Gilles Deleuze est, avec Michel Foucault, la grande figure intellectuelle des années 70. Né en 1925 dans une famille bourgeoise, il commence sa carrière de façon académique par une agrégation de philosophie, puis un poste de professeur de lycée dans deux villes de province, Amiens et Orléans. Mais très vite, il explose les règles. D’abord, plusieurs de ses anciens élèves témoigneront de son humour et de la façon dont il faisait entrer dans ses cours la littérature, la psychanalyse et les arts plastiques, ce qui, dans les années 50, est exceptionnel. Parallèlement, il commence son œuvre avec des monographies de philosophes que l’époque laissait à la marge ; parmi eux, Bergson et Spinoza. Deleuze est immédiatement un créateur, il bouscule la lecture traditionnelle des auteurs sur lesquels il se penche. Chez Bergson, c’est le vitalisme qui l’intéresse. Et le vitalisme sera la marque de fabrique de Deleuze. Arrive Mai 68, qui est fait pour lui. L’heure est au bouillonnement, au désir et aux rencontres tous azimuts. Vivre pour Gilles Deleuze signifie être aux aguets, essayer, rencontrer, éprouver sa puissance vitale. En 1969, Félix Guattari entre dans la vie de Gilles Deleuze ; en 1972, ils donnent aux sciences humaines le livre qui incarne les années 70, L’Anti-Œdipe, et Deleuze est une star : il est professeur de philosophie à Vincennes, il parle à ses élèves de rhizome, de fractales, de machines désirantes. Avec ses concepts, un vent nouveau souffle sur la pensée.
Gilles Deleuze est mort en 1995, après ses amis François Châtelet, Michel Foucault, Félix Guattari. Ses livres ou ceux qu’il a cosignés avec Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ? Mille Plateaux, ou encore L’Abécédaire, présentent des concepts avec lesquels aujourd’hui on pense la littérature, le cinéma, et l’architecture.