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Fukushima sous les yeux - Tchernobyl en tête (dernière mise à jour 3 mars 2012) 

mercredi 7 mars 2012, par Régis Poulet (Date de rédaction antérieure : 28 mars 2011).

3 mars 2012 : Bientôt un an que l’horreur nucléaire a rattrapé l’humanité. Excepté sa frange dirigeante qui reste majoritairement dans le déni. Avant les actions commémoratives du 11 mars prochain, Arte.tv propose une série documentaire de huit courts de huit minutes à partir du 6 mars et dont voici la bande annonce :

25 avril 2011 : à quoi ressemblera le futur des Japonais après Fukushima ? Une petite idée en s’intéressant au présent de la Biélorussie tchernobylienne avec ces témoignages précieux :

Tchernobyl la vie Contaminée
Extraits du film de D. Desramé et D. Maestralli éditions Montparnasse, 2010

A noter que les Éditions Montparnasse viennent de publier un DVD intitulé Ces catastrophes qui changèrent le monde, dont une part non négligeable est consacrée à Tchernobyl et où l’on trouve en complément le film Tchernobyl, la vie contaminée, vivre avec Tchernobyl.

31 mars : la France™ aime le monde ; pour preuve, elle envoie simultanément son président au Japon pour lutter contre les radiations nu©léaires et des missiles à l’uranium appauvri sur la Libye ! Toujours sous le joug d’une propagande effrénée, un Français résidant à Tokyo affirme ne pas craindre « les risques infimes ici due à cette centrale nucléaire diabolisée à l’extrême par quelques écologistes indélicats »(lire ici) comme NKM qui vient faire la promotion d’Areva.

Pendant ce temps-là, les radionucléides, comme les capitaux (quel rapport ?), ne connaissent pas de frontières : il faut tout l’amateurisme désintéressé des spécialistes de la CRIIRAD pour rappeler que depuis le 12 mars les populations japonaises sont exposées aux radiations (dont l’effet se cumule) bien au-delà des zones évacuées ! Et pour demander par pétition la transparence sur la radioactivité de l’air pour la protection des citoyens. Vous pouvez même signer une pétition pour la fermeture de la centrale de Fessenheim
(la plus ancienne centrale en France dans une zone à risques sismiques non négligeables).

Le nu©léaire : l’énergie dont l’état™ rêva.


28 mars : la cavalerie nucléaire française (entendez EDF et Areva) va débarquer à Fukushima à la demande de Tepco. Double espoir : qu’elle soit enfin à la hauteur de ses prétentions et dans tous les cas que la transparence soit faite. Il n’est pas surprenant qu’Areva y aille étant donné son implication dans le fonctionnement de la centrale de Fukushima dont les dangers étaient pointés depuis 2001 !

Il y a trente-deux ans aujourd’hui, le 28 mars 1979, avait lieu l’accident nucléaire de Three Mile Island. Avec Tchernobyl le 26 avril et Fukushima le 11 mars, c’est un triste tir groupé contre la Vie sur Terre.


26 mars : tant au Japon qu’ailleurs les mesures de la radioactivité semblent pécher, en raison de leur méthode (selon la CRIIRAD) par optimisme et sous-évaluer les teneurs en radio-éléments. Au large de Fukushima, les autorités assurent que la teneur en iode 1250 fois supérieure à la normale sera sans conséquence. On ouvrait la bouche en choeur pour le dire...

En France, la CRIIRAD considère que le taux d’iode 131 relevé par l’IRSN est sous-évalué.

En Allemagne, plus de 200 000 manifestants ont dit ’Non merci’ au nucléaire ; en France, nous étions au plus deux ou trois mille il y a une semaine alors que les rues commerçantes étaient pleines de monde... Il faut dire que le SPD est largement plus engagé que le PS contre le nucléaire.

Hier au soir, Arte a diffusé un téléfilm, Alerte maximale, sur un accident nucléaire en Europe (c’est une pure fiction bien sûr).


23 mars : Nous n’allons pas nous plaindre d’être (un peu ?) irradiés alors qu’au Japon la radioactivité est massive. En revanche, nous relayons la colère de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité) à l’égard des gouvernements (tous) qui retiennent les informations de mesure de la radioactivité leur provenant des soixante balises réparties dans le monde entier. (Voir leurs communiqués de presse : Colère et indignation et la suite).

Cette attitude nourrit légitimement la suspicion des citoyens à l’endroit du nucléaire.

Une pétition sera bientôt proposée, que nous relaierons.


22 mars : Contamination en France : avis rassurant de la CRIIRAD (organisme indépendant) consultable ici.

Pour ceux qui s’étonneraient que des partis, de gauche comme de droite, soient réticents voire tout à fait opposés à laisser le nucléaire au XXe siècle, rappelons qu’en 1986, lors de la contamination de la population française par le nuage radioactif venu de Tchernobyl, le président de la République était François Mitterrand et un certain Nicolas Sarkozy était chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques. Mais les personnalités concernées sont plus nombreuses :

« Le Président de la République était François Mitterrand : cela explique parfaitement pourquoi la vérité n’a pas été faite durant les gouvernements socialistes Bérégovoy, Cresson, Rocard (1988-1993) puis Jospin (1997-2002)
le premier ministre était Jacques Chirac et le porte-parole (muet !) du gouvernement Alain Juppé. Le constat est donc le même pour les gouvernements Balladur et Juppé (1993-1997) puis Raffarin et Villepin (depuis 2002). » (La source ici)

Contrairement à ce que le gouvernement japonais affirme, à savoir que la radioactivité mesurée sur des aliments et de l’eau à Fukushima n’est pas dangereuse pour la santé, la CRIIRAD, qui s’est fourni des analyses indépendantes, montre qu’il y a bel et bien danger et que ces produits doivent être retirés de la vente // le rapport est consultable ici et ci-dessous :

11_03_20_Japon_Aliments

On nous affirme que mercredi ou jeudi prochains (23 et 24 mars) le nuage de radioactivité de Fukushima atteindra la France :

« Le nuage radioactif consécutif à l’accident nucléaire de Fukushima devrait atteindre la France mercredi ou jeudi prochain, selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Selon l’IRSN, les concentrations de substances radioactives devraient être "d’un niveau trop faible pour être détectées par les 170 balises d’alerte" du réseau Téléray. L’IRSN estime que le passage de ce nuage sera "sans conséquences sanitaires et environnementales". »
(Source : le JDD)

Comme on ne nous ment jamais sur le nucléaire, nous pourrons aller boire la printanière rosée du matin le 24, surtout qu’il fera beau temps !

