D’origine bretonne et normande, né en janvier 1963 en Allemagne, a grandi en région parisienne. A vécu en Bretagne et au Maroc. Enseigne aujourd’hui en Normandie.
Alors, j’ai repris ses livres, j’ai regardé à nouveau son visage inquiet sur la page de Libération. Jamais encore je n’avais vu son visage, et c’était bon signe : ses livres m’avaient suffi, et de son nom naissaient tant d’images, que de son visage, je m’étais passé. Non que ses livres soient nombreux, une dizaine, et encore !
Louis-René des Forêts était ainsi : il n’en avait jamais fini (…)
"Alors tous les péchés, fils légers et tenaces du démon, qui pour des cœurs un peu sensibles, rendaient ces hommes plus effrayants que des monstres, voulaient se jeter à cette eau. Les infirmes descendaient, ne raillant plus ; mais avec envie. Les premiers entrés sortaient guéris, disait-on. Non." Arthur Rimbaud, Proses évangéliques
Brique, ocre, et dès le matin le feu blanc de midi. (…)
Pour Mado
Tout le monde t’appelle Mado. Ce n’est pas rien, chacun te tutoie, tu tutoies chacun, moi comme tout un chacun. Tu portes une cinquantaine éprouvée, un imper vert, des cheveux rouges. De toi je ne sais rien sinon qu’au lycée chacun t’estime, et que tu as le don d’abolir les castes dont nous relevons. Tu réponds au téléphone, tu ramasses les tickets à la cantine, tu fais partie de (…)
En littérature :
– Proust : A la recherche du temps perdu
– Céline : Voyage au bout de la nuit
– Genet : Un captif amoureux
– Dostoïevski : Les frères Karamazov
– Joseph Winkler : Le serf
– Virginia Woolf : Les Vagues
– Marcel Schwob : La croisade des enfants
– Jean Lorrain : Monsieur de Bougrelon
– Witold Gombrowicz : La pornographie
– Bernard Marie Koltès : Dans la (…)
Des enfants bruns, des enfants blonds, trempés, boueux, pires que nus, marchent dans la neige d’avril, celle qui fane les fleurs d’amandiers des vallées fécondes, dans la pluie d’avril qui gorge la terre, la fait saigner d’oxydes, des enfants sortent transis des torrents pierreux gros des glaces de l’hiver, et leurs tuniques sont orangées d’alluvions, et ils sont alluvions eux-mêmes lorsque (…)
C’est à croire que, descendant de la berline, vous êtes seul debout sur la plaine. Le soleil rase les étendues givrées et c’est en longues membranes violacées que la nuit se déchire. La matinée transparente exacerbe votre raideur tandis que vous scintillez du plastron qui rappelle la cuirasse des anciens centurions. C’est l’aide de camp qui suggère ce parallèle, en escompte un sourire. Vous ne (…)