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Les tournures étranges de la liberté d’expression 

Vents contraires

mardi 12 janvier 2016, par Glenn Greenwald, Louise Desrenards (traduction de l’anglais au français)

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PRÉSENTATION : : En temps de guerre, aller regarder la France depuis l’autre côté de la Manche permet de voir la direction du manche (la barre en navigation aéronautique). D’outre-Atlantique, regarder la France c’est la voir de plus loin encore. Mais l’éditorialiste américain engagé dans l’information pour la liberté d’expression, Glenn Greenwald, plusieurs fois primé pour ses travaux, survole de près, où qu’il se trouve.
Pour observer il ne s’embarrasse pas de la morale, en technicien du droit il va au droit et regarde la façon dont s’exécute le droit, par rapport aux textes de référence attachés aux libertés humaines.
Ici, il entreprend un questionnement pragmatique de la liberté en France. Il explore, en l’informant, la liberté exécutive sous l’égide du slogan de la liberté d’expression sorti des protestations solidaires après les attentats de Charlie Hebdo. Non seulement en France, mais incidemment au Royaume Uni, aux USA, et dans la société occidentale en général.
Spécialement, la France de « Charlie » paraît renouveler le cycle régressif qui inspire le monde, où auparavant les USA s’étaient particulièrement distingués. « Il faut bien être premier en quelque chose » ironisait Gilles Kepel évoquant, à propos de son livre sur le terrorisme et la guerre [1], la première place de l’Hexagone en nombre de djihadistes internationaux introduits au Moyen Orient. Glenn Greenwald nous explique qu’en matière de liberté nous aurions également innové un pire.
Avec l’information sociale de la double contrainte (double bind) en pleine austérité — par exemple, combattre le terrorisme islamique en France mais soutenir le terrorisme islamique contre la société syrienne au titre du combat contre Assad, et par conséquent avoir contradictoirement toléré depuis le début de la guerre de Syrie le djihad des citoyens français (qui reviennent les armes à la main après le retrait du soutien français aux équipements et des agents — parfois devenant une cible — au crédit des rebelles), ou encore, nous sommes en guerre mais en même temps en paix, « La guerre, c’est la paix. » (1984), ou accroître les impôts directs et indirects au titre de la solidarité sociale mais ne pas produire d’emplois pour ne pas atteindre les revenus financiers défiscalisés et ne pas légiférer contre l’évasion fiscale, ou enfin, huer la mère d’une des victimes de Mohamed Mehra parce qu’elle arbore le foulard lorsqu’elle se rend à l’invitation de l’Assemblée Nationale , et y saluer le port de la kippa par des députés (parmi ceux qui huèrent Latifa Ibn Ziaten) après l’agression de Marseille, — entre la politique étrangère de la guerre et la politique nationale des pétrodollars et de l’armement, le pays se disloque dans un double et même triple langage à travers les déclarations politiques, les actes attendus, les résultats, et leur communication. Mais les gens y seraient aussi pour quelque chose — du moins ceux qui défilèrent le 11 janvier 2015 : qu’entendent-ils par liberté d’expression ?
L’auteur n’y va pas par quatre chemins, en déconstruisant la chronologie d’une gestation « communautarienne » occidentale et post-coloniale du concept et de l’application de la liberté d’expression, telle qu’elle se manifeste en France depuis les attentats de Charlie Hebdo, il dévoile au-delà de la réalité liberticide l’injustice et l’inégalité qui composent le cadre hiérarchique de la société, l’administration des citoyens et de surcroît, le plus inquiétant pour la suite, les tables constitutionnelles communes à tous, où le registre sécuritaire transforme le droit en non droit.
On est surpris de retrouver Dieudonné cité en exemple des cas abusifs d’accablement répressif. Dieudonné, on n’osait plus en parler, on auto-censurait de l’évoquer. Ce n’est pas une provocation mais le regard externe qui considère les abus contre le droit à la liberté d’expression, tel qu’il est situé dans les conventions internationales et entre autres concernant le web depuis 2012 [2].
La liberté de parole ne suppose pas l’adhésion à l’idée exprimée ni l’autorisation au passage à l’acte de ce qu’elle exprime, c’est un principe diptyque avec la liberté de penser, c’est pourquoi les deux forment et demeurent un droit inaliénable quelle que soit l’idée exprimée : réduire ou dissocier cette liberté, c’est l’abolir.
Le droit international reste respectable, et les constitutions ne sont pas des magmas de chewing gum. Pourtant, on assiste à des phénomènes contraires, qu’on a laissés venir, sans réagir aux prémisses, qu’on a laissés prendre forme, pour toujours — et demain ?
Au moment où soutenue par Podemos une Musulmane arborant le foulard, tout juste mandatée comme « conseillère communale » à la mairie d’un village catalan, inaugure ses actes publics en célébrant un mariage gay, tandis qu’en France les ouvriers syndiqués subissent la plus grande répression judiciaire jamais vue (9 mois de prison ferme, le temps de la gestation d’un enfant, pour les insurgés de Good Year) et des vieux — pas très vieux — se suicident après la saisie de leur maison par une banque, pour un endettement de 75.000 euros (soit sur un an l’équivalent mensuel de 6.500 euros par mois — pour donner une idée de leur niveau d’endettement par rapport au seuil moyen des allocations publiques des élus nationaux deux fois plus élevées et en partie défiscalisées), on voit que les SDF sont hors piste, et on pourrait commencer à se dire qu’aujourd’hui, en France, « la république communautarienne » non seulement occidentale mais réduite à très peu de couches sociales, s’engage au-delà de son économie financière et libérale désastreuse pour les gens, des banques, de son racisme endo-xénophobe, et de ses guerres, dans la dictature arbitraire contre tous sous la loi du non droit.
Demain il sera trop tard, et les prochaines élections présidentielles sur fond de terreur et de loi d’urgence durable constitutionnalisée n’y changeront rien, sauf événement par ailleurs imprévu dont elles deviendraient l’émergence, (une chance à laquelle le liberticide laisse peu de place). (L. D.)


