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Au lever du jour 

lundi 11 décembre 2017, par François Dagot

Au lever du jour, le sommet est déjà dégagé. Pas de temps à perdre.
Je vais m’absenter dans la contemplation de la lumière,
avant que le vent du nord ne me chasse.

Une pluie drue pendant un jour,
le ruisseau reste à sec !

Bientôt, l’air quittera sa transparence estivale, pour entrer dans le temps des brumes.

Du fond du bois de buis, sourd une lumière étrange et verdâtre aux rayons assourdis.
Ce lieu garde l’ombre, se refusant à la pleine clarté.

L’aube point,
la lune se fraie un passage
dans le feuillage du noyer.

A l’horizon,
les lueurs d’un brasier
se reflètent dans les hautes brumes du matin.

La lucidité est une blessure. Elle est l’œil dont les bords restent déclos,
pour voir quand même.

Longue aurore,
la lumière accrochée aux nuages.

Les vastes nuages grisés de l’aube
laissent transparaître une faille jaunie,
de la lumière naissante.
Telle la lutte de l’automne amorcé,
dans la nuit commune.

L’hiver approche ; journée plus longue que la lumière.
Nous sommes en route vers une nuit familière.

Dans la fin du jour, l’odeur chaude des prunes perdues au pied des arbres.

Être dans l’attention,
c’est être comblé par ce que l’on perçoit.

Longeant la rivière,
ses premières brumes
me pénètrent de leur fraîcheur humide.

La teinte dorée et chaude du couchant dans la montagne réchauffe les yeux,
mais pas le corps.

La route illuminée un moment
par le sol devenu un miroir d’eau.
La blancheur des hardes de pluie qui s’abattent.
Orage !

Sous le pont de la voie ferrée,
un brasier abandonné rougeoie,
dans la nuit,
solitaire.

P.-S.

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