Le nuage de Tchernobyl :

Le nuage de Fukushima :

Archives de la semaine passée :

Nous sommes allés manifester ce week-end notre soutien au peuple japonais ainsi que notre opposition au nucléaire.

Le pire semble inéluctable au Japon. (Le fil des événements à suivre ici.) Pire même qu’à Tchernobyl nous disent avec aplomb ceux qui, il n’y a pas trois jours, niaient la gravité de ce qu’ils nommaient un ’incident’. Mais malgré cela, alors qu’en Suisse, en Allemagne on tire déjà les conséquences de cette catastrophe japonaise, les autorités françaises essaient toujours de ’sauver’ le nucléaire en France. Il faudra que les citoyens soient très vigilants et pugnaces pour avoir leur mot à dire sur cette question qui n’est pas d’abord de stratégie mais de vie ou de mort. Il nous faut exiger un débat public et contradictoire sur la question du nucléaire.

Il fallait hélas s’y attendre : les premières mesures de la radioactivité réalisées par des indépendants au Japon sont alarmantes ; c’est ce que révélait dès le 13 mars le réseau Sortir du Nucléaire. Les autorités japonaises minimisent, mais les correspondants français que nous avons à Tokyo sont inquiets (ceux dont nous avons des nouvelles sont partis vers le Sud depuis le 15).

Lire le dernier témoignage en date (le 17 mars) de Christian Kessler
, qui fait suite à celui du 13 dans le blog du Diplo.

A partir de maintenant, il ne nous reste que nos yeux pour pleurer car la situation au Japon est incontrôlable. Les discours lénifiants des responsables du lobby nucléaire se sont tus — mais pour combien de temps ? — et l’on ne tardera pas à évoquer la fatalité, argument fallacieux de ceux à qui profite le crime, alors qu’hier à peine on nous assurait que les normes para-sismiques étaient draconiennes dans le cas des centrales nucléaires. Et que tout cela est affaire de spécialistes, mais selon que l’on interroge les affidés au lobby nucléaire ou les indépendants, les réponses diffèrent : arrêtons de prendre les citoyens pour des benêts, la question n’est pas de savoir si telle centrale est de la Xième génération mais de savoir si l’on fait encore aveuglément confiance aux prouesses d’une technologie qui n’en finit pas de poser des problèmes de santé (sans parler des dessous géopolitiques du nucléaire qui nous ramèneraient peut-être à la Lybie).


Que représente, pour les jeunes générations, l’énergie nucléaire ?

Le nucléaire militaire est connu pour ses effets dévastateurs durant la seconde guerre mondiale, à Hiroshima et Nagasaki, bien entendu. On parle désormais des militaires irradiés lors d’essais : il y a cinquante ans par exemple, dans le désert du Sahara, ou à Mururoa – 138 essais de 1966 à 1995. Savent-elles que pendant la Guerre froide, l’affrontement américano-soviétique menaçait, par la prolifération démente des armes nucléaires, l’existence même de la vie sur Terre ?

Dès 1962, Chris Marker réalisa un superbe court métrage, La Jetée, dans lequel le héros, choisi pour sa bonne mémoire, essaie, en retournant à Paris avant la troisième guerre mondiale et nucléaire, de retrouver des informations utiles pour transporter des vivres, des médicaments et des sources d’énergie du passé vers le présent. Cette œuvre expérimentale est aussi une réflexion sur la constitution de la mémoire personnelle qui peut, en l’occurrence, renvoyer chacun de nous à l’échafaudage de mensonges, de semi-vérités et d’omissions des pouvoirs publics français avant, pendant et après les graves incidents ou accidents du nucléaire civil de ces trente dernières années.

Malevil, le roman de Robert Merle paru en 1972, posa la question de l’avenir de l’humanité dans un monde post-apocalyptique, de sa réorganisation, compte non tenu (grâce à l’hypothèse d’une communauté autarcique) des conséquences environnementales majeures des explosions nucléaires. Christian de Challonge adapta très librement (puisque Merle refusa de figurer au générique) ce roman en 1981.

Malevil (1981)
Le jour d’après (1983)

Les années 70 voient la victoire idéologique du lobby nucléaire, surtout en France, envers et contre toute évidence de son danger. En 1983, The Day After (Le jour d’après) eut un impact considérable sur le public américain en pleine guerre froide et tensions entre Ronald Reagan et Youri Andropov. Développant un scénario assez simple sur la peur des missiles nucléaires alors déployés par milliers en U.R.S.S., Europe et Etats-Unis, ce film manque le danger véritable qui s’était déjà fait jour en 1979 dans la centrale nucléaire de Three Mile Island et qui, en 1986, révélera sa nature à Tchernobyl.

Les accords sur la non prolifération des armes nucléaires ont depuis donné la trompeuse impression que le problème appartenait au passé, mais les liens entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire sont bien réels – les exemples de la Corée du Nord ou de l’Iran l’attestent.

Le nucléaire civil reste du nucléaire et son potentiel de nuisance est énorme, quoique différent. Three Mile Island, Superphénix et surtout Tchernobyl sont plus que des symboles, des faits qui doivent mettre non pas du plomb mais de l’eau lourde dans les esprits de ceux qui doutent ou tergiversent.