Où étaient les croisés de la liberté d’expression post-Hebdo
pendant que la France passait l’année dernière
à concasser la liberté d’expression ?


Voilà bientôt un an que plus d’un million de personnes — menées par les tyrans les plus répressifs de la planète [3] — défilèrent ostensiblement à Paris en faveur de la liberté d’expression [4]. Depuis lors, le gouvernement français, qui dans le sillage des meurtres de Charlie Hebdo avait ouvert le chemin en claironnant l’importance vitale de la liberté d’expression, à plusieurs reprises poursuivit différentes personnes pour les opinions politiques qu’elles avaient exprimées, et sinon exploita la peur du terrorisme pour écraser les libertés civiles en général. Il l’a fait en recevant à peine un regard de protestation furtif de la plupart de ceux qui, partout dans le monde occidental, agitaient les drapeaux de la liberté d’expression à l’appui des dessinateurs de Charlie Hebdo.

C’est pourquoi, beaucoup de ces croisés de fraîche date pour la liberté d’expression, exploitant les meurtres de l’Hebdo, n’étaient pas, comme je l’avais soutenu à l’époque [5], des partisans authentiques en cohérence avec la liberté d’expression — au lieu de cela, ils invoquent ce principe seulement dans les cas les plus faciles et les plus égoïstes, à savoir la défense des idées qu’ils soutiennent ; mais quand les gens sont punis pour avoir exprimé des idées qu’eux détestent ils restent silencieux ou appuient l’interdiction : tout le contraire d’un plaidoyer sincère pour la liberté de parole.

Quelques jours après la marche de Paris, le gouvernement français arrêta le comique Dieudonné M’bala M’bala « pour être “un apologue du terrorisme” d’après la suggestion sur Facebook qu’il éprouvât de la sympathie pour un des bandits armés de Paris. » [6]. Deux mois plus tard, il fut reconnu coupable, recevant une peine de prison de deux mois avec sursis [7] [8]. En novembre, pour des charges séparées, il fut reconnu coupable par un tribunal belge « de racisme et de commentaires antisémites dans un spectacle en Belgique » et reçut une peine de prison de deux mois [9]. Il n’y a pas eu de hashtag #JeSuisDieudonné en tendance, et pour cette attaque à la liberté d’expression il est à peu près impossible de trouver des dénonciations par les voix les plus fortes des croisés de la liberté d’expression post-Hebdo, à l’égard des gouvernements français et belges.

