Hyôn Chin’gôn (1900-1943), qui débute dans Paekcho, puis publie Sul kwônhanûn sahoe / Une Société qui pousse à boire en 1921. Ce texte doit sa célébrité à son thème et son importance à l’image du champ littéraire qu’il offre. A peine la nouvelle génération s’est-elle rendue en masse au Japon pour étudier, que Hyôn Chin’gôn en décrit les limites en un tableau que Ch’ae Mansik va compléter avec Redimeidû insaeng. De retour en Corée, les jeunes lettrés-intellectuels éprouvent des difficultés à s’intégrer. La presse et l’enseignement offrent quelques débouchés qui vont rapidement les décevoir, tandis que les plus traditionalistes campent dans une attitude aristocratique qui les pousse à refuser toute compromission. Le héros de la Société qui pousse à boire est un de ceux-là, qui, de retour du Japon, passe ses nuits à boire en attendant une hypothétique fonction à la hauteur de ses ambitions. Son épouse, sans éducation, le lui reproche amèrement, ne comprenant pas ce qu’est cette société cause de tous ses maux, allant jusqu’à imaginer que c’est une autre femme.
Avec Pinch’ôn / Humilité , Hyôn Chin’gôn offre le tableau inverse, celui de la femme qui, épousée par mariage arrangé, se sacrifie naturellement à la carrière illusoire de son époux. Plus connu encore, La Surveillante B et les Lettres d’Amour (1921)
(extrait de Histoire de la Littérature coréenne, Patrick Maurus, éditions Ellipses)