Ce qui est terrible avec les photos, c’est qu’on se trompe toujours. Ici je vois des photos de Hutus et de Tutsis, alors que ce n’est pas ça.
Ce qui est terrible, c’est que j’ai beau faire je n’arrive jamais à me souvenir si ce sont plutôt les Tutsis qui ont massacré les Hutus (et Tutsis modérés) ou bien l’inverse, ce qui est terrible c’est de ne pas savoir si c’est important, ce qui est terrible c’est que les Hutus et les Tutsis ça n’existait pas vraiment avant les Belges.
Ce qui est beau ce sont les fruits. On voit qu’ils ne sont pas le fruit du travail de la mine parce qu’ils sont en couleur.
La mine est grise, elle fait du charbon blanc, peut-être du nickel, ou de l’argent métal, c’est sans doute l’Afrique du Sud ou le Botswana.
Ce qui aurait été bien c’est de faire ces photos avec le produit de la mine, en argentique, ce qu’on appelle de l’humour blanc.
Ce qui est terrible c’est le noir et le blanc, c’est que pendant le massacre le travail a pour l’essentiel été fait à l’arme blanche oui l’arme était blanche, sur la photo la machette au milieu des fruits est en noir et blanc c’est ça qui nous fait penser au Rwanda, ça et peut être le bracelet.
Lui, il aurait ce bracelet blanc pour se souvenir qu’il est ci, ou qu’il est ça, c’est pour lui-même le bracelet car lui aussi a beaucoup de mal à se souvenir.
Ce qui est terrible, c’est cette autre photo où l’autre n’a pas de reflet.
Ce qui est terrible c’est quand on voit ce qu’a mis le photographe mais pas ce qu’il n’a pas mis.
Ce qui est bien avec les photos, c’est qu’on se trompe toujours. Ici, chaque photo (je parle des portraits) c’est la Callas finalement qu’on voit.
Oui, il y a cette prodigieuse délicatesse du toucher du photographe, alors les sujets se donnent entièrement et c’est Elle qu’on voit.
Ce qui sauve avec les photos c’est qu’on se trompe toujours.