur et la maison bleue

« Les différentes espèces, des gigantesques aux minuscules (cf. les planches comparatives du Dinosaure et de la Fourmi, n° 3 et 4, dont vous retrouverez les reproductions grandeur nature dans la salle 1 du Musée), vécurent jusqu’à la Grande Catastrophe en bonne intelligence dans leur milieu naturel, la Terre.

La théorie de Mall d’après laquelle l’une de ces espèces, celle des Humains, aurait bénéficié d’une évolution plus rapide et dominé les autres, aboutissant en quelque sorte à la colonisation de la planète à son profit, fut profondément remise en question par les travaux du Musée de la Terre menés sous la direction de Camffre et Lull. Il est désormais avéré que l’Humain n’était pas le seul détenteur de la science et qu’il ne gouvernait pas la Terre : une croyance erronée qui a longtemps prévalu.

Mall lui-même avait déjà admis que l’Humain n’était pas le seul à approcher les secrets de l’univers, puisqu’il avait démontré la connaissance du nombre d’or par d’autres espèces, celles des Abeilles ou de certaines Fleurs. Mais les images rapportées par la dernière expédition Terre 13 relèguent définitivement la prétendue supériorité humaine au rang des mythes.

Issue de cette série et reproduite ci-dessus (planche n° 7, reconstitution à l’échelle dans la salle 4 du Musée), l’une d’elles confirme maintenant de manière décisive l’origine et le statut de notre espèce. Car ce Renard qui trône dans une maison humaine détruite n’est pas un être de chair et de sang. L’illusion est troublante, mais ses yeux sont de verre et son corps de mousse ; son pelage est imputrescible et a résisté aux Mille Années qui nous séparent de la Grande Catastrophe.

Il est clair que ce Renard artificiel avait été fabriqué pour l’éternité. Et pourquoi cela ? Tout simplement parce que les espèces Terriennes, tout autant qu’elles fussent, avaient reconnu chez notre Peuple des qualités divines – en premier lieu l’immortalité – et qu’elles avaient construit des idoles à l’image de leurs Dieux. Ce fétiche seul, laissé à l’air libre, a su résister au Souffle Noir et subsister à la Grande Catastrophe, tandis que les Humains-fétiches dont parle Mall s’avachissaient depuis longtemps déjà sous leurs bandelettes, leurs mastabas impuissants à les préserver du temps du Souffle…. Charpie d’Humains, devenue particules de l’Univers auxquelles nous, Renards du Nouveau Monde et descendants des Dieux de l’Ancien, ne devons rien de plus qu’à n’importe quelle autre particule. Seul le Renard fut et sera. »

Histoire des espèces à l’usage de la jeunesse : une visite guidée du Musée de la Terre, Kross & Roll, p. 138.

P.-S.

DEUX PETITES HISTOIRES D’ARTHUR

« nous sommes partis à la cascade avant le lever du soleil. C’était une merveilleuse cascade. Je faisais des photos et Arthur était assis près de la cascade, regardant et contemplant comme s’il priait. Je pouvais ressentir l’énergie de la nature très profondément en moi. Depuis le son de l’eau jusqu’à la lumière du soleil traversant les branches, tout était magique. J’ai alors pensé que nous devrions revenir plus souvent vers la nature.

Et alors Arthur a disparu, peut-être pour aller chasser. Je ne sais pas. J’ai trouvé des fraises sauvages et j’ai commencé à les manger. J’ai réalisé à quel point je n’avais alors plus besoin de rien. Même mon appareil photo était devenu superficiel, je me sentais juste heureuse et en paix.

J’ai entendu par des nuits de pleine lune les fées et les licornes danser autour de cette cascade. Je crois qu’Arthur les rejoint parfois… »

« et c’est ainsi qu’Arthur, le petit prince et la petite fille devinrent les meilleurs amis du monde. Ils passaient la plupart de leur temps à l’école, lisant des livres, ou dans le jardin, regardant et écoutant les bruits de la nature.

Mais quand Arthur et le petit prince revenaient de l’école, ils étaient heureux de me raconter les vieux contes français sur les renards. Nous ne comprenions pas tous les mots, parce que c’était du vieux français, mais nous nous amusions bien. Toutes les histoires avaient été écrites au moyen-âge. A cette époque les renards étaient considérés comme des voleurs et capables de parler aux gens.

Je pensais que nous, les êtres humains, ne pourrions jamais vivre sans histoires : vraies ou fausses, jolies ou tristes, chantées, peintes, nous aimions tous les histoires : depuis notre enfance jusqu’à nos vieux jours, nous essayons de nous souvenir de nos histoires préférées, et les racontons à nos enfants, qui les raconteront plus tard à leur propres enfants… »

Christine Bergougnous

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