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23 août 2010, par Elisabeth Poulet
A travers le personnage de Septimus Warren Smith, dans Mrs Dalloway, qui apparaît comme le double masculin de Clarissa Dalloway, Virginia Woolf a concentré toutes les tendances destructrices que son héroïne porte en elle, et par conséquent bon nombre des siennes. Durant cette journée si particulière de la vie de Mrs Dalloway, cette journée-carrefour où se croisent tant de gens, dans la rue ou dans le (...)
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2 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
Pessoa, poète multiple
Fernando Pessoa a toujours souffert de ne pas se sentir être. Pour lui, ce n’est pas seulement la vraie vie qui est absente, mais toute vie est absence. Il faut donc rendre visible, sensible, cette absence ontologique. A la base de chaque être, il existe un principe d’incomplétude. L’être, insuffisant, a besoin d’un autre. L’individu cherche, non pas à être reconnu, mais à (...)
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16 mars 2010, par Elisabeth Poulet
« Ils s’installaient à présent dans une petite cabane en cèdre au toit pentu en forme de A. Elle était blottie dans un fjord, une minuscule baie du Sud-Est de l’Alaska au large du détroit de Tlevak, au nord-ouest du parc national de South Prince of Wales et à environ quatre-vingt kilomètres de Ketchikan. Le seul accès se faisait par la mer, en hydravion ou en bateau. Il n’y avait aucun voisin. Une (...)
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19 mai 2014, par Elisabeth Poulet
L’incarnation manquée de Jésus-Christ
En dépit de ses nombreuses incarnations (Héliogabale ou Jésus-Christ), Antonin Artaud a échoué dans ce qui fut l’entreprise de toute sa vie : se faire un corps. Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’en tant que Jésus-Christ, c’est-à-dire en tant qu’incarnation du Christ, Artaud n’a pas obtenu satisfaction. Nous préférons le terme d’incarnation à celui (...)
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28 janvier 2009, par Elisabeth Poulet
Les premières pages du dernier roman de Sylvie Germain, L’inaperçu, nous disent d’emblée que les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être et qu’il ne va pas être facile de démêler l’écheveau identitaire de cette famille Bérynx….
Une femme vêtue de noir marche d’un pas rapide le long des berges d’un fleuve, elle est transie de froid, porte un fardeau et s’approche dangereusement de l’eau noire. Que (...)
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28 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Bouleversé par la mort de sa mère et par une paternité récente, inattendue et peu assumée, le jeune Arnljotur va quitter l’Islande, son frère autiste et son père octogénaire pour une destination qui restera inconnue du lecteur, à la recherche d’une roseraie mythique.
Nouveau Candide, il laisse derrière lui les paysages de laves et part restaurer cette ancienne roseraie avec, dans ses bagages, quelques (...)
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10 octobre 2013, par Elisabeth Poulet
Alice Munro, la grande nouvelliste canadienne, vient d’obtenir le Prix Nobel de Littérature. Il va sans dire que nous nous réjouissons de cette distinction et, même si l’Académie suédoise vient de faire d’elle "la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine", nous avons choisi de vous proposer ici une recension que nous avions publiée en 2009 à propos de la sortie de son merveilleux roman, J’irais (...)
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4 octobre 2007, par Elisabeth Poulet
Quel est le sentiment d’un lecteur qui, peu habitué aux productions des fous littéraires, découvre cet extrait de L’Ile du Diable, de Jacques Lambrecht ?
"Mécanisé ! Agonisé ! Ver-moulu ! Pus ! Eczème, Exanthème, Ecthyme, Jarretière, Houppes, Malandres, Mamelons, Fagoue, toute fagasse scotomie, chevauchante Corne Ammon. [...] Bocane bocard, Thèbaïsai très illustre Seigneure, Hospodar, Magant, (...)
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28 février 2022, par Elisabeth Poulet
Toute sa vie, et spécialement durant les années qui précédèrent son internement, Antonin Artaud n’a cessé de réfléchir à la question de l’énonciation et de son sujet dans le théâtre occidental, celle du théâtre et de son double. C’est dans cette question qu’il a trouvé comme la réalisation plastique et physique sur « le terrain organique de la scène », « l’expression dynamique et dans l’espace » de sa propre (...)
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19 novembre 2007, par Elisabeth Poulet
La Traversée des Alpes est un roman baroque qui plonge le lecteur ravi (les deux acceptions du terme conviennent !) dans un univers fantastique et foisonnant. Denitza Bantcheva songe moins à toucher le cœur qu’à exciter l’esprit de ses lecteurs par la vivacité de ses jugements, le comique et parfois le burlesque des situations. Ce roman, tout à fait original et inactuel n’est pas sans rappeler (...)