Non seulement Tchernobyl est le plus grave accident nucléaire connu, mais ses conséquences catastrophiques, aussi bien en Biélorussie que dans le reste de l’Europe, ont été et continuent d’être niées d’une façon ou d’une autre. Dans les années 80, la centrale de Tchernobyl passait pour un fleuron de l’industrie nucléaire russe aux yeux des experts internationaux. C’est à l’occasion d’un processus de simulation d’une panne que l’incident est survenu, lequel, devant l’impréparation et la panique des ingénieurs, s’est transformé en accident : une explosion a projeté une colonne de gaz radioactif en fusion à mille mètres d’altitude. Un nuage a recouvert l’Europe centrale et occidentale dans les jours qui ont suivi, sauf en France où une imaginaire ligne Maginot développée à la hâte par les pouvoirs publics a courageusement protégé les intérêts du programme nucléaire français. Ce qu’on oublie de dire, souvent, c’est qu’il ne s’est pas agi d’une simple fuite radioactive mais d’une véritable explosion, la première, qui aurait été suivie – si sept cent mille ‘volontaires’ soviétiques ne s’étaient pas relayés pour construire un immense sarcophage de béton autour du réacteur – par une seconde explosion dix fois plus puissante que celle d’Hiroshima et qui aurait ravagé la quasi totalité de l’Europe. Et après, on nous parlera de l’innocuité des installations nucléaires et du contrôle des ingénieurs sur leurs installations… Voici quelques témoignages d’habitants de Biélorussie qui ont à supporter la vie contaminée :

Tchernobyl la vie Contaminée
Extraits du film de D. Desramé et D. Maestralli éditions Montparnasse, 2010
A noter que les Éditions Montparnasse viennent de publier un DVD intitulé Ces catastrophes qui changèrent le monde, dont une part non négligeable est consacrée à Tchernobyl et où l’on trouve en complément le film Tchernobyl, la vie contaminée, vivre avec Tchernobyl.

Compléments sur Tchernobyl

Sur le site Sortir du nucléaire :

 La chronologie du nuage de Tchernobyl en France

La situation au Japon, qui vient de connaître le plus fort tremblement de terre de son histoire, un tsunami dévastateur puis une catastrophe nucléaire, est gravissime. Voici les images de l’explosion intervenue dans la centrale nucléaire de Fukushima I (dai ichi) :

Voir le site du réseau Sortir du Nucléaire pour des informations suivies.


15 mars : Aggravation de la catastrophe nucléaire au Japon (source : Sortir du nucléaire)

3è explosion dans un réacteur nucléaire de la centrale de Fukushima-Daiichi, incendie dans un autre réacteur de la même centrale, la radioactivité touche Tokyo : le Réseau "Sortir du nucléaire" constate avec effroi l’aggravation de la catastrophe nucléaire au Japon.

Le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi a subi une explosion d’hydrogène le 15.03 à 6h20 (heure locale), c’est la 3è explosion dans un réacteur nucléaire à la centrale de Fukushima-Daiichi en quatre jours [i]. Un réservoir à la base de la cuve du réacteur n°2 a subi des dommages dont on ignore la gravité, selon les officiels japonais.[ii] Ce réservoir fait partie de la barrière entre le combustible extrêmement radioactif et l’environnement.[iii]

Suite à l’explosion du réacteur n°2, un incendie de combustible nucléaire usé extrêmement radioactif se serait déclenché dans la piscine de stockage de combustible (vidée de son eau), dans le bâtiment qui abrite le réacteur n°4[iv]. Le feu a été maitrisé, avec l’aide de pompiers américains, selon le gouvernement japonais (2).[v]

Le gouvernement japonais a confirmé que de la radioactivité fuyait des réacteurs accidentés. La radioactivité à Tokyo est 20 fois supérieure à la normale selon les officiels de la ville, située à 270 km de la centrale nucléaire.[vi] A la centrale accidentée, la dose de radioactivité atteint 400 mSv/h selon l’AIEA, soit une dose mortelle pour l’homme en 12 heures d’exposition. [vii]

L’exploitant de la centrale en détresse, Tepco, a évacué 800 des 850 travailleurs de la centrale.[viii]

[i] http://www.reuters.com/article/2011/03/14/us-japan-quake-idUSTRE72A0SS20110314
http://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-15-march-2011-0615-cet/201874423175685

[ii]
http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html
http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp

[iii] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp

[iv] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp

[v] Id. http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html

[vi] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp

[vii] http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.htmlhttp://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
http://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-15-march-2011-0615-cet/201874423175685

[viii] http://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-15-march-2011-0615-cet/201874423175685


Communiqué de Sortir du nucléaire 14 mars :

Explosions dans 2 réacteurs nucléaires au Japon, le coeur d’un 3è réacteur est totalement dénoyé, un nuage radioactif se promène sur le Japon : sortons du nucléaire au plus vite !

L’Elysée vante la sécurité de l’EPR dans une tentative désespérée de sauver la filière nucléaire française mais le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle combien il est insensé et absurde de vanter la sécurité d’un réacteur qui n’a jamais fonctionné et dont les défauts de construction sont légions. L’EPR est surtout connu pour ses retards à la livraison, des surcoûts qui se chiffrent en milliards d’euros et l’utilisation prévue d’une quantité record de combustible au plutonium qui en ferait le réacteur le plus dangereux au monde, s’il devait jamais voir le jour.

Après l’explosion d’un premier réacteur à la centrale de Fukushima Daiichi, un deuxième réacteur nucléaire, renfermant un combustible au plutonium hautement instable et toxique, a explosé au Japon aujourd’hui à 7h45 (heure locale) (1). Le coeur du réacteur nucléaire n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi est entièrement dénoyé (2) depuis qu’il n’est plus refroidi, faisant craindre une troisième explosion d’hydrogène et une fusion totale du coeur (3). La présence d’un nuage radioactif a été confirmée par des mesures faites à 100 km de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, selon le Pentagone (4). L’agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré aujourd’hui que l’explosion du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiichi était due à l’hydrogène et que la direction des vents est "ouest sud-ouest" à la centrale accidentée, c’est-à-dire vers les terres japonaises (5). Enfin, la température et la pression de 3 autres réacteurs (n°1, 2 et 4) restent critiques, dans la centrale de Fukushima Daini (située à seulement 11 km de la centrale de Fukushima Daiichi) Une barre de contrôle censée étouffer les fissions nucléaires dans le coeur du réacteur n°1 de cette centrale a refusé de s’insérer.

(1) http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031402-e.html

(2) "Water levels have fallen far enough to partly expose fuel rods at the No 2 reactor at Fukushima Daiichi, according to the Jiji news agency."
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage

(3) http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage

(4) http://www.nytimes.com/2011/03/14/world/asia/japan-fukushima-nuclear-reactor.html?_r=1&hp

(5) http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110314-2.pdf


Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes

Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l’association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s’agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu’ils ont pris pour faire leur métier.

À la mairie de Futaba, située à 2km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.

À l’aide d’un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu’un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l’espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j’ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)

Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l’exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.

De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.

Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).

Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l’environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l’industrie Éric Besson, la machine à étouffer l’information s’est déjà mise en marche, en France aussi.

