Naturaliste français né à Paris en 1947, Michel R. Tarrier construit très tôt sa vie autour de sa passion pour la nature.
Après s’être initié à l’étude des insectes dès son plus jeune âge dans la région francilienne, conseillé alors par le biologiste Jean Rostand, c’est dans les Alpes du Sud qu’il découvre dès 1965 ses premiers insectes nouveaux pour la science, qu’il commence à publier dans les revues savantes et qu’il devient l’entomologiste atypique et free lance bien connu des milieux initiés. Ses premiers travaux fondés sur la taxinomie évolutive font débat. Il se consacre d’abord à l’étude des coléoptères Carabidae et fut nommé alors « Monsieur Carabes des années 1970 ». Il s’installe en Andalousie en 1985 et se tourne, en homme de terrain invétéré, vers l’étude des papillons. Il passe alors toute l’Espagne au peigne-fin de sa science entomologique. C’est le début des grandes agressions anthropiques à l’égard de la nature et Tarrier s’emploie à utiliser le caractère bio-indicateur de ses papillons pour une veille soucieuse et une défense qu’il voudrait sans faille des habitats, de plus en plus malmenés par la pression anthropique. Écologue autodidacte devenu écologiste par la force des choses, il commence un véritable combat et entre dans l’écologisme actif. Il prospecte alors le Maroc, durant plus de quinze ans, parcourt plus d’un million de kilomètres de routes et de pistes du Rif au Sahara, dresse une cartographie entomologique ainsi qu’une banque de données très conséquente et documentée des écosystèmes de ce pays. Il tente par le biais des médias de participer à l’écologisation du Maroc qui, démographie et développement aidant, atteste un grave déclin de son riche biopatrimoine. Il donne notamment de la voix pour la sauvegarde de la forêt de cèdres et contre le surpâturage.
Persuadé que l’homme moderne va à sa perte en agressant outre-mesure la biosphère, Tarrier se fait essayiste, écrit, publie et communique beaucoup, notamment sur la toile. Ses premiers livres font polémiques parce que, écologiste radical dans l’esprit de Hans Jonas, Arne Naess et James Lovelock, il s’en prend aux monothéismes régnant et à l’anthropocentrisme insolent (selon lui) qu’il estime coupable du manque de respect à l’endroit des paysages et des autres espèces. Sa théorie est qu’en détruisant son milieu, l’humain pratique une politique de la terre brûlée qui va le conduire à un véritable autogénocide.
Ses derniers livres, 2050, Sauve qui peut la Terre et Faire des enfants tue, sortent en 2007 et 2008, publiés par les Éditions du Temps. Le dernier, qui est un éloge à la dénatalité afin de soulager la planète d’une surpopulation que l’auteur évalue comme indésirable, fait scandale en raison de la violence de son ton pamphlétaire. Il n’en continue pas moins ses recherches entomologiques et publie aux Éditions Biotope, Les Papillons de jour du Maroc, un important ouvrage fortement illustré où la bio-indication recommandée est au premier plan. Il a fait paraître chez L’Harmattan, Nous, peuple dernier et Dictature verte, et, tout dernièrement Les enfants de Gaïa et L’agroterrorisme dans nos assiettes (2012).
Voir en ligne : le site de Michel Tarrier