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26 août 2013, par Elisabeth Poulet
Lorsqu’on découvre l’oeuvre d’Emmanuel Bove, on est frappé par une vision désespérée et désespérante de l’existence. L’homme apparaît comme une marionnette usée et désarticulée qui ne prend forme humaine qu’en s’agitant de façon absurde. Il se débat mais ne parvient jamais à se libérer de ses fils qui sont à la fois sources de vie et causes de souffrances. S’il est une constante chez Bove, c’est bien le refus de (...)
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11 décembre 2008, par Elisabeth Poulet
« Le rêve est la pire des cocaïnes, parce que c’est la plus naturelle de toutes. Elle se glisse dans nos habitudes avec plus de facilité qu’aucune autre, on l’essaye sans le vouloir, comme un poison pris sans méfiance. Elle n’est pas douloureuse, elle ne cause ni pâleur ni abattement – mais l’âme qui fait usage du rêve devient incurable, car elle ne peut plus se passer de son poison, qui n’est rien d’autre (...)
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24 mars 2008, par Elisabeth Poulet
1969 Vol au-dessus d’un nid de coucou, de Ken Kesey
1980 Désert, de Jean-Marie Gustave Le Clézio
1980 Ode maritime, d’Alvaro de Campos
1982 Le bouc émissaire, de René Girard
1983 La Maladie de la mort, de Marguerite Duras
1984 L’Amant, de Marguerite Duras
1984 La communauté inavouable, de Maurice Blanchot
1985 Le mur invisible (Die Wand), de Marlen Haushofer
1996 Les bébés de la (...)
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18 août 2010, par Elisabeth Poulet
« La scène du film que je préfère est celle-là. La petite fille est punie, toujours sans qu’on le veuille d’ailleurs, sans que personne l’ait voulu, puisqu’elle est tout à fait solitaire. Inapprivoisable. Mais là, elle ne peut pas s’empêcher d’aller voir ce qui va se passer sur l’étang. Elle a vu Jeanne et la petite fille, la grande sœur, passer avec des rames. La voilà, c’est Nathalie toute seule, qui longe (...)
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16 mars 2010, par Elisabeth Poulet
« Ils s’installaient à présent dans une petite cabane en cèdre au toit pentu en forme de A. Elle était blottie dans un fjord, une minuscule baie du Sud-Est de l’Alaska au large du détroit de Tlevak, au nord-ouest du parc national de South Prince of Wales et à environ quatre-vingt kilomètres de Ketchikan. Le seul accès se faisait par la mer, en hydravion ou en bateau. Il n’y avait aucun voisin. Une (...)
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6 juin 2022, par Elisabeth Poulet
GABRIELLE LAGUIN
Samedi 12 juillet 1890
Depuis longtemps je désirais faire un journal et soit paresse, soit timidité, je ne l’ai pas encore commencé. Je m’y décide aujourd’hui. Je vais d’abord indiquer les circonstances dans lesquelles je me trouve et dans bien des années je relirai peut-être avec bonheur ce griffonnage commencé dans des jours de jeunesse et de joie.
(Gabrielle Laguin vient (...)
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2 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
Pessoa, poète multiple
Fernando Pessoa a toujours souffert de ne pas se sentir être. Pour lui, ce n’est pas seulement la vraie vie qui est absente, mais toute vie est absence. Il faut donc rendre visible, sensible, cette absence ontologique. A la base de chaque être, il existe un principe d’incomplétude. L’être, insuffisant, a besoin d’un autre. L’individu cherche, non pas à être reconnu, mais à (...)
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6 mai 2023, par Elisabeth Poulet,
Thierry Galibert
« Si l’on admet – ce que pense Artaud – que les Occidentaux sont tous aliénés, et les intellectuels au moins autant sinon plus que le commun des mortels, alors, non seulement Artaud n’avait aucune raison d’être exclu de la société, mais il aurait dû servir de modèle à tous ceux qui s’expriment par la pensée. Sa situation est donc suicidaire, et si elle l’est c’est surtout à cause du diagnostic de « fou » qui (...)
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9 octobre 2008, par Elisabeth Poulet
L’existence individuelle ne se déroule pas en ligne droite, elle avance au contraire par écarts et discontinuités. Au cours de sa vie, chacun expérimente diverses versions de soi-même et ressemble à un palimpseste continuellement recouvert de nouvelles strates. Se connaître et se comprendre soi-même, pour autant que ce soit possible, veut dire disloquer et partager le poids du passé en le séparant du (...)
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28 août 2010, par Elisabeth Poulet
Un mot résonne continuellement à ses oreilles : convocation. Depuis le jour où elle a osé glisser un message dans la poche du pantalon de luxe qu’elle cousait pour une maison italienne, parce que « sans être forcément dans une situation difficile, on pense quand même : ce qui se passe ici ne peut pas être ma vie pour toujours », parce que « tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, on tente le coup », (...)