La catastrophe nucléaire japonaise démontre s’il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.

Notes :

(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais
Contact au Japon de l’association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile : 090-6101 -6113

(2) http://english.kyodonews.jp/news/


Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 13 mars :

13 mars 2011 : Fusion en cours et risque d’explosion sur un deuxième réacteur de la centrale de Fukushima Daiichi - des conséquences gravissimes !
Selon nos dernières informations, après le coeur réacteur n°1, ce serait au tour du coeur du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi d’entrer en fusion et de risquer l’explosion. Suite à la défaillance des systèmes de refroidissement, les barres de combustibles, qui mesurent 3,71 mètres (1), seraient découvertes sur une hauteur de 3 mètres (2) !

D’ores et déjà, la radioactivité atteint un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km (3) !

Les conditions étaient réunies pour une fusion du coeur... d’autant plus que ce réacteur fonctionne au MOX, un combustible extrêmement dangereux à base de plutonium, qui entre plus facilement en fusion que les combustibles classiques. La toxicité de ce radioélément est redoutable : il suffit d’en inhaler une particule pour développer un cancer du poumon (4).

C’est une catastrophe majeure qui se profile, alors même que l’agence météorologique japonaise annonce que des répliques séismiques sévères sont à craindre dans les prochains jours !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que 21 des 58 réacteurs nucléaires français fonctionnent également avec du MOX (4), sur les sites de Gravelines, Dampierre, Blayais, Tricastin, Chinon et Saint Laurent.

Il est urgent de sortir de la folie nucléaire !

(1) Caractéristiques du réacteur : http://www.insc.anl.gov/cgi-bin/rperl/sql_interface?view=newrx_data&qvar=oracle_id&qval=200

(2) http://english.kyodonews.jp/news/japan_quake/

(3) http://english.kyodonews.jp/news/

(4)http://www.ccnr.org/plute_tox.html

(5) http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Dossiers/La-surete-du-cycle-du-combustible/Le-combustible/Le-combustible-MOX


>>Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 12 mars :

Au Japon : un accident majeur de gravité comparable à Three Mile Island

L’agence de sûreté nucléaire japonaise a annoncé samedi qu’il y a une forte probabilité pour que la présence de césium radioactif autour du réacteur n°1 de la centrale de Fukushiwa Daiichi provienne de la fusion de crayons de combustible (1), c’est à dire d’une fusion partielle du coeur nucléaire. Les autorités japonaises s’apprêtent à distribuer de l’iode aux populations vivant à proximité des centrales nucléaires en détresse (2).

Une partie des barres de combustible du réacteur n°1 de la centrale Fukushima Daiichi est exposée à l’air libre selon l’agence japonaise de sûreté nucléaire (3). Selon Tepco, l’exploitant de la centrale de Fukushima-Daiichi, un nouveau tremblement de terre a précédé l’explosion du réacteur n°1 (4).
Le versement de l’eau de mer destiné à refroidir le réacteur n°1 a dû être suspendu à cause d’un nouveau tremblement de terre et la peur d’un nouveau tsunami (5). C’est pourtant le seul moyen restant pour empêcher une fusion totale du coeur, puisque l’opérateur n’a plus aucun moyen de contrôle sur le réacteur.
Les deux autres réacteurs arrêtés en urgence de la centrale de Fukushiwa Daiichi sont toujours confrontés à des problèmes de refroidissement du coeur nucléaire. Dans la centrale de Fukushima Daini (située à 11 km de la centrale de Fukushiwa Daiichi), Tepco doit relâcher de la vapeur radioactive pour tenter de diminuer la température de 3 des 4 réacteurs arrêtés en urgence (6).

En France : des réacteurs nucléaires exposés à un risque sismique grave, construits en dépit des normes sismiques

Les réacteurs nucléaires français ne respectent pas les normes sismiques de référence. EDF est allé jusqu’à falsifier les données sismologiques pour éviter d’avoir à le reconnaître et d’investir au moins 1,9 milliard d’euros afin de mettre les réacteurs aux normes (7). La justice a rejeté mercredi dernier la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), la plus vieille centrale française, pourtant située dans une zone à risque sismique élevé.

Mais ni les normes sismiques draconiennes du Japon ni ses technologies parasismiques avancées n’ont pu empêcher la catastrophe nucléaire majeure qui s’y produit actuellement. Le Japon est pourtant le pays le mieux équipé et le mieux préparé au monde pour faire face au risque sismique dans toutes ses dimensions. Le Japon est également une des premières économies de la planète et un pays leader en matière de technologies de pointe.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », le dramatique exemple japonais démontre qu’il est totalement impossible de construire des réacteurs nucléaires résistant à un séisme. La seule solution véritable pour se prémunir de ce risque gravissime est d’engager le plus rapidement possible un plan de sortie du nucléaire.

La machine à étouffer l’information se met en marche :

Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, et Éric Besson, ministre de l’Industrie, ont décidé de réunir cet après midi l’ensemble des acteurs français du secteur du nucléaire... dont les industriels EDF et Areva. Il apparaît d’ores et déjà évident que le secteur nucléaire français et ses soutiens au plus haut niveau de l’État se préparent à communiquer pour sauver la crédibilité de la filière nucléaire.
Mais il ne sera pas possible cette fois de recourir au cliché usé jusqu’à la corde de l’ « accident survenu sur une centrale soviétique vétuste », que l’industrie nucléaire a utilisé abondamment pour laisser croire qu’un accident nucléaire grave ne pouvait pas se produire hors d’URSS.

Il faut aujourd’hui considérer avec prudence les informations provenant de Tepco, l’exploitant des réacteurs japonais en déroute. En effet, 15 réacteurs nucléaires ont été fermés au Japon pendant des mois en 2002 et 2003, par décision administrative, après que Tepco avait falsifié des documents concernant la sécurité.

