né à Annecy en 1977, a grandi à la campagne, loin du tohu-bohu urbain. Montagnes, forêts, champs, plans d’eau constituent la base de son paysage mental. Son appétit pour la « littérature du dehors » est né là-bas, non pas au coin du feu, mais au bord d’un étang ; l’Étang de la Lèche dont les sapins, les bouleaux et la forte odeur de vase ont durablement imprégné son appréhension du monde. À cet ancrage campagnard, il faut ajouter les voyages. Dans les années 1980, il a sillonné l’Europe en compagnie d’ornithologues : la Laponie pour observer le Pygargue à queue blanche, l’Espagne, l’Italie ou encore les îles britanniques. Dans les années 1990, il a séjourné à plusieurs reprises à Los Angeles, Californie. L’expérience d’une urbanité délirante et d’une culture des extrêmes, à certains égards fascinantes, l’ont mis sur la voie d’une critique – hésitante et tâtonnante à ses débuts – du mode de vie occidental. Les lectures – philosophiques, poétiques, politiques – sont venues raffermir les bases de cette critique. La prise en considération d’un passé familial riche (Riga, Moscou, la Vénétie, la Bretagne) aussi. Au cours de ses études de langue et de littérature à l’université de Grenoble, il a découvert, et lu avec grand appétit, les poètes et romanciers de langue anglaise. C’est en travaillant sur l’œuvre de Ted Hughes dans le cadre d’un DEA qu’il a croisé le chemin tracé par Kenneth White. En novembre 2011, il a soutenu sa thèse sur l’œuvre de ce dernier et enseigne aujourd’hui à l’Université Stendhal-Grenoble 3. Il s’intéresse plus particulièrement aux liens entre l’art et l’environnement dans la littérature et les beaux-arts britanniques et états-uniens du romantisme jusqu’à aujourd’hui. Il vient de publier aux Presses Universitaires de Rennes l’ouvrage tiré de sa thèse : Kenneth White. Une œuvre-monde. Il travaille en ce moment sur les œuvres d’Alan Sonfist et de Patricia Johanson, deux artistes rattachés au mouvement du Land Art et traduit par ailleurs A Place in Space, recueil d’essais de Gary Snyder. Soucieux de célébrer au quotidien le mariage entre le corps et l’esprit, l’humour et le sérieux, la vivacité et la contemplation, il chemine lentement en direction des Ateliers géopoétiques pour y fêter l’alliance de la théorie et de la pratique et fait partie de l’Atelier géopoétique du Rhône depuis 2014. Christophe Roncato-Tounsi, qui habite en famille sur le plateau matheysin, n’est pas sourd aux grondements de l’ours...