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25 septembre 2011, par Jack London
Le Seattle N° 4, ayant largué ses amarres, se mettait en marche et lentement commençait à s’éloigner du rivage. De la proue à la poupe, le pont était encombré de ballots et de bagages, et on y voyait un grouillement hétéroclite d’Indiens, de chiens et de conducteurs de chiens, de prospecteurs d’or et de mercantis variés, qui s’en retournaient chez eux.
Toute la foule de ceux qui demeuraient à Dawson[1] (...)
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29 août 2012, par Jack London
Je suis complètement dégoûté de Stephen Mackaye. Naguère, je ne jurais que par lui et l’aimais vraiment comme un frère. Nous ne nous voyons plus. Mais, si jamais nous nous retrouvons de nouveau, je ne réponds pas de moi. Il est inouï qu’un homme avec qui j’ai partagé mon pain et ma couverture, avec qui j’ai cheminé autrefois sur la piste du Chilcoot, m’ait joué un pareil tour. Toujours j’avais considéré (...)
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18 septembre 2011, par Jack London
Maintenant c’était la fin.
Subienkow, le Polonais, après avoir, depuis Varsovie et la Sibérie, suivi une longue piste d’amertume et d’horreur, et comme le ramier qui tend à tire-d’aile vers son colombier, avoir sans cesse, du regard, fixé dans sa course les capitales salvatrices de l’Europe civilisée, s’était écrasé sur le sol, plus loin que jamais de son but, dans ce coin perdu du monde polaire. Ici, (...)
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8 avril 2013, par Jack London
Je vais vous raconter une histoire vraie ; elle s’est passée à Quito, dans l’arène, pendant une course de taureaux. J’étais assis dans une loge en compagnie de John Harned, de Maria Valenzuela et de Luis Cervallos. Ce drame s’est déroulé sous mes yeux ; j’y ai assisté du commencement jusqu’à la fin. J’étais venu sur le vapeur Ecuadore faisant le service de Panama à Guayaquil. Maria Valenzuela est ma cousine, (...)
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16 octobre 2011, par Jack London
Lon Mac Fane, ce jour-là, était de méchante humeur. Je le suppose du moins, car il avait perdu, chemin faisant, sa blague à tabac. Sans quoi, il m’eût certainement avisé de l’existence de la cabane du lac Surprise.
Toute la journée, nous nous étions relayés à l’avant du traîneau, afin de frayer une piste aux chiens, avec nos raquettes. Besogne difficile, je le reconnais, et qui n’incite guère au (...)
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23 octobre 2011, par Jack London
Le tribunal a rendu sa sentence. Il faut, Monsieur, que vous décampiez, selon l’usage établi... Oui, selon l’usage établi...
Le juge, Marcus O’Brien, semblait distrait et Mucluc Charley, un des hommes qui étaient présents, lui envoya un léger coup dans les côtes. Marcus O’Brien s’éclaircit la gorge, en toussant un peu, et reprit :
Vu d’une part, Monsieur, la gravité du délit, et d’autre part les (...)
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15 mai 2013, par Jack London
Le vieux Koskoosh écoutait avidement. Il avait depuis longtemps perdu la vue, mais son oreille, restée subtile, transmettait les moindres sons à l’intelligence qui vacillait encore derrière le front fané, bien qu’elle ne s’alimentât plus au spectacle du monde. Ah ! cette voix perçante ! C’était Sit-keum-lou-ha qui harnachait les chiens à grand renfort de malédictions et de coups de trique. (...)
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2 octobre 2011, par Jack London
L’aube, ce jour-là, était froide et grise, très grise et très froide, lorsque l’homme quittant le large tracé que dessinait le Yukon[1] gelé, gravit le haut coteau qui s’élevait sur une des rives du fleuve et où se dessinait confusément une piste étroite, qui s’en allait vers l’est, à travers l’épaisseur des sapins.
Le coteau était à pic. Une fois arrivé au sommet, l’homme fit une pause, pour reprendre (...)
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14 novembre 2011, par Jack London
Le vieux Barbe-en-Long fit une pause dans son récit, lécha ses doigts pleins de graisse et les essuya sur ses flancs laissés à découvert par le fragment usé de peau d’ours qui constituait son unique vêtement. Accroupis sur leurs jarrets l’entouraient trois jeunes gens, ses petits-fils, Courre-Daim, Poil-de-Carotte et Froussard-de-Nuit. Ils se ressemblaient beaucoup, chichement vêtus de peaux de bêtes, (...)
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15 février 2018, par Jack London
trad. Louis Positif
Pleine-Lune (Moon-Face & Others Stories) est un recueil de nouvelles de Jack London paru en 1906.
John Claverhouse répondait à ce surnom. Vous savez ce qu’il évoque : des pommettes largement écartées, le front et le menton se fondant dans les joues pour parfaire un rond et le nez, aplati et mou, planté à égale distance de tous les points de cette circonférence, étalé au (...)