Notes :

(1) "The agency said there was a strong possibility that the radioactive cesium monitors detected was from the melting of a fuel rod at the plant, adding that engineers were continuing to cool the fuel rods by pumping water around them."
http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/12/japan.nuclear/

(2) http://www.sankei.jp.msn.com/affairs/news/110312/dst11031216520245-n1.htm

(3) "L’Agence japonaise de sûreté nucléaire annonce que certaines des barres de combustible du réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima No 1 ont émergé à la surface de la piscine du réacteur samedi midi, parce que le niveau de l’eau a baissé." http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news08.html

(4) "a vertical earthquake hit the site and big explosion has happened near the Unit 1 and smoke breaks out around 3:36PM."
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html

(5) NHK à 17h35 le12.03.11

(6) "we have decided to prepare implementing measures to reduce the pressure of the reactor containment vessel (partial discharge of air containing radioactive materials) in order to fully secure safety. These measures are considered to be implemented in Units 1, 2 and 3
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html

(7) Consulter les documents confidentiels d’EDF et l’analyse effectuée par le Réseau « Sortir du nucléaire » : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=index


Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 11 mars :

Alerte nucléaire au Japon : 2 centrales nucléaires en situation d’urgence au Japon, la population évacuée autour de la centrale de Fukushima Daiishi.

Il y a actuellement au Japon 2 centrales nucléaires en situation d’urgence et l’usine de retraitement de Rokkasho fonctionne sur des générateurs de secours :

La centrale de Fukushima n°1 connaît un problème d’ordre mécanique du système de refroidissement du coeur nucléaire [1] Près de 2000 personnes habitant dans les environs, dans un rayon de trois kilomètres, doivent être évacuées [2]. Les autorités ont renforcé l’état d’urgence nucléaire, et les médias japonais font état d’une fuite radioactive.

(3) "L’Agence japonaise de sûreté nucléaire annonce que certaines des barres de combustible du réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima No 1 ont émergé à la surface de la piscine du réacteur samedi midi, parce que le niveau de l’eau a baissé." http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news08.html

(4) "a vertical earthquake hit the site and big explosion has happened near the Unit 1 and smoke breaks out around 3:36PM."
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html

(5) NHK à 17h35 le12.03.11

(6) "we have decided to prepare implementing measures to reduce the pressure of the reactor containment vessel (partial discharge of air containing radioactive materials) in order to fully secure safety. These measures are considered to be implemented in Units 1, 2 and 3
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html

(7) Consulter les documents confidentiels d’EDF et l’analyse effectuée par le Réseau « Sortir du nucléaire » : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=index


Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 11 mars :

Alerte nucléaire au Japon : 2 centrales nucléaires en situation d’urgence au Japon, la population évacuée autour de la centrale de Fukushima Daiishi.

Il y a actuellement au Japon 2 centrales nucléaires en situation d’urgence et l’usine de retraitement de Rokkasho fonctionne sur des générateurs de secours :

La centrale de Fukushima n°1 connaît un problème d’ordre mécanique du système de refroidissement du coeur nucléaire [3] Près de 2000 personnes habitant dans les environs, dans un rayon de trois kilomètres, doivent être évacuées [4]. Les autorités ont renforcé l’état d’urgence nucléaire, et les médias japonais font état d’une fuite radioactive.

La centrale d’Onagawa, où le processus de refroidissement du coeur nucléaire ne se déroule pas comme prévu [5]
11 réacteurs nucléaires ont été arrêtés en urgence pendant le séisme. On ignore comment sont actuellement refroidis ces 11 réacteurs arrêtés en urgence, dont il faut absolument refroidir le combustible sous peine d’une fusion nucléaire du coeur.

Plusieurs questions demeurent sans réponse :
Les réacteurs sont-ils toujours alimentés en électricité par des sources d’énergie extérieures ou bien sont-ils alimentés par des groupes électrogènes ?
Combien de temps peuvent-ils tenir, sans source électrique externe, pour refroidir les coeurs nucléaires sans risquer la fusion nucléaire ?
Les 5 centrales nucléaires japonaises de la côte Pacifique ont-elles été inondées par le tsunami ?

Ce séisme dévastateur montre que le nucléaire est un colosse aux pieds d’argile. Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que les tremblements de terre n’arrivent pas qu’en extrême-orient. Nous avions révélé en juillet 2007 que les centrales nucléaires françaises n’étaient pas aux normes sismiques et qu’EDF avait falsifié les données sismiques de ses centrales nucléaires pour ne pas supporter des travaux de mise aux normes trop onéreux [6]. Cette situation perdure aujourd’hui. Notons que les autorités ont rejeté mercredi dernier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), pourtant située dans une zone qui a connu des secousses sismiques de magnitude importante par le passé [7] Les centrales nucléaires de bord de mer de la France ne sont pas non plus protégées des tsunamis et tout particulièrement la centrale nucléaire du Blayais qui a connu une inondation dramatique en décembre 1999.

Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rédigé une note sur les dégâts occasionnées par un séisme sur la plus grande centrale nucléaire au monde à Kashiwazaki-Kariwa au Japon en juillet 2007 [8].

Il est plus qu’urgent de sortir du nucléaire.

Pour se faire une idée, en France, des risques nucléaires, voici une carte :

Carte France nucléaire
carte détaillée à télécharger en pied de page


 Comment le lobby nucléaire enterre la vérité en zones contaminées

 Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !


P.-S.

Liste des actions pour le ’Tchernobyl Day’ en France.

Article du 10 avril 2010 mis à jour le 13 mars 2011, puis régulièrement en fonction des nouveaux éléments.

Notes

[1Chief Cabinet Secretary Yukio Edano says the nuclear power plant in Fukushima developed a mechanical failure in the system needed to cool the reactor after it was shut down after the earthquake." http://today.msnbc.msn.com/id/42025882/ns/world_news-asiapacific/ .

[3Chief Cabinet Secretary Yukio Edano says the nuclear power plant in Fukushima developed a mechanical failure in the system needed to cool the reactor after it was shut down after the earthquake." http://today.msnbc.msn.com/id/42025882/ns/world_news-asiapacific/ .

[5Meanwhile, an administrator at the Tohoku Electric Power Co’s Onagawa facility said the process for the cooling reactor is "not going as planned," adding that "nuclear emergency situation" has been declared. "
http://today.msnbc.msn.com/id/42025882/ns/world_news-asiapacific/

[8Séisme atomique au Japon. Le nucléaire civil ébranlé dans le monde. http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=japon

14 Messages

  • Fukushima sous les yeux - Tchernobyl en tête 13 mars 2011 13:48, par Godzilla

    Bravo pour votre lutte contre le black out des dangers du nucléaire. L’article fait froid dans le dos, de la fiction à la réalité passée et présente. Il y en a marre de ceux qui acceptent la mise en danger des populations en pliant devant les nucléaristes : politiciens, cadres, élus, simples citoyens qui ont peur d’ouvrir les yeux ou qui sont fatigués de se renseigner...
    En tout cas l’exemple du Japon est assez parlant : le seul pays a avoir connu des bombardements nucléaires est quand même venu au nucléaire civil en construisant ses centrales dans des zones dangereuses sismiquement ! Une aberration : les Japonais devront se poser de sacré questions, et en France on a intérêt a les poser nos questions, par exemple sur l’incapacité de nos centrales à supporter un tremblement de terre malgré les dénégations des soi-disant ’responsables’.

