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30 mars 2022, par Rodolphe Christin
Où l’on propose au lecteur de suivre une ligne de vie amoureuse des forêts, des broussailles et des rivières. Henry David Thoreau (1817-1862) montre le chemin des bois, pensant trouver dans ces marges de quoi changer la vie. Chercheur atypique, il se met à l’écoute de la polyphonie du monde, voit dans le vol du pivert et le coassement de la grenouille la source d’une possible régénération de (…)
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17 avril 2010, par Rodolphe Christin
Comme prévu, le six juin arriva le lendemain du cinq juin. Les jours précédents avaient été suffisamment sombres pour que ce maudit anniversaire ne soit ni un jour de joie, ni un jour de gloire.
Dehors le ciel était gris, traversé de quelques nuages noirs boursouflés par les excès, venus de l’est et lourds d’une pluie qui tomberait plus tard. L’intérieur de la cabane était obscur. Les (…)
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16 février 2004, par Rodolphe Christin
Un écureuil
harcelé par trois pies
Deux bottes
aux semelles de terre,
un manteau de pluie
Nos abris dans les arbres
le ciel, la terre
tous les bruits de la vie
Dernières lueurs. La nuit tombante emplit la forêt de signes furtifs. Assis sur une pierre couverte de mousse, je me souviens du mystère que l’enfant éprouve à l’orée du bois. De cette légère crainte, excitante (…)
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21 janvier 2011, par Rodolphe Christin
FORET 0
Le feu craquait, nourri de résines gluantes. Ses doigts en portaient la trace indélébile depuis qu’il vivait dehors.
Elle se tenait accroupie près du brasier, elle aussi. Elle venait d’ajuster une perche, appuyée sur un galet emprunté à la berge, son extrémité glissée sous une autre roche servait de contrepoids. A l’autre extrémité, une bouilloire noire de suie, le cul dans les (…)
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20 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Extrait du livre paru chez Homnisphères en 2005.
Voyager. Se dégager pour s’approcher, se défaire de soi-même pour essayer de comprendre, et connaître enfin. En quête d’univers, celui qui voyage pour sentir son rapport au monde se modifier, au contact de la grandeur de la terre et de la diversité des hommes. D’emblée l’imaginaire s’emballe tant l’affaire peut se montrer passionnante. Mais (…)
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29 mai 2010, par Rodolphe Christin
La flamme d’une bougie luisait depuis quelques minutes à travers la fenêtre du refuge. Grazziella et Tob’ étaient réveillés. Mathilde regarda sa montre, il était trois heures trente. Elle réveilla Hector, entortillé dans son sac de couchage. Seule émergeait une partie de son crâne, lisse comme un galet rose. Les deux lascars n’étaient finalement pas si légers que ça, estima Hector avec une (…)
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19 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Contrairement à ce qu’affirme le dicton, la nature n’a pas horreur du vide ; c’est l’homme de l’hypermodernité qui ne le supporte pas, dans le même temps qu’il se supporte plus lui-même. Plus loin il va s’oublier, plus il sème partout des signes, et moins il parvient à sortir de ses propres traces. Alors les publicitaires et la communication lui soufflent le culte de la nouveauté, des (…)
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6 mars 2010, par Rodolphe Christin
Le soleil tapait sur sa joue droite. De lisse et confortable, la route était devenue chaotique. Les yeux fermés par le foulard qui enserrait sa tête, Hector Dumenclin transformait chaque sensation en information, dans l’espoir que sa mémoire noterait les détails de l’itinéraire. S’il se fiait à certains films qu’il avait vus, cela pouvait s’avérer utile. Il s’efforçait de cultiver cette (…)
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6 septembre 2009, par Rodolphe Christin
Tout commence par le paradoxe de l’étendue désertique qui sans toi, qui que tu sois, ne parlerait jamais à personne car le désert est par endroits la matière première de sa formulation en signes de quoi ? - en signes de vie comme la brindille poussée de travers sur le sable en dessins pentus et obliques
Un itinéraire, le pas, le verbe, l’écriture et l’empreinte, traces, on suit sur (…)
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9 janvier 2010, par Rodolphe Christin
Un.
Mathilde ferma la porte à clefs. Dehors le vent soufflait dru et l’on imaginait l’océan gronder. Gronder si fort que le bruit montait jusqu’ici. Je n’aimerais pas être un marin au large cette nuit, dit-elle. Il faut penser à eux.
Il imaginait l’anxiété dans sa voix, neutre pourtant. Il imaginait le passé qui pointait dans les mots. Il imaginait la tristesse, ensuite la solitude. (…)