— Poudroiement, poudroiement du temps à travers les kalpas —
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Des silhouettes sépulcrales et sans verbe s’en vont pulvéruler dans l’essaim des fidèles. Le tan qui les atteint et matifie leur peau s’épanche depuis le ciel en photons ; l’appeau du mât dressé comme un Mérou lapidaire fait graviter la foule fuligineuse
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Chaque parcelle de poussière s’en vient d’où elle s’en fut, matrice des astres et pour les aimer triste désastre lorsque la roue du temps est sans figure, foudroyante lenteur écrasés par la route
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Effluences de matière, écoulements granités de lumière - le vide est condensé en phénomènes dont la vêture est ordinaire
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A la mesure du corps l’infini de la terre
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Grand véhicule sans conducteur : bardés de liens, chargés de baux, ceux de Töbod pensent au Bardo. Le dur grain de peur oui se broie ! pas chez le meunier de l’Histoire, cousin de Qin, roulant camions brodés de Gardes rouges, mais grâce à Padma Sambhava et son école de Bonnets rouges !
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Peuple de nomades en un monde éphémère, marcheront pris dans la toile d’ananké, réticules très ordonnés du Grand véhicule et dense vortex où s’effacent les âmes bien nées
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Ô sans visage qui nous envoie en particules dans ce grand froid sur pellicule en quoi as-tu foi ?
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Rien d’autre sous la bâche du réel que ces regards qui nous traversent ou nous évitent. Ces mains avides brûlent encore de trop de vie.
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Dans le Bardo, il sera seul, comme sur ce manteau de mantras ; les forces centrifuges du malheur lieront son beurre, et les déités fulminantes lui feront peur. Aura-t-il la force de reconnaître derrière ces rugissements le son sacré des Six Syllabes : Om-mâ-nî-pây-mé-Hûng ?
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Trois points d’appui sur le sentier des bons souhaits, l’oreille intérieure tendue vers le son du poudreux réel : un millier de tonnerres à transmuer en un silence de diamant