En France, dans les semaines qui suivirent la marche pour la liberté d’expression, des dizaines de personnes « furent arrêtées pour discours de haine ou autres actes insultant les croyances religieuses, ou acclamant des hommes ayant perpétré les attaques. » [10]. Le gouvernement « ordonna aux procureurs à travers le pays de réprimer le discours de haine, l’antisémitisme et la glorification du terrorisme ». Il n’y avait pas de paliers dans la défense de leur droit à la liberté d’expression.

Au mois d’octobre, le plus haut tribunal français confirma la condamnation pénale de militants qui prônaient le boycott et les sanctions contre Israël en tant que moyen pour mettre fin à l’occupation [11]. Qu’avaient fait ces criminels ? Ils « sont arrivés au supermarché en portant des maillots arborant les mots : “Vive la Palestine, Boycott d’Israël” » et « également distribuèrent des tracts qui disaient que “l’achat de produits israéliens signifie la légitimation des crimes contre Gaza” ». Parce que le boycott contre Israël était considéré comme « antisémite » par le tribunal français, le préconiser était un crime [12]. Où étaient tous les croisés post-Hebdo lorsque ces 12 personnes furent condamnées en pénal pour avoir exprimé leurs opinions politiques critiques d’Israël ? Introuvables.

Plus généralement, à la suite de l’attaque de Paris le gouvernement français se saisit les pouvoirs de l’« état d’urgence », dont à l’origine il déclara qu’il devait durer douze jours. Il l’a ensuite étendu à trois mois, et alors que l’échéance approche il est maintenant question de réitérer indéfiniment l’extension de ces pouvoirs, ou de les installer en permanence [13]. Ces pouvoirs ont été utilisés exactement comme on pouvait s’en douter : avoir fait irruption sans mandat dans des lieux où des musulmans français se rassemblaient, fermer des mosquées et des cafés, détenir sans charges des personnes, et par ailleurs abolir les libertés fondamentales [14]. Ils ont également été utilisés au-delà de la communauté musulmane, contre les militants du climat [15]. Si ce genre de répression classique, rampante, ne vous met pas en colère et ne vous bouleverse pas, alors vous pouvez être beaucoup de choses mais aucun d’entre vous ne peut être un véritable défenseur de la liberté d’expression en France.

Même avant les meurtres de l’Hebdo, les poursuites contre les Musulmans en Europe pour l’expression de leurs opinions politiques étaient monnaie courante, en particulier lorsque ces opinions critiquaient la politique occidentale. En effet, une semaine avant l’Hebdo, j’avais écrit un article détaillant cette menace croissante pour la liberté d’expression au Royaume-Uni, en France et dans tout l’Occident [16]. Ces types d’actions — menées par les gouvernements les plus puissants du monde — étaient, et restent, la plus grande menace pour la liberté d’expression en Occident. Pourtant, ils ne reçoivent qu’une fraction minuscule de l’attention contre-liberticide portée aux raisons annoncées des meurtres de l’Hebdo [17].

Alors, où sont tous les avocats auto-proclamés de la liberté d’expression ? Ce fut seulement lorsqu’un petit nombre de Musulmans s’engagea dans la violence, les caricatures anti-Islam étant en cause, que ces avocats auto-proclamés se rendirent soudain animés et passionnés pour la liberté d’expression. C’est parce que la légitimation de la rhétorique anti-Islam et la diabolisation des Musulmans était leur cause réelle ; la liberté d’expression était juste un prétexte.

Durant toutes les nombreuses années où j’ai travaillé pour la défense de la liberté d’expression, je n’en ai jamais vu le principe aussi manifestement exploité à d’autres fins par des personnes qui manifestement n’y croient pas, comme ce fut le cas pour les meurtres de l’Hebdo. C’était aussi transparent que malhonnête. Leur véritable ordre du jour était d’illustrer comment ils inventaient un nouveau genre de liberté d’expression particulièrement à cette occasion : défendre la liberté d’expression ce n’est pas seulement défendre le droit d’exprimer une idée, décrétèrent-ils, mais de plus en embrassant cette idée [18].

