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Marcel Schwob
Articles de cet auteur (15)
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13 janvier 2005, par Marcel Schwob
J’ai couché une fois dans une maison hantée. Je n’ose pas trop raconter cette histoire, parce que je suis persuadé que personne ne la croira. Très certainement cette maison était hantée, mais rien ne s’y passait comme dans les maisons hantées. Ce n’était pas un château vermoulu perché sur une colline boisée au bord d’un précipice ténébreux. Elle n’avait pas été abandonnée depuis plusieurs (…)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
Je l’ai connue toute petite, je dois vous le dire. J’étais lié avec son père depuis très longtemps. C’était un honnête homme qui vivait dans un trou de province où, veuf, il s’était établi batteur d’or. C’est un métier qui demande beaucoup d’ordre ; mais lui était l’insouciance même et la légèreté ; pas de tête. Pourtant il m’intéressait, et autant que lui, peut-être, sa fille. Toute jeunette (…)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
Il se nommait vraiment Paolo di Dono ; mais les Florentins l’appelèrent Uccelli, ou Paul les Oiseaux, à cause du grand nombre d’oiseaux figurés et de bêtes peintes qui remplissaient sa maison : car il était trop pauvre pour nourrir des animaux ou pour se procurer ceux qu’il ne connaissait point. On dit même qu’à Padoue il exécuta une fresque des quatre éléments, et qu’il donna pour attribut à (…)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
A Oscar Wilde
Dans une ville de province que je ne saurais plus retrouver, les rues montantes sont vieilles et les maisons vêtues d’ardoises. La pluie coule le long des pilotis sculptés et ses gouttes tombent à la même place, avec le même son. Les petites fenêtres rondes se sont enfoncées dans les murs, comme pour se garer des coups. II n’y a de hardi, parmi ces ruelles, que le lierre à la (…)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
Cyprien d’Anarque avait environ quarante ans. On l’eût fâché en le lui rappelant. Il prétendait ne point dépendre de son âge plus que d’autre chose au monde. Haut sur jambes, sec et tanné, il avait l’œil violent et un visage aquilin, où le sourire fréquent s’était marqué par deux vides aux coins de la bouche. Grand lecteur de théories et impatient de toute contradiction, il avait la religion (…)