ET LE LOGOS EST DEVENU SONORE
DU CORPS PICTURAL À LA DIGESTION ALCHIMIQUE
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Et le Logos est devenu sonore.
Le théurge est celui qui revient à Dieu, à l’Unique, en parcourant la route du Nom, en passant le septième jour et en se tournant vers la Couronne, Kether.
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De ce Logos qui est toujours les hommes n’ont aucune intelligence, ni avant de l’avoir entendu, ni immédiatement après l’avoir entendu […/…] il reste caché aux hommes, à ce qu’ils font en étant éveillés, de même qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils font en dormant.
Héraclite
L’étape fondamentale de ce chemin est parfaitement exprimée par la lame XVI du tarot appelé à Marseille la Maison Dieu, appelée ésotériquement le Retour à Dieu, Je suis Dieu, je suis moi.
Dans la langue sarde, connue sous le nom de Campidanese, on trouve toujours l’expression Seu Deu ou Deu Seu, précisément du latin Ego Sum Deus.
L’artiste qui parcourt ce chemin ardu, devient ce qu’il est, mène à son terme ce qui était in nuce, l’épée et la coupe.
1+1 = 4
La Tetraktys dont est composé le nom des noms.
Le voyage vers le mariage alchimique.
Dans les cultures traditionnelles, comprises dans le sens guénonien, les poètes étaient ceux qui parlaient le langage des Dieux et le mot poésie lui-même était compris dans son sens primitif. La poésie, du latin pŏēsis du grec ποίησις, dérivé à son tour de ποιέω = produire, faire, créer et, dans un sens plus large, composer, jusqu’à la racine sanskrite pu- qui a précisément le sens de générer, procréer et kri, qui est la racine du karma.
Le poète était un théurge, un oracle, un prophète et il n’y avait presque aucune distinction entre la poésie et la prière.
Henri Chopin, dans son œuvre Les mirages des 27, parle du caractère insaisissable des langues post-alphabétiques et précise, en guise de manifeste, que chaque lettre contient l’univers entier.
J’y vois une forme de prière, une forme de théurgie.
Le fondateur du mouvement lettriste, Isidore Isou, a dédié son nom de scène à la déesse Isis. Dans son film Traité de bave et d’éternité, il fait non seulement un bond en avant vers un proto-situationnisme post-Artaudien, mais dans sa tentative de sonder, déconstruire, presque anéantir le langage, il fait aussi un bond en arrière vers la recherche d’une prière.
Cette dernière entendue comme la susdite — la recherche de la divinité en soi.
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Ce corps sans organes
Ce corps sans organes,perdu,vidé,blessé,ravagé par la maladie,saturé de mémoire.Corps fatigué,englouti par les âmes d’innombrables vies.Violé par des rites blasphématoires.Avili par les fausses paroles d’un dieu bâtard.Déchiré en lambeaux et dispersé à la croisée des chemins.Ce corps,temple du soi suprême,étendu dans la douce chaleur de la vie,pris par la main,écouté,conduit à la flamme brûlante de la lumière.Bien-aimé ; a fait un autel de la liturgie sacrée.Déifiéhumanisévivant.Malgré toutvivant.Vivant.
A. P. S., Jeudi 20 février 2020, 10h33
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La digestion —
Quand je mets le microphone dans la bouche, j’ai simultanément cinq sons : l’air et le liquide dans la bouche, la respiration dans le nez, l’air entre chaque dent et la respiration dans les poumons…
En 1974, j’ai mis dans mon estomac un tout petit microphone et ce fut une découverte — le corps est toujours comme une usine !
Il ne s’arrête jamais — il n’y a pas de silence !
Henri Chopin, interview non publiée, ABC Television, Sydney 1992
La frontière qui sépare la musique de la poésie est entièrement arbitraire, et la poésie sonore est précisément conçue dans le but de briser ces catégories, de libérer la poésie de la page imprimée, sans pour autant, dogmatiquement, supprimer la commodité de la page imprimée.
(La machine à phagocyter d’Henri Chopin, par Domenico Napolitano, Zetaesse webzine)
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En enregistrant le processus de digestion sur bande magnétique, Henri Chopin explore le temple du corps de l’intérieur.
