La violence inaugurale de ce titre doit être comprise comme le détournement d’une expression dont la bonhomie est mensongère.

C’est d’une drôle de musique qu’il s’agit… et pas du tout sur l’air d’Anarchy in the U.K.  ! — qui est une chanson des Sex Pistols, comme on sait. Car on entend des choses à frémir, à la rentrée, sur l’éducation ! Et de tous côtés.

D’abord, il n’y a pas ou peu de réflexion sur les buts de l’éducation chez ceux qui en font le métier, dont leurs syndicats, enfermés dans la vision bourgeoise d’une école qui doit apprivoiser le fauve humain, selon l’ancienne représentation cicéronienne, et qui ne tolère dans les faits que les diverses formes de soumission.

En outre, l’humiliation et l’esprit de compétition font des ravages parmi le personnel, de haut en bas et de gauche à droite.

Pire, une bonne partie des ressources en intelligence des personnels de direction – du Grand empereur en haut assis sur son dada au petit caporal local – sert à élever les plus hautes barrières possibles entre le monde et l’école. Certes pas le monde économique. On ne peut pas leur faire grief de ne pas être des serviteurs zélés du capital. Mais le monde n’entre souvent dans l’école que sous ses atours les plus laids et desséchants.

C’est pourquoi les réflexions de Raoul Vaneigem, proposées à la lecture en 1995, sont l’envers inspirant de notre pauvre système éducatif. Chaque jour de cette semaine vous pourrez lire un chapitre de son « Avertissement aux écoliers et lycéens » et prendre la mesure d’une saine indignation.

Enseignés, enseignants, parents, voilà l’école que vous pourriez avoir, alors érigez-la !

(cliquer sur les titres au fil de la semaine)

Chapitre 1 Avertissement aux écoliers et lycéens

Chapitre 2 En finir avec l’éducation carcérale et la castration du désir

Chapitre 3 Démilitariser l’enseignement

Chapitre 4 Faire de l’école un centre de création du vivant, non l’antichambre d’une société parasitaire et marchande

Chapitre 5 Apprendre l’autonomie, non la dépendance