Ce tout nouveau « principe » est, en fait, l’antithèse exacte des véritables protections de la liberté d’expression. Le plus important dans une croyance réelle en les droits à la liberté d’expression est le point de vue que toutes les idées [19] — celles avec lesquelles on est le plus ardemment d’accord, et celles que l’on trouve les plus détestables et tout le reste — ont le droit d’être exprimées et défendues sans punition. Les défenses de la liberté d’expression les plus importantes et courageuses [20] sont généralement venues de ceux qui ont exprimé simultanément du mépris pour une idée tout en défendant le droit des autres personnes à exprimer librement la même idée [21]. Tel est le principe qui a longtemps défini l’activisme authentique de la liberté d’expression : ces idées sont viles à exprimer, mais je vais travailler pour défendre le droit des autres à les exprimer.

Ceux qui ont exploité les meurtres de l’Hebdo ont cherché à abolir cette distinction essentielle. Ils ont insisté pour que dénoncer ou condamner ceux qui avaient assassiné les caricaturistes de l’Hebdo. ne suffît pas. A la place, ils ont essayé d’imposer une nouvelle obligation : il faut célébrer et embrasser les idées des caricaturistes de l’Hebdo, soutenir qu’il leur soit octroyé des récompenses, applaudir la substance de leurs vues. Le refus de partager les idées de Charlie Hebdo (plutôt que simplement leur droit à la liberté d’expression) soumettait aux accusations — par la foi des moindres artistes de dénigrement du monde — que l’on manquât à devoir respecter leur droits de s’exprimer librement, ou pire, qu’on sympathisât avec leurs tueurs.

Cette tactique d’intimidation à peu de frais — essayer de forcer les gens non seulement à défendre le droit de l’Hebdo à la liberté d’expression, mais encore à embrasser les idées y étant exprimées (mais seulement en matière critique des Musulmans) a perduré depuis. Un an plus tard, il est encore fréquent d’entendre des partisans du militarisme occidental accuser faussement les fractions de "la gauche" d’avoir justifié ou permis l’attaque de Charlie Hebdo, au seul motif qu’elles aient refusé d’acclamer la teneur des idées de l’Hebdo.

Cette accusation est un mensonge absolu, démontrable, une calomnie évidente. Je n’ai jamais entendu une seule personne de gauche exprimer quoi que ce soit d’autre que de la répulsion envers l’assassinat de masse des caricaturistes de l’Hebdo, je n’ai jamais entendu davantage quiconque de la gauche suggérer que les meurtres aient été « mérités » ou que les caricaturistes « l’aient cherché ». J’ai certainement entendu, et ai exprimé moi-même, une opposition au ciblage implacable d’une minorité marginalisée en France par les caricaturistes de l’Hebdo (juste à propos de cette critique, elle a été exprimée avec plus d’éloquence par un journaliste ancien employé de l’Hebdo, Olivier Cyran : « Le pilonnage obsessionnel des Musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française. » [22]). Mais les objections sur la teneur d’une idée bien évidemment ne dénotent pas ni même ne suggèrent, à l’égard de ceux qui expriment cette idée, une défaillance dans la défense des droits à la liberté d’expression : à moins que vous n’approuviez le concept entièrement nouveau, nocif et trompeur, que l’on puisse ne défendre le droit à la liberté d’expression que pour ceux avec lesquels on est d’accord.

Mais tout cela souligne que la liberté d’expression n’était pas le principe soutenu dans ce cas ; la liberté d’expression c’était juste une arme utilisée par quelques occidentaux tribaux pour essayer de contraindre les gens à applaudir l’islamophobie et les caricatures anti-musulmanes (pas simplement d’acclamer le droit de publier sans punition les caricatures ou la violence, mais d’acclamer les caricatures elles-mêmes).

Et ce qui manifeste encore plus la supercherie, au cœur de ce spectacle post-Hebdo, est qu’avant la marche de Paris, et particulièrement depuis, il y a eu un assaut systématique contre les droits à la liberté d’expression d’un nombre énorme de la population en France et partout en Occident, laquelle est Musulmane et/ou critique de l’Occident ou d’Israël, et sur quoi les croisés de fraîche date de la liberté d’expression de l’Hebdo n’ont manifesté quasiment aucune opposition, et même de temps en temps ont apporté leur soutien tacite ou explicite. C’était que la liberté d’expression était leur arme cynique, pas leur croyance réelle.