Si, d’un point de vue sémantique, il avale le mot, il détruit le langage, il le chie, il le détache de la contrainte du signifiant, il renonce à la suprématie du mot, et comme il le dit :
— Que la parole ne soit plus chair, que le souffle vocal soit chair.
D’un point de vue symbolique, il emmène à nouveau le Logos vers d’autres rivages, il accomplit alchimiquement la première transformation du Grand Œuvre, le Nigredo ou œuvre en noir, la cinquième phase de la transformation elle-même, comme nous pouvons le voir dans le Mutus Liber.
Par la greffe du processus de V.I.T.R.I.O.L. sept mots de la devise alchimique latine Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem.
En effet, l’image de l’homme dans le monde, qui est le principe des mystères éleusiniens, la descente aux enfers, se réalise en soi.
Chopin sent la puissance du souffle divin, l’Eau de Voilette de Rrose Selavy (l’alter ego féminin de Marcel Duchamp) et sent qu’il doit imprégner son corps, sa chair du même esprit divin, pour échapper au piège du langage, de la matière et des superstructures auxquelles il est lié.
Une prière de la chair pour élever l’esprit.
La putréfaction est si efficace qu’elle détruit l’ancienne nature et la forme des corps en décomposition, les transmutain dans un nouvel état d’être pour leur donner un fruit entièrement nouveau. Tout ce qui vit, meurt ; tout ce qui est mort se putréfie et trouve une nouvelle vie.
Antoine Joseph Pernety, 1758
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La première transformation alchimique a lieu lors de la digestion. Une partie des aliments est transformée en nourriture, en énergie, et une autre partie en excréments. C’est une représentation parfaite des phases alchimiques qui, au contraire, vont du nigredo à la citrinitas ou au travail en jaune. Ces transformations, qui se répètent de manière cyclique jusqu’à ce que la rectification soit complète, ont lieu à l’intérieur du four, appelé Athanor.
Dans le tableau De Fornace Anatomica de Gerhard Dorn (alchimiste de la seconde moitié de 15ème siècle), l’homme est représenté comme un athanor vivant, une demeure (fourneau) dans laquelle le Grand Œuvre est achevé. C’est au sommet de l’appareil digestif que se trouve le point culminant de tout le processus.
La solution philosophique consiste à transformer l’humidité de la base fixe en un corps aqueux. L’origine de cette dissolution est l’esprit volatil enfermé dans la première eau.
A. J. Pernety 1758
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Dans le Traité du ciel terrestre de Wenceslaus Lavinus de Moravie (alchimiste du 15ème siècle) il est écrit : Comme à l’origine, la nature s’est d’abord servie de la séparation pour orner et organiser la masse qui… était dans le désordre et la confusion, ainsi l’art, qui aime la perfection, doit imiter la nature. Nature élimine les excréments substantiels soit au moyen d’une bave terrestre qu’il transforme en eau, soit par adustion.
L’art utilise le lavage et la digestion, que ce soit par l’eau ou par le feu, et sépare les souillures et les impuretés, purifiant et nettoyant l’âme de tout vice. Celui, donc, qui connaît la manière d’utiliser de l’eau et du feu, connaît le véritable chemin qui mène aux plus hauts secrets de la nature.
Ainsi le langage, fragmenté, décomposé, décapité, retourne à sa fonction primordiale de logos rendu sonore. Comme dans le grand arbre de vie, en haut et en bas, les racines sont dans la terre, les branches dans le ciel, les profondeurs sont divines et abyssales.
J’aime donc à penser que ce sont les motivations profondes qui ont poussé Chopin à interpréter la Digestion.
Il n’y a pas de ligne droite, mais une seule dimension qui s’enroule constamment et continuellement sur elle-même, imprégnée de l’Esprit universel. À l’intérieur du déterminisme divin, le destin et la détermination humaine sont les principales coordonnées à l’intérieur desquelles tous les êtres mènent leurs existences.
En conclusion, il n’y a pas de conclusion.
Je m’abandonne à l’inévitabilité d’être dans le monde.
