Née en 1976, Hwang Jung-eun est devenue romancière en 2005 en suivant la voie restée la plus traditionnelle en Corée du Sud, à savoir celle qui consiste à gagner un concours annuel organisé par un journal. Elle a publié un roman et deux recueils regroupant des nouvelles qui avaient paru dans diverses revues. Si elle fait preuve d’une sensibilité résolument moderne, celle de la toute dernière génération d’écrivains, née après le bouleversement du paysage littéraire sud-coréen notamment dû aux nouvelles technologies, elle rejoint ses aînés en ceci qu’elle se préoccupe des problèmes de la société, comme on peut le constater dans la nouvelle intitulée « La Société des chocomen ». Mais c’est avant tout par l’originalité à la fois conceptuelle et formelle de ses écrits qu’elle semble se démarquer des autres auteurs. Ainsi, dans son texte très bref intitulé « G », elle introduit une réflexion sur l’identité et le dédoublement, en s’inspirant d’un conte traditionnel qui met en scène une croyance populaire – si on jette n’importe où ses ongles coupés, une souris les avale et se transforme en homme.