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13 août 2012, par Elisabeth Poulet
« Ce sont nos efforts pour saisir tous les aspects de la vie qui la rendent si passionnément intéressante. » Virginia WOOLF
Noter, consigner, écrire sans cesse car déjà la lumière a changé, car déjà la saison a basculé et la mémoire est si défaillante. Le détail s’est évanoui, les chatoiements de la vie s’estompent, comment faire pour garder tout cela ? Ecrire un journal intime. C’est d’abord un journal, il (...)
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19 mai 2014, par Elisabeth Poulet
L’incarnation manquée de Jésus-Christ
En dépit de ses nombreuses incarnations (Héliogabale ou Jésus-Christ), Antonin Artaud a échoué dans ce qui fut l’entreprise de toute sa vie : se faire un corps. Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’en tant que Jésus-Christ, c’est-à-dire en tant qu’incarnation du Christ, Artaud n’a pas obtenu satisfaction. Nous préférons le terme d’incarnation à celui (...)
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16 août 2010, par Elisabeth Poulet
Le prix Goncourt 2009 a été attribué à Marie NDiaye pour son roman Trois femmes puissantes qui nous donne à lire trois récits, trois destinées de femmes fortes dont la détermination sans faille, la dignité et l’incompréhensible obstination font osciller le lecteur entre admiration et frémissement.
Trois femmes puissantes, c’est ce que sont ces trois femmes isolées, fragiles, vouées à la solitude, à la (...)
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28 janvier 2009, par Elisabeth Poulet
Les premières pages du dernier roman de Sylvie Germain, L’inaperçu, nous disent d’emblée que les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être et qu’il ne va pas être facile de démêler l’écheveau identitaire de cette famille Bérynx….
Une femme vêtue de noir marche d’un pas rapide le long des berges d’un fleuve, elle est transie de froid, porte un fardeau et s’approche dangereusement de l’eau noire. Que (...)
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9 mars 2006, par Elisabeth Poulet
Dès le début de sa correspondance avec Jacques Rivière, Antonin Artaud précise qu’il n’entend pas produire une oeuvre et qu’il s’agit de dissiper au plus vite les éventuels malentendus à ce sujet. S’il écrit, c’est pour serrer au plus près une forme où il pourrait se faire reconnaître et donc se reconnaître. C’est pourquoi il présente, de façon très insistante dans ses lettres, cette quête de reconnaissance (...)
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11 février 2011, par Elisabeth Poulet
Après Hypothermie, roman dans lequel Erlendur, obsédé par le deuil et la disparition, enquêtait seul et officieusement, Arnaldur Indridason nous propose une nouvelle enquête placée sous le signe du féminin. En effet, en l’absence du commissaire le plus célèbre d’Islande, parti sur les traces de son passé dans les fjords de l’Ouest, c’est Elinborg, sa fidèle (et néanmoins fort critique à son égard) (...)
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18 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Les Islandais disent qu’ils n’ont pas de bâtiments imposants, de cathédrales somptueuses, de châteaux envoûtants, ni d’autres grands témoignages de leur passé, mais que cela ne fait rien car ils ont leurs histoires. Leurs fameuses sagas, bien sûr, dont l’étymologie traduit bien la fonction première puisque « saga » vient du verbe « segja » qui signifie « dire, raconter ». Régis Boyer définit la saga (...)
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6 mai 2023, par Elisabeth Poulet,
Thierry Galibert
« Si l’on admet – ce que pense Artaud – que les Occidentaux sont tous aliénés, et les intellectuels au moins autant sinon plus que le commun des mortels, alors, non seulement Artaud n’avait aucune raison d’être exclu de la société, mais il aurait dû servir de modèle à tous ceux qui s’expriment par la pensée. Sa situation est donc suicidaire, et si elle l’est c’est surtout à cause du diagnostic de « fou » qui (...)
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4 octobre 2007, par Elisabeth Poulet
Quel est le sentiment d’un lecteur qui, peu habitué aux productions des fous littéraires, découvre cet extrait de L’Ile du Diable, de Jacques Lambrecht ?
"Mécanisé ! Agonisé ! Ver-moulu ! Pus ! Eczème, Exanthème, Ecthyme, Jarretière, Houppes, Malandres, Mamelons, Fagoue, toute fagasse scotomie, chevauchante Corne Ammon. [...] Bocane bocard, Thèbaïsai très illustre Seigneure, Hospodar, Magant, (...)
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26 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Le polar nordique, qui se présente comme le porteur de mauvaises nouvelles dans les démocraties censément idylliques d’Europe du Nord, compte désormais un nouvel agitateur des consciences en la personne de Steinar Bragi. Le romancier a écrit Installation (Konur) juste avant la crise qui fit vaciller l’Islande, au moment où Reykjavik, devenue une véritable usine financière à l’écart du monde atteignait (...)