Auteur et réalisateur de films notamment documentaires sur divers sujets et particulièrement sur les arts et les lettres du point de vue de la création, et de nombreux films sur l’immigration arménienne dont l’expression artistique de cette mémoire dans sa propre famille, pour la télévision et le cinéma, parmi lesquels plusieurs œuvres filmiques sur le sculpteur Ipoustéguy et plusieurs sur l’écrivain Pierre Guyotat. Cinéaste aussi de documentaire-fiction et de bio-fiction.
Il a réalisé sept films d’auteur dont certains concernent sa propre vie, où il apparaît toujours parmi ses protagonistes. Depuis une quinzaine d’années il réalise lui-même ses images.
Après avoir suivi des études de cinéma et obtenu son diplôme à l’Idhec (ancienne Femis), en 1964, il commença sa carrière comme assistant de Robert Bresson, de 1965 à 1969, (notamment pour les films Au hasard Balthazar, Mouchette, Une femme douce).
Trotski est son premier film d’auteur, il y expérimente une forme déconstruite du documentaire fiction comme cinéma engagé, avant-gardiste, qui intègre l’histoire de la révolution russe et l’activisme contemporain des années 60, dans le cadre de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, groupe dans la filiation trotskiste anti-stalinienne de la IVe Internationale, dont l’éditeur (et traducteur) François Maspero était proche. Cette organisation de tendance est née en 1966 d’une dissidence critique de l’Union des Étudiants Communistes du secteur Lettres de la Sorbonne — dont le parti communiste les exclura, — et deviendra après 1968 la LC, puis la LCR, puis le NPA. Durant ses deux première années la JCR mobilisa activement contre la guerre du Viet Nam, puis elle se distinguera sur les barricades en 1968, après avoir co-fondé le front uni des enragés pluriels de Nanterre, dit le Mouvement du 22 mars - qui en l’état de la totalité de ses membres occupa ce jour la tour de l’université de Nanterre, pour demander la libération des six camarades emprisonnés suite au saccage du siège parisien de l’American Express, lors d’une manifestation du Comité Viêtnam national, parmi lesquels un membre du service d’ordre de la JCR. Ce qui déclencha l’occupation de la Sorbonne.
Ce film présente des personnalités de la culture et des Lettres contemporaines qui alors étaient de jeunes militants ; de nos jours il évoque d’abord l’ambiance insurrectionnelle qui bouillonnait à ce moment là, en France, anticipant l’événement de la révolte générale de la jeunesse, qui ne manquera pas de se produire l’année suivante.
De son Trotski, il gardera la structure, dans le diptyque inaugural de son cycle sur les arméniens, pour une grande chaîne de la télévision publique qui les diffusera en 1995, Sans retour possible (1h 45’, 1983), et Que sont mes camarades devenus (52’, 1984), co-écrits avec Serge Avédikian.
http://en.unifrance.org/directories/person/121337/jacques-kebadian
Le portrait de Jacques Kébadian, par Gerard Courant, en 1985 :
On peut lui écrire en empruntant le formulaire de message dont l’envoi active directement son email, au pied de cette page :
Voir en ligne : Présentation et interview de Jacques Kébadian (cinefil)