Sophie Calle revient sur le devant de la scène.
Jusqu’au 15 mars 2004 se déroule au Centre Georges-Pompidou à Paris (France) une grande exposition de toute son oeuvre, intitulée "M’as-tu-vue".
Outre le magnifique catalogue de l’exposition (Sophie Calle. M’as-tu vue, coédition Centre Pompidou-Edition Xavier Barral, novembre 2003) paraît un nouveau livre de Sophie Calle chez Actes Sud, Douleur exquise.
Née en 1953 à Paris, Sophie Calle part au début des années 70 pour un long périple à travers le monde. C’est lors d’un séjjour en Californie en 1978, qu’elle prend ses premières photographies "sans vocation" : des tombes portant l’inscription "Father" et "Mother".
Elle vient de découvrir ce qui pourrait "plaire à son père". A son retour à Paris, elle commence ses premières filatures d’inconnus dans la rue, dérive controlée dans la ville, qu’elle agémente de photographies et de textes, consignés dans des carnets.
Le travail de Sophie Calle a pu ainsi être apparenté à celui des artistes des années 60-70, où le statut de l’image photographique concernait la trace, la preuve objective de leurs expériences et de leurs performances.
Son oeuvre se rapproche davantage en fait d’un art narratif , issu lui aussi de la même période.
Sophie Calle s’est engagée dans les années 80 dans une voie spécifique, qui donne une place importante à l’affect et au sentiment.
L’artiste construit des règles du jeu et des rituels dans le but d’améliorer sa vie, de lui rendre sa dimension existentielle.