J’adore.
A.P.S., Mardi 5 Mai 2020, 8h42
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Une cathédrale Inversée
Une cathédrale Inverséec’est une femmeune femmeest une cathédralecomme Chartreselle a un labyrinthe dans sa têteune énigme dans son cœurImpossible à résoudremystère de la créationgestation.J’ai vu de nouveaux oiseaux dans le parcau soleilils sont venus iciattirés par l’air purdes draps blancs sur les fenêtresbavardage enfantinsous la lune rougecela fait germer les plantes.La terre est toujours avec moimême quand je suis absente.Je vis dans l’énigme.
A. P. S., Jeudi 14 mai 2020, 10h42
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JE SUIS UNE SORCIERE
JE SUIS UNE SORCIERE.DEA.SAINTETÉ.PUTAIN.MAMAN.IMMONDE.PURE.JE SUIS LA VENGEANCE ET LE PARDON.JE SUIS MEDEA.ECATE.CIRCUS.JE SUIS KORE.PERSEPHONE.DEMETRA.TOUTES LES DÉESSES ET TOUTES LES FEMMES.JE PARLE PARCE QUE MES INTESTINS ME PARLENT.JE SUIS AGITÉE.JE SUIS TRAVERSÉE PAR LA DIVINITÉ.VIVANTE, TRAVERSÉE PAR LA VIE.MORTE, TRAVERSÉE PAR LA MORT.L’OBSCURITÉ ET LA LUMIÈRE S’INTERPÉNÈTRENT EN MOI,JE SUIS LA MÊME CHOSE.JE SUIS LE FEU QUI BRÛLE ET DÉTRUIT POUR PURIFIER.JE SUIS L’AIR, LE VENT QUI ALIMENTE LA FLAMME ET APPORTE UNE LUMIÈRE, BRISE QUI CARESSE.JE SUIS LA FUREUR MEURTRIÈRE QUI OUVRE LES FENÊTRES POUR DÉCHIRER LES CŒUR.CHALEUR, VASE QUI ACCUEILLE TOUT ET NE REJETTE RIEN.L’EAU QUI COULE, DÉVASTE TOUT, L’EAU QUI NOURRIT ET ÉTANCHE LA SOIF.JE SUIS LA TERRE QUI TREMBLE ET T’AVALE DANS SES ENTRAILLES.JE SUIS LA TERRE QUI BERCE, FAIT GERMER ET FERTILISE TOUT.JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.JE SUIS UN VASE DÉBORDANT ET UN BORD.JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.JE SUIS L’AMOUR.Je suis de la haine.JE SUIS L’INDIFFÉRENCEJE SUIS BIENVENUE.JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.JE SUIS TON ÂME ET JE TE PARLE DEPUIS LE DÉSERT.REGARDEZ DANS LE MIROIR ET PRENEZ-MOI.
A. P. S., le 18 marts 2020, 15h54
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Au commencement était le Verbe
Et la Parole était avec Dieu
Et la Parole était Dieu
Et le Logos est devenu Sarx
et a habité parmi nous.
Prologue de l’Évangile de Jean
Il est vrai sans fausseté, certain et très vrai, que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire les miracles d’une seule chose. Et puisque toutes choses sont et viennent d’une seule, par la médiation d’une seule, ainsi toutes choses naissent de cette seule chose par adaptation. Le Soleil est son père, la Lune est sa mère, le Vent l’a porté dans son ventre, la Terre est sa nourrice. Le père de tous, la fin du monde est là. Sa force ou sa puissance est entière si elle est transformée en terre. Vous séparerez la Terre du Feu, le fin du gros, en douceur et avec beaucoup d’ingéniosité. Il monte de la Terre au Ciel et redescend sur la Terre et reçoit le pouvoir des choses supérieures et inférieures. C’est ainsi que tu auras la gloire du monde entier, et c’est ainsi que les ténèbres fuiront loin de toi. C’est la forteresse de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide. Ainsi fut créé le monde. De là naîtront de merveilleuses adaptations, dont la méthode est ici. C’est pourquoi on m’a appelé Hermès Trismégiste, possédant les trois parties de la philosophie du monde entier. Complète est ce que j’ai dit du fonctionnement du Soleil.
