John Taylor & Marc Feld
The Crossable
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Magnifique danse et circulations tout autant dansantes, entre les encres projetées, pliées, les strates qui apparaissent, les stries sonores, fondant – « gravité » ; « horizon de formes » ; « vertige » et ce « sentier gravissant en lacets la paroi » –
Un objet émerge.
Est-ce un objet ?
…une forme et plus qu’une forme entraperçue depuis les ravins…
– « l’air s’emplit de plus que l’air » ; « comme si tu étais toi-même la verticalité » ; mais aussi : « dans le désert, les fossiles marins montrent la voie » –
Et le rythme du poème se poursuit, grandit, s’épaissit – « ruisseau » – ; le rythme du poème, enlacé aux dessins, mangé, digéré d’eaux, d’encres et de couleurs, accélère. Depuis les en-dessous du sujet qui semblent être ceux d’un être en devenir. Être défait, refait, se défaisant, se refaisant encore et encore, absolument maître (est-ce vrai ?) de ses métamorphoses.
– « le même petit animal
qui ne devrait plus effrayer,
mais rassurer » –
Une écorce, issue d’on ne sait quelle essence d’arbre, sorte de peau de tronc gravée, tente alors de devenir à son tour ce qu’elle désire, nous situant, d’emblée, en cette danse d’autant de « géométries merveilleuses », pleine de folle sagesse, elles-mêmes situées, dirait-on – et respirant – au-delà du désir désirant.
Si je suis, qui suis-je ?
Et quelles sont les lignes du monde qui pourraient m’aider pour cela ?
– « tout ravin révèle
la vie de l’eau
la vie des feuilles
la vie de la lumière » –
Et aussi :
– « comme si, contre toute attente,
quelque chose de jaune pouvait germer
d’une toute petite vacuité,
prendre forme,
te montrant qu’une particule de lumière
peut être un pétale ou une graine » –
Lionel Marchetti
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