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Poème du jet 

jeudi 5 avril 2012, par Norbert Barbe

AINSI À CONTINUATION SE PRÉSENTE
AU DISTINGUÉ PUBLIC PRÉSENT
ET À NOTRE TRÈS ESTIMÉE AUDIENCE :

LE FAMEUX POÈME DU JET

Qui se donne en Représentation Exclusive
Pour un Temps Limité
Dans notre Charmante Cité :

DE MAILLETS, MARTEAUX ET AUTRES DÉBATS SUR LA SORCELLERIE

Avec Un Très Hautement Recommandé
APPENDICE
Très Certain Et Intégralement Confirmé
Par les Meilleures Autorités Savantes
Et les Principaux Esprits
De Notre Époque
Sur :

LA
Résistance des crânes d’enfants
Aux ronds-de-serviettes
Lancés par leurs Mères
À une Vitesse Mathématiquement Proportionnelle

(Avec Intérêt Diététique Certain
Et Expérience Éducative Confirmée
À manière d’Exercice Ludique :

"Leçon 1 : Comment mettre en évidence l’air ?" :
"L’échange avec les enfants lors de la manipulation permet d’exprimer ce que l’on ressent",
"Leçon 2 : Est-ce que l’air est pesant ?" :
"Ce n’est pas aussi facile à savoir que pour de l’eau ou des pierres."

— Extraits des Leçons de Marie Curie —,

Qui pourrait avantageusement remplacer
Les problèmes de robinet et de baignoire)

DANS L’ESPACE

AVEC SON ÉPIGRAPHE :

"Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d’une possible fièvre
Partir où personne ne part
"

(Jacques Brel, "La Quête")

)

DEMANDE-MOI Hier
Avec au bout du doigt
La Comète
Il est difficile d’expliquer
Les méandres de cette chute en piquet
Que parfois l’on me prête
Outrageusement âgé je crois
Je révoque mes anciennes gloires et je feins ma bière

Qui aurait parié sur la fatigue et l’ironie
Nous tous qui jurions dès nos petits matins de ferrailleurs
Sur les ondes d’un rock
Le reflet fugace d’une vitrine
Et l’espoir des futurs diners entre amis
Il est vrai que nos parents montraient l’heure
Eux qui nous auraient bien voulu orienter la copine
Mais qui aurait pu papillon miser sur l’expansion des chocs

Alors que lesdits compagnons que l’on nomme
Mais que diantre je n’ai jamais eu
Surfer surent sur l’image
Étranges pantographes muets reproducteurs
Dressés au boulet
Si je me souviens bien cheval ou royaume
Mais sans page
Avec lequel discourir mes tourments À mon âme malade si vous voulez
Je n’aurais vécu que dans la peur
Et moi qui pourtant étais si sage

Je suis de ces jouets perdus
Et de ces inversions qu’on jetait à Sparte
Fils aimable de parents ingrats
Monsieur Pécuchet il faut le dire dormait dans des draps prêtés
Et c’est l’État qui en sa panse repue
S’en fut mettre prix au dividende par arrêté
De la maison en ruines et du chat malade mais trop gras
Qui pour se lécher par loi les pattes écarte

C’est un Monsieur Ruand une Mademoiselle Rouault
Un frais Frassatti une passagère Boosten
Une éventée Lapraz un pensionnaire Pignon
Voleurs tous charmants lorsqu’ils pointent les dents
Sur le tableau mal fait qui pourrait bien être de Rousseau
Sur les tapisseries tissées à la chaîne
Mais qui leur semble Velours de Gênes
La vieille chaise qu’ils cotisent ou le vénérable sillon
Louis Quelque Chose et la causeuse Machin

Ils s’excitent gaillards
Et se pâment aux coups du maillet
À la lueur décroissante de la chandelle
Vampires à la petite semaine à l’emportée
Chacals qui naissent par portée
Vivent dans ton grenier et volent de ta gamelle
Ils s’habillent de tes sordides oripeaux rats sur ton naufrage impayés
Car ils ne travaillent de rien Maîtres Charognards

Alors bien sûr alors bien sûr
Toi tu conte des contes à dormir debout
Aux gens qui s’en foutent à ceux qui s’y croient
Tu te peins comme ils aiment se décrire
Les imbéciles
La jolie maisonnette les précieux souvenirs
La douce tendresse des êtres aimés
Foutaise
Le père la mère et la soeur mais aussi le marteau
Qui donne au fond les tours d’écrou
Ceux qui te trahissent ce sont toujours ceux que tu ne vois pas venir
Comme ça c’est beaucoup plus facile
On t’apprend tout petit à manger la bouche fermée
La bouffe foutre-Dieu comme la lie jusqu’au bout tu te la bois
L’enfance c’est ce qu’on te tire à la gueule les poux
Et le rond-de-serviette que tu avais oublié
Ton corps garde encore chaque souvenir de l’amour à la dure
De papa de maman et de la bonne ou de la mauvaise
Vas savoir toi demi-soeur pleurs heurts et blessures
Et l’enfant
Abandonné sans gâteau
À qui la méchante belle-soeur et les fées inhospitalières
Ne pensent qu’à offrir des râteaux
D’Institoris finalement il justifiera bien l’in-quarto
Seigneur des mouches il ne lui reste plus qu’à écrire

Beautés démocratiques
Qui écoute
Apparaissent les fantômes de la loi
Défigurés par l’envie et tout l’âme du vin chantait dans les bouteilles le sang bu
Dans leurs extravagantes poses et investitures
Comme le Willem van Heythuysen de Hals
J’écris et j’expire contre la moumoute
Rien ne s’achète et pourtant vous avez tout vendu
J’arrive chien indien léchant la main du vendeur de fritures
Canard au ballon raccommodeur de soufflets Pfaall
J’aurais voulu retrouver le suave soleil oblique
De l’enfance et des parcs comme Arthur me navrent les places
Triste cependant reprendre comme l’ouvrier sur son métier embu
De neuf en neuf le Jeu du renard et de l’Oie

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