- 14 mars 2010, par Nicolas Bonneau
Peines perdues. Peines de cœur. Peines de langue. Panne d’acteurs. Panne de société. Peur de comprendre. Stop. Fini. Ça suffit. Recommence. Recommencer. Peines perdues. Cœur perdu. Encore. Langue perdue. Continue. Société perdue. Acteurs en panne. Stop. Arrête. Revient au début. Au problème de société. Dire comment c’était. Revenir avant. Au choc premier. Pétrolier. Signe de naissance : le pétrole. Aux (...)
- 19 janvier 2010, par Thomas Vinau
Bernardin s’est levé sans plus de difficulté ce matin là. Il était habitué au rythme du travail depuis tellement longtemps qu’il ne s’en souvenait plus. Pour aller au bureau, il avait mis son costume gris clair sur un col roulé beige qui faisait ressortir ses yeux d’après la vendeuse qui l’avait convaincu de l’acheter.
Le matin, il n’avait pas grand chose à faire pour se préparer, puisqu’il faisait, (...)
- 12 janvier 2010, par Carole Zalberg
La joue voluptueusement abîmée dans les replis humides de son Fruit of the Loom, je ne respire pas. Ou à peine. Juste assez pour ne pas m’évanouir et rater le plus beau slow de ma vie. Mais pas trop. Parce que si c’est un rêve moi dans les bras de Napo, je ne veux pas que mon souffle trivial le dissipe. Et puis, il est fantasque Napo. Il peut avec son fameux petit sourire en coin décider de me (...)
- 8 janvier 2010, par Bernard Deglet
Ce jour je me souviens de la peinture au minium j’apprends que c’est une peinture au plomb qu’on n’en trouve plus qu’au Maroc qu’avant on s’en servait aussi pour protéger le bois des bateaux non de la rouille mais du pourrissement et des insectes le plomb protège de tout même des rayons gamma et qu’aujourd’hui l’artiste qui parle l’utilise pour la couleur et les coulures pour cet orange et ce poids (...)
- 24 décembre 2009, par Karine Macarez
Le 21 décembre,
« Mon petit papa Noël,
Je te remercie pour le camion rouge de l’année dernière. Il était très beau. Cette année, je voudrais te commander une nouvelle petite soeur car celle que j’ai est vraiment trop chiante. Tu peux la mettre à la poubelle si tu veux car j’en veux plus. Si tu peux changer mes parents aussi, je serais très content surtout mon père qui gueule tout le temps. Mais si (...)
- 23 décembre 2009, par Françoise Quilliou
Depuis trois jours, un ballet incessant défile devant moi : des redingotes dont les galons brillent de mille feux, des aiguillettes couleur or perchées sur des épaulettes, des têtes serrées dans des coiffes de dentelle et des couvre-chefs tenus à la main. Certains m’observent puis battent en retraite subrepticement ou en me saluant fièrement. D’autres me glissent quelques mots d’une banalité (...)
- 30 novembre 2009, par Emmanuel Steiner
« Il ne craignait absolument pas la mort. Il n’avait plus sa place parmi les hommes. Et il se mit à marcher comme quelqu’un qui n’avait plus d’endroit où aller et qui allait prendre comme ultime chemin celui qui conduisait en haut de la falaise. »
Inoue Yasushi, La mort, l’amour et les vagues
« Je découvris que la voie du samurai c’est la mort. Tenu de choisir entre la mort et la vie, choisis sans (...)
- 14 novembre 2009, par Emmanuel Steiner
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cela fait déjà plusieurs fois qu’il vient rôder autour de la place du PCF, à la recherche de cet étrange individu aux deux grosses bosses sur la tête, une sur la tempe droite et l’autre au sommet de son crâne dégarni, ce qui lui donne une dimension réellement effrayante, l’ayant d’ailleurs amené à surnommer Ovipalovsky ce type qu’il observe toujours de loin, en train de tendre la main devant la bouche (...)
- 16 octobre 2009, par GA Quiniou
A une petite souris de Cleden.
Agathe a décacheté l’enveloppe, soigneusement, à l’aide d’un petit couteau pointu de la cuisine. Elle ne reçoit jamais de lettres d’habitude, sauf pendant les vacances, lorsque les copines qui sont parties lui écrivent, ou alors de sa cousine d’Avignon mais pas plus de deux ou trois fois par an car le plus souvent elle lui parle au téléphone : leurs mères s’appellent (...)
- 8 octobre 2009, par Kaoutar Harchi
Toujours à la même place, près de la fenêtre. Les mains dans le dos. Le dos au mur. Elle laisse tomber sa tête en arrière. Sa gorge se tend comme une corde que je voudrais nouer autour de la mienne. C’est serrer qu’il faut, je me dis. Serrer fort, dur. J’imagine la garder pour moi, l’attacher, la séquestrer.
Qui se souvient des filles, sans affaires, tout juste une robe froissée, qui habitent les (...)