  • ça y est, le grand titre du monde en Une est clair :

    "Le Japon face à la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl"

    Certes l’agence de sûreté nucléaire française en soustrait encore une couche, estimant "que les conséquences de l’accident à la centrale Fukushima 1 iront "au-delà du niveau de Three Mile Island, sans atteindre Tchernobyl". Comme ce fut le cas pour les réacteurs 1 et 3, le réacteur n° 2 de la centrale a commencé à fondre, lundi, selon des hauts responsables japonais."

    Mais demain ils ne pourront persister dans la voie de minimiser de problème (hélas mais telle est la réalité qu’elle soit épouvantable).

    Voir en ligne : Le Monde numérique du 14-03-2011 édition de l’après-midi

  • Deux articles pour édifier la documentation au jour le jour...

    Dans OWNI hier un article informant l’implication technique d’Areva dans la centrale de Fukushima :
    http://owni.fr/2011/03/15/revelations-areva-au-coeur-du-reacteur-de-fukushima/

    Dans le blog Live du Monde en direct du Japon aujourd’hui, http://abonnes.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/14/en-direct-nouvelle-explosion-a-l-usine-de-fukushima_1492576_3216.html

    se trouve l’information de câbles de WikiLeaks remontant à il y a deux ans : l’AIEA avait prévenu le Japon que les règles de sécurité n’étaient pas respectées dans certaines de ses centrales avec un lien sur le Telegraph :

    http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/wikileaks/8384059/Japan-earthquake-Japan-warned-over-nuclear-plants-WikiLeaks-cables-show.html

    Voir en ligne : http://owni.fr/2011/03/15/revelatio...

    • Au bout du mensonge 21 mars 2011 13:10

      Deux éléments dans l’actualité : EDF, notre grand spécialiste du nucléaire, a proposé des robots aux Japonais : refusés poliment car inadaptés. Il en va probablement de même du reste.

      Tepco, le EDF/Areva nippon, vient d’avouer qu’ils avaient falsifié leurs rapports de sécurité. Il y a longtemps que les écolos japonais l’avaient dit ; et en France, toutes les informations sur les dangers des centrales construites ou à construire (EPR) proposées par les écologistes anti-nucléaires, quand estce qu’on va les entendre ?

      • Au bout du mensonge 25 mars 2011 20:58, par Bernard Pasobrola

        La TEPCO et tout de suite après le premier ministre japonais ont enfin reconnu aujourd’hui (25 mars) ce que l’on sait depuis les premiers jours de l’accident : que la cuve du réacteur n°3 et le réacteur lui-même sont endommagés et qu’il y a fuite d’uranium et de plutonium.

        Rappelons que le réacteur n°3 était alimenté depuis août 2010 par du MOX que leur a vendu Areva et que ce MOX est un combustible hautement toxique composé d’environ 6 à 7 % de dioxyde de plutonium récupéré en « retraitant » du combustible nucléaire usé qui est mélangé à du dioxyde d’uranium neuf appauvri.

        Le MOX, qui est utilisé dans une bonne vingtaine de réacteurs du parc nucléaire français, a un point de fusion nettement plus bas que les combustibles classiques ; en cas d’accident, le risque dit de criticité – c’est à dire d’une réaction nucléaire en chaîne incontrôlable – est beaucoup plus important.

        Le fait que le premier ministre japonais, Naoto Kan, estime, deux semaines après l’accident, que la situation reste « imprévisible » et que « nous travaillons à ce que la situation n’empire pas » semble montrer qu’il lui faut préparer l’opinion à une situation de danger croissant au cours des prochaines semaines ou même de catastrophe majeure.

        La situation semble donc en effet imprévisible et le scénario peut s’avérer plus pernicieux que Tchernobyl – sans compter que le nombre de volontaires prêts à sacrifier leur vie paraît infiniment moins élevé dans une société libérale qu’il ne l’était dans le cadre d’un État bureaucratique.

        La masse de plutonium présente dans l’enceinte du réacteur n°3 estimée à plusieurs centaines de kg pourrait entraîner une catastrophe d’une ampleur inégalée.

        En fait, les nucléocrates et les politiciens sont encore plus inquiétants lorsqu’ils cessent de mentir effrontément – il faut noter cependant que les dirigeants japonais sont encore très loin de répondre aux exigences de la situation en repoussant les limites de la zone à évacuer à 30 km (les Américains, quant à eux, ont conseillé à leurs ressortissants de s’éloigner d’au moins 80 km).

        La communication en continu de mensonges ou de demi-vérités par les autorités a pour l’instant évité la panique et joué un rôle anesthésiant sur les populations concernées et au-delà. La technique du gavage informationnel permet d’exposer les populations à des dangers considérables sans risque politique majeur.

        La dépendance techno-informationnelle prive l’individu de tout autre perspective que celle d’ « arracher » aux experts, patiemment et par bribes, des « aveux » qui permettront à la fois de justifier la passivité générale attribuée à l’ « ignorance » et de fournir un cadre de légitimité à l’ obéissance, puisque ceux qui traitent avec les « puissances invisibles » ont par définition un statut ontologique supérieur.

        En définitive, tout grand évènement planétaire – guerre, catastrophe, ou autre – intensifie la dépendance techno-informationnelle et dépossède un peu plus les individus de leur existence au point de les rendre purement spectateurs de leur annihilation psychique ou même physique.

        B Pasobrola

  • le volet n°2 du communiqué "colère et indignation" de la CRIIRAD est disponible sur son site, ou sur mon blog :

    Voir en ligne : Fukushima ne fait plus la Une... mais reste d’actualité

  • Je conseille de voir (ou de revoir) la vidéo documentaire "Tchernobyl : la vie contaminée" (Editions Montparnasse) : très éclairant sur l’attitude des autorités dans les questions nucléaires et sur le désarroi des habitants...

