Journal de Solange Rebuzzi (suite — 2)
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Journal du 23.10.2021
Vivre le subit et le rapide
Plus l’instant est réel
plus je souffle. La force brève légère
le sol nécessaire.
Lignes de géographie véloces.
Et l’odeur unique emplie de lumière
qu’elle soit papier ou flammes
envahit les murs
lettres livres lamentations.
Parce qu’il y a un poème
(et la terre qui le soutient)
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Journal du 24.10.2021
Mains tendues aux abîmes
La main droite de côté
l’autre sur la table
crient des mots
dans la chaleur du silence
Les mains dans le lit marchent
et les doigts agiles
fabriquent des lignes des tenues
un corps
Les épaules suaves se promènent dans la scène
et par moment osent
Rendent visite aux temps d’antan
(Bruits modernes au-dehors)
Dansent dans les rues les hommes
Dévorant tout désormais
sans répit
Boivent des insanités des naufrages
Tandis que des Mexicains marchent
Demandant la paix et demandant peu
n’emportant rien aux pieds
Pendant que l’Étna commence à bouillir :
fumée et cendres
La patience ne résonne pas
Les murs sautent vides
Des cris s’inscrivent dans la mémoire
La soif est au-delà de n’importe qui
Dans le regard l’origine ne se définit pas
Des volcans désespérés gémissent
Si je pouvais « dénouer le nœud occulte »
Si je pouvais…
(Pour António Ramos Rosa)
Rio de Janeiro, Novembre 2021
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