Kybalion
Comme la dissolution dissout les corps, les doutes des philosophes sont dissous par la connaissance.
Gerhard Dorn
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Je suis le corps
Je suis le corpschaque partie de moi l’est.Je vis des événements avec ça.J’apprends par la chairles secrets des choses.Privé de corps, je suis muette.Devant ces ruines,je me demande qui j’étaisdans l’obscurité de cette mystérieuse ville archaïque.L’avenir est dans la mémoire.Je ne veux pas être autre que moisi ce n’est pas moi.Je suis le corpschairsangrespirationet un souffle divin qui s’étend au-delà du soufre.
A. P. S., Dimanche 23 juillet 2020, 01H30, écrit à Tharros
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Je n’ai rien à ajouter
Je n’ai rien à ajouter,seulement un silence placidementirdans le vide.
A. P. S., Mardi 4 août 2020, 00h34
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La convoitise dans tes yeux
La convoitise dans tes yeuxme désapprouveje suis née pour être morte.Ton regard est chargé d’amour charnelne me touche pasjusqu’à ce que je monte vers mon Pèreje suis l’amournée pour être morteimmortelle.Le sang versébu par le peupleles peuples ne sont que des peuples.Ils mangent ma chair et pourtant ils haïssent.Regardez la volupté de votre SacrificeEt riez de vous-même.
A. P. S., Dimanche 5 Juillet 2020, 17h00, en regardant Andreij Rublev
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On dit que si un poète meurt
On dit que si un poète meurt,une partie de Dieu meurt.Un morceau de ciel,de l’eau,la Grande Mère.Ils disent que c’est trop tôtpour faire d’elle une veuve.Ne la faites pas crier au parjure.Ne jouez pas salement.Un poète ne peut pas mourir, porc d’un dieu.S’il vous plaît.Une génuflexion à la lune des loups.Divinité sans abri.Quand le chagrin se précipite comme la vague.Nous craignons la mort à laquelle nous ne croyons pas.On dit que si un Dieu meurtnait un Poète.
A. P. S., Jeudi 2 juillet 2020, 22h03
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La correspondance
La correspondancedes éléments alchimiquesrésonnedans les visagesondulés par le silence.Harmoniedans l’entaille d’un abîme.La folie d’être mariée à un fantôme.Il vous parle.Qu’est-ce que cela signifie de se manger soi-même, si ce n’est pour déconstruirebriserjusqu’à la dernière partiele moi inférieur ?Pour intégrer le ciel et la terre.Comme c’est le cas ci-dessusdonc ci-dessousla mort,trépasséesuccombe.
A. P. S., Samedi 15 août 2020, 19h18
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Onze
OnzeJe suis doubleAiles de déesseAiles de démonProche et lointaineJe tue et je donne la vie.Créature du monde souterrainCréature de lumièreJe suis légion dans mes deux,Dans mon uniqueDésir multiplePour être réunie avec moi.Dans la chance de coudre sur moiMon ombre.Je me suis mangéeLe placenta avec lequel je suis néeMais c’était indigeste.Tiens-moi la main.Quand je crieJ’ai la tête qui tourne.
A. P. S., Samedi 13 Juin 2020, 12h02
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Je tremble puissamment
[21:42, 1/7/2021] Burubu Sbiriguda : Je tremble puissamment.Je rêve d’être reflétéeDans un puits à fond renverséComme si j’avais les pieds dans le cielEt des cheveux sur la terreJe marche sur mes mainsJe parle de mots différentsJe suis arrivée à moi-mêmeDans mes successionsJe tremblais.Mes os étaient brisésJe glissaisDu ventre d’un étranger.J’ai été roulée dans le cielUn nuage se moquait de moiJ’étais bizarre à ses yeuxAvec ces cheveuxCette question —Et elle sourit de manière évanescenteElle me rit au nez sous la moustache blanche de sa liberté.Quand je serai grande, je veux être elle.Je rêvaisEt c’est arrivé.Cela m’est arrivé.Et j’ai rêvé.Et le puits était toujours suspendu dans le cielAvec un bassin qui s’est rempli d’eauTous les jours à onze heures et à sept heures du soir.