G. G.


Source : traduction en français par L. D. pour La RdR d’après l’article original en anglais de Glenn Greenwald, “Where Were the Post-Hebdo Free Speech Crusaders as France Spent the Last Year Crushing Free Speech ?” — © The Intercept, 8 janvier 2015.

P.-S.

En logo : citation iconographique extraite de l’article « "Un dimanche de janvier" : l’hommage place de la République aux victimes des attentats », © La Provence avec l’AFP, 10 janvier 2015. La statue de la République en contre-jour au crépuscule, place de la République à Paris, le 10 janvier 2015.

Notes

[1Gilles Kepel, Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français, avec la collaboration d’Antoine Jardin, coll. Hors série Connaissane, Gallimard, 15 décembre 2015.

[2AFP Genève, « Le droit à s’exprimer librement sur internet reconnu par l’ONU » lapresse.ca, 5 juillet 2012.

[3"Paris unity march : which world leaders are really committed to press freedom ?", The Guardian, 1 janvier 2015.

[4« Charlie Hebdo : revivez le grand rassemblement à Paris et les autres marches républicaines », Le HuffPost, 11 janvier 2015. "Millions gather in Paris for free speech demonstration", CBS News, 11 janvier 2015.

[5Glenn Greenwald,"In Solidarity With a Free Press : Some More Blasphemous Cartoons", The Intercept, 9 janvier 2015.

[6N.d.T. L’article lié par l’auteur, intitulé « Dieudonné arrested over Facebook post on Paris gunman » dans le Guardian, du 14 janvier 2015, a été supprimé bien qu’on le trouve également cité dans les réponses aux requêtes sur Google.

[7L’auteur lie un article du Jerusalem Post, "Dieudonne convicted of condoning terrorism", du 19 mars 2015.

[8N.d.T. Dans fr.wikipedia à l’article éponyme de l’artiste on peut lire : "Après les manifestations des 10 et 11 janvier, Dieudonné poste sur Facebook et Twitter des statuts commentant avec ironie les défilés, auxquels il indique avoir participé, et concluant « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, Je me sens Charlie Coulibaly », faisant allusion à la fois à l’attentat contre Charlie Hebdo et au terroriste Amedy Coulibaly, auteur de l’attentat antisémite Porte de Vincennes. [...] Le 14 janvier 2015, Dieudonné est interpellé dans sa résidence du Mesnil-Simon par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), puis placé en garde à vue. Il est ensuite renvoyé en correctionnelle. [...] En mars 2015, Dieudonné est condamné à deux reprises en l’espace de 48 heures : tout d’abord à deux mois de prison avec sursis pour son commentaire sur les attentats de janvier, puis à une amende pour les propos tenus dans Le Mur [c. a-d son spectacle].

[9"Comic Dieudonné given jail sentence for anti-Semitism", BBC News, 25 novembre 2015.

[10A.P. Elaine Ganley and Jamey Keaten, "New issue of Charlie Hebdo sells out quickly", news.yahoo.com, 14 janvier 2015.

[11JTA, "France Court Upholds ’BDS Is Discrimination’ Ruling", forward.com, 23 octobre 2015.

[12Glenn Greenwald, "Anti-Israel Activism Criminalized in the Land of Charlie Hebdo and ’Free Speech’", The Intercept, 27 octobre 2015.

[13Martin Untersinger, “Emergency Measures May Be Written Into the French Constitution”, ACLU, 7 septembre 2012.

[22Référence française : Olivier Cyran, « Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites… », lettre à Charb et à Fabrice Nicolino, Article 11, 5 décembre 2013 ; suivie de l’avertissement du 11 janvier 2015 dans le même support par le même auteur : « Aux fossoyeurs de tous bords ». The letter translated into english by Daphne Lawless : " “Charlie Hebdo”, not racist ? If you say so…", posthypnotic.randomstatic.net, 2015.

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