  • puisque le ridicule ne tue pas les politiques, place à l’humour avec :

    Irina et Igor - La chanson du nuage - Chernobyl 2011

    Voir en ligne : Cabaret nucléaire d’Irina

  • La transparence affichée par le Président de la République sur un audit de l’état des centrales nucléaires révèle ce qu’elle est : une manoeuvre de dissimulation alors qu’on apprend, par la radio télévision suisse (TSR), qu’à 40 km de Lyon et 120 de Genève, 2000 tonnes de déchets radioactifs sont sur le point d’être entreposées.

    Plus que jamais la vigilance est nécessaire !

    Voir en ligne : 2000 t de déchets radioactifs aux portes de Lyon

  • Cette année, la sortie du nucléaire a gagné du terrain en Europe : Suisse, Allemagne, Italie... Même en France, les lignes bougent !

    Voir la Chronologie des décisions en faveur de la sortie du nucléaire

    Voir en ligne : La sortie c’est par ici

  • Rien ne va plus à Fukushima 6 juillet 2012 23:44, par RP

    Des experts de tous horizons s’alarment de ce que la piscine de refroidissement du réacteur numéro 1 soit exposée, à trente mètres au-dessus du sol, au risque de libérer jusqu’à dix fois la quantité de césium 137 libérée à Tchernobyl (500 fois la quantité de la bombe à Hiroshima) en cas de nouveau tremblement de terre ou tornade.

    Le Japon pourrait devenir inhabitable et la Terre entière serait affectée.

    http://fukushima.over-blog.fr/article-appel-urgent-pour-eviter-une-nouvelle-catastrophe-nucleaire-mondiale-107834979.html

  • Pour ajouter une pierre sur le tas qu’il faut encore lancer contre le nucléaire, voici les dernières annonces quant aux coûts du nucléaire mettant en lumière :

     Les 500 millions d’euros pour le démantèlement du petit réacteur ( 70 mégawatts) de Brennilis en Bretagne ;
     Le surcoût de près de 6 milliards pour la construction de l’EPR de Flamanville ;
     À peu près le même surcoût pour l’EPR d’OLKILUOTO qu’AREVA a vendu pour 3 milliards aux producteurs privés finlandais qui refusent de payer le supplément ;
    - Les 4 milliards pour le démantèlement de la première usine de retraitement-extraction de plutonium de la Hague ;
    ET cela en fonctionnement non accidentel.

     En cas d’accidents majeurs, comme ceux de Tchernobyl et de Fukushima, l’IRSN en estimait le coût dans une fourchette de 600 à 1000 milliards ( cf le rapport public de la Cour des comptes de janvier 2012-Page 202) . Elle le révise étonnamment, aujourd’hui, à la baisse, pour la France, à 430 milliards.

     L’industrie nucléaire civile ( le militaire est encore moins transparent) menace l’économie française d’effondrement catastrophique.
    Au début des années 2000, divers audits estimaient l’endettement d’EDF entre 35 à 43 milliards d’euros. Un flou de 8 milliards !
    On annonce, début janvier, chaque année, les bénéfices d’EDF et jamais l’état de ses dettes endémiques : aujourd’hui, on peut les estimer aux environs de 50 milliards, ...en fonctionnement non accidentel.Et ce, sans donner la juste estimation :
     Des coûts de la prolongation de la durée de vie des réacteurs , - Des coûts du démantèlement de l’ensemble des 58 réacteurs, maintenant ou plus tard,
     Des coûts du stockage des résidus de celui-ci ;
     Des coûts du stockage des déchets nucléaires, d’abord estimés à 15 milliards que l’on estime déjà à 30, voir à 50 milliards en 2026, date présumée du début de leur enfouissement.

     EDF, c’est Électricité Dette France.
    Ce n’est pas l’augmentation du kWh de 2,5% sur la quittance au 1er janvier qui comblera ces trous énormément plus importants que celui de la Sécurité Sociale ou celui des caisses de retraites estimé pour 2020.
    Qui paie ? Qui paiera ?
     Le consommateur : depuis l’arrivée de M.PROGLIO à la tête d’EDF l’augmentation avoisine les 20%.
     Le contribuable, consommateur ou non de l’électricité d’EDF. Des impôts cachés passent déjà par le biais du budget de l’État pour la recherche attribuée au CEA, l’un des membres du combinat AREVA ( avec FRAMATOME et un peu EDF).

    La pieuvre nucléaire fait tentacules basses sur l’État, son propriétaire, qui ne connaît pas les populations concernées quant aux choix énergétiques faits avant même tout débat public ou sur la transition énergétique, mais qui les connaît très bien quand il s’agit de les ponctionner.
    Arrêtons cette escroquerie de l’État entrepreneur, légalisé par l’État institutionnel.

    A partir du communiqué du CRILAN (Didier ANGER)

  • Vers une relance de la filière plutonium à Marcoule ? 22 mars 2014 11:00, par Régis Poulet

    « La construction à Marcoule (vallée du Rhône-Gard) du réacteur Astrid se prépare discrètement, et c’est cette année que l’État doit donner pour cela le feu vert. Or il s’agit d’un réacteur destiné à relancer la filière plutonium, de la taille de près d’un demi Superphénix.

    C’est très grave, il ne faut pas laisser faire.

    Six semaines après son élection, le président François Hollande aurait signé l’autorisation de poursuivre l’étude préliminaire à la construction du réacteur ASTRID, décision passée pratiquement inaperçue, mais d’importance considérable.

    Quel est l’enjeu ? Il s’agit de la relance de la filière plutonium-sodium suite à Phénix et Superphénix, par la construction d’un réacteur dit de IV° génération ou surgénérateur, ou encore réacteur à neutrons rapides (RNR), avec comme combustible du plutonium associé à l’uranium “appauvri”, et comme fluide caloporteur le sodium liquide qui explose au contact de l’eau et s’enflamme à l’air.

    Cf http://apag2.wordpress.com/2013/10/16/astrid/comment-page-1/ ,

    Ce réacteur d’une puissance de 600MW, soit quasiment un demi Superphénix, représenterait l’aboutissement de l’acharnement du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique) à développer une filière “française”, relativement autonome vis à vis des ressources en uranium, s’appuyant sur les stocks disponibles en plutonium et uranium, et la possibilité de régénérer du plutonium.