A. P. S., Lundi 15 juin 2020, 7h11
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Il est inutile de chercher de la poésie
Il est inutile de chercher de la poésieDans les yeux de ceux qui ne la possèdent pas.Il est inutile d’aspirer à l’ardeurChez celui dont le cœur en est dépourvuInutile,De montrer la libertéÀ ceux qui veulent rester confinés dans l’enclos.Laissez les poètes être avec les poètes,Afin qu’ils éviscèrent leurs penséescomme les anciens prêtres.La beauté de cet éternel présent,Accompagne nos prières.Dans l’Un,Il n’y a pas de place pour le mensonge.
A. P. S., le 22 février 2020, 22h
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L’amour
L’amour est une nécessité de l’âme pour se rétablir.Pour revenir à son état primitifRaviver son être animalLibérer sa puissanceIl n’y a ni bien ni malIl y a seulement une déglutitionAvalerCracherRevenir en arrièreBravementRedonner du cœur à l’ouvrageS’affirmer en annihilantEn un seul souffleL’alchimie des trois.
A. P. S., Lundi 24 février 2020, 13h54
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Je ne suis même pas à moi-même
Je ne suis même pas à moi-mêmeJe viens d’un endroit très éloignéoù les chats boivent du laitet les enfants mangent de la viande.L’eau a jailli du rochercomme la manne du ciel.Il n’y avait pas d’icônes,les corps évanescentsont choisi leur propre forme.J’aime à penser qu’ils sont devenus chairpour faire l’amour.Et puis ils sont devenus presque gazeux pour se reposerenveloppés dans un sommeil chaud.Sans maîtres, ni rois, ni sujets.Juste un grand amour.La hiérarchie célesteveille sur ces créatures sacrées.La reine nature a fourni de la nourriture et un abri.J’aime penser et écrire,Mais je ne suis même pas à moi-mêmeJe ne peux pas parlerLes mots meurent dans ma gorgeIntimidés par leur propre pouvoir destructeur.J’ai un corps assemblé que j’adore.J’en fais un temple.Je ne peux pas faire plus.Je ne suis pas à moi-même.Je ne suis pasMaisJe me permets d’être.
A. P. S., Vendredi 17 juillet 2020, 09h31
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Des restes
Des restes,La maison est dans vos pasLa maison, c’est toi qui m’attendsLa maison n’est que ton souffle sur mon cou fatigué.Le vent transporte des territoires inconnus sur votre peau.Je ne peux pas arrêter ce voyage,La maison n’existe plus.La maison est cet ailleurs où je croise ton regard.La maison est ce poème que je n’ai jamais écrit.La route est cet endroit où je me retrouve en errant.La route, c’est moi qui me cherche.Je possède la peau des territoires inconnus.Je me renie sur ta peauSur vos territoires de peau inconnus à mes pas.Je me renie dans le souvenir de vos regards.Le vent est cette maison videLe vent, c’est moi qui te cherche sur le chemin de la terre.Je me renie dans ton souffle.Je possède la peau de territoires inconnus.
A.P.S., le 11 septembre 2020, 22h00
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Fin du temps
Fin du tempsJe bouge mes pasvers une direction inconnueJ’avance sur ta peauMon souffle devient plus courtLe vent se moque de moiIl me déchireVous vous allongez dans son abriPossédé.
A. P. S., le 11 septembre 2020, 22h22
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Deux forces
Deux forcesopposéesla même violencele bien et le malaucune différencejusqu’àce que le dénominateur communsoit la violence.Combattre.Se transformeren un Tao,interpénétrant.LibérerSangFeuLumièreétincelle de pierre Sacrifice.Faible lueurLame tranchanteCaresse de veloursEn chair et en os.Être une femmecondamnéeaux richesses inestimablesà une fureur inextinguible.Liturgie de la vie quotidienne.Odyssée faite d’immobilité et d’absence.
— Annalisa Pascai Saiu, 2020 —
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