    Il faut bloquer ce projet mais la bataille sera dure. Et c’est cette année que cela se joue, le planning prévoyant que l’État doive donner son accord en 2014. L’enjeu pour le CEA est considérable, il ne reculera devant rien pour défendre “sa” filière qui implique la poursuite à la Hague du “retraitement” des combustibles usés pour en extraire le plutonium, et la construction de réacteurs utilisant ce combustible de la plus haute dangerosité.

    Le CEA avait perdu la bataille contre EDF avec l’abandon de la filière graphite gaz au profit de la filière Westinghouse à eau pressurisée (réacteurs PWR de la 2ème génération, et EPR de la 3ème tournant au fiasco). Cela s’était joué en 1969 et cela avait donné lieu à des grèves de protestation dans les centres et même à une grève de la faim.

    Depuis, le CEA a obtenu (arbitrage Rocard) d’imposer le combustible au plutonium (MOX) dans une partie des réacteurs (les 900MW), mais surtout son influence reste suffisamment puissante pour imposer à l’État des investissements considérables pour le développement de la 4ème génération (Iter à Cadarache pour la fusion nucléaire, et Astrid).

    La stratégie du CEA. Après les difficultés de fonctionnement et les nombreuses pannes de Phénix à Marcoule, et le fiasco de Superphénix à Malville, il n’était plus possible de présenter officiellement cette filière comme celle qui assurerait l’avenir du nucléaire français. Les nucléocrates s’entêtant, ils s’appuient sur la Loi de programme n° 2006-739 du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. Ils prétendent développer le 3ème volet de la loi “Bataille”, c’est à dire celui de la “transmutation” des déchets radioactifs les plus encombrants à gérer. Ils obtiennent ainsi de l’État 650 millions d’€ dans le cadre de l’Emprunt National de 2010 (Sarkozy-Rocard), pour l’étude d’un avant projet de construction à Marcoule du réacteur Astrid.

    En effet, officiellement, Astrid est destiné à montrer la capacité à “incinérer” le plutonium et les voisins qui l’accompagnent, les actinides dits mineurs, atomes d’extrême radiotoxicité et de très longue vie (millénaires). On voit là la subtilité rassurante du langage, car on n’incinère pas des atomes comme des ordures, ils ne brûlent pas. Par contre on peut les briser sous bombardement neutronique, c’est la “transmutation”, générant de ce fait de nouveaux éléments radioactifs de durée de vie moins longue (siècles), avec inévitablement de nouvelles nuisances.

    Où en est le projet ? Tout laisse penser qu’un accord tacite existe pour progresser subrepticement. Le calendrier prévoyait avant fin 2012 un avant-projet phase 1, permettant à l’État de décider de la poursuite du projet, ce qui semble bien avoir été fait discrètement : Des terrains sont retenus jouxtant Marcoule (sur la commune de Chusclan) ; un Institut de Chimie Séparative est créé pour trier les fameux atomes actinides à briser, et annonçant œuvrer à la préparation d’un “nucléaire durable” ; dès maintenant Bouygues s’est mis sur les rangs pour la construction !

    Le planning prévoit que fin 2014 l’avant projet soit finalisé et que l’État donne son accord : 2017 début de construction, pour mise en service au début de la décennie 2020.

    Des équipes bénéficiant d’un large financement travaillent donc à Saclay, Lyon, Cadarache et bien sûr Marcoule. Elles nous préparent cet avenir ir radieux dont on ne veut pas, avec ses dangers décuplés par rapport aux centrales actuelles. D’autant que Marcoule repose sur une zone de risque sismique encadrée de deux failles actives supportant la poussée de la plaque Afrique, celle de Nîmes et d’Alès-Cévennes.

    L’ « arnaque » : Mais un rapport scientifique du Sénat avait déjà exprimé en 1999 que cette voie n’était pas crédible. La multiplicité des isotopes créés par les réactions nucléaires, et leurs difficultés à capter des neutrons pour être brisés, rendent très aléatoire cette technique (tout physicien sait que la section efficace de capture d’un neutron par un noyau instable de produit de fission est dérisoire).

    La transmutation est, certes, une réalité physique, mais son utilisation à échelle industrielle se heurte à un obstacle économique rédhibitoire. Seule une partie des déchets serait ainsi transmutée à un coût exorbitant, et impliquerait d’accompagner les réacteurs à eau de la construction en France de 7 ou 8 RNR pour briser une toute petite partie des déchets...

    Cette arnaque destinée aux politiques permet de justifier le projet et un financement public. En effet au delà du prétexte officiel, le but inavoué est de relancer cette filière à laquelle travaille le CEA depuis plus de 50 ans, avant que tous ses acteurs ne partent à la retraite, et ainsi de la sauver. Il s’agit bien d’une duperie, duperie lourde de conséquences.
    Mais l’ « arnaque » est dénoncée par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire).
    Avis n° 2013-AV-0187 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 4 juillet 2013 sur la transmutation des éléments radioactifs à vie longue, nous en extrayons le texte ci-dessous :
    “Ainsi, l’ASN considère que les gains espérés de la transmutation des actinides mineurs en termes de sûreté, de radioprotection et de gestion des déchets n’apparaissent pas déterminants au vu notamment des contraintes induites sur les installations du cycle du combustible, les réacteurs et les transports, qui devraient mettre en œuvre des matières fortement radioactives à toutes les étapes. Ceci serait tout particulièrement le cas en ce qui concerne la transmutation du curium2.”
    (...)
    “En conséquence, l’ASN considère que les possibilités de séparation et de transmutation des éléments radioactifs à vie longue ne devraient pas constituer un critère déterminant pour le choix des technologies examinées dans le cadre de la quatrième génération.”

    Les doutes exprimés au Sénat et la réfutation par l’ASN de justifier la construction du réacteur de 4ème génération par la transmutation des déchets les plus difficiles à gérer, enlèvent donc au projet Astrid toute légitimité !

    Et que dire de cet immense gâchis financier, Superphénix c’est 10milliards d’€ de construction, et peut-être autant pour son démantèlement. Les énormes crédits consacrés au nucléaire par l’État pourraient être mieux utilisés dans l’économie et la maîtrise de l’énergie, le développement des renouvelables, et ainsi à la création de nombreux emplois.

    Pierre Péguin mars 2014. »

    La lutte continue.

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