Le nuage de Fukushima :
Archives de la semaine passée :
Nous sommes allés manifester ce week-end notre soutien au peuple japonais ainsi que notre opposition au nucléaire.
Le pire semble inéluctable au Japon. (Le fil des événements à suivre ici.) Pire même qu’à Tchernobyl nous disent avec aplomb ceux qui, il n’y a pas trois jours, niaient la gravité de ce qu’ils nommaient un ’incident’. Mais malgré cela, alors qu’en Suisse, en Allemagne on tire déjà les conséquences de cette catastrophe japonaise, les autorités françaises essaient toujours de ’sauver’ le nucléaire en France. Il faudra que les citoyens soient très vigilants et pugnaces pour avoir leur mot à dire sur cette question qui n’est pas d’abord de stratégie mais de vie ou de mort. Il nous faut exiger un débat public et contradictoire sur la question du nucléaire.
Il fallait hélas s’y attendre : les premières mesures de la radioactivité réalisées par des indépendants au Japon sont alarmantes ; c’est ce que révélait dès le 13 mars le réseau Sortir du Nucléaire. Les autorités japonaises minimisent, mais les correspondants français que nous avons à Tokyo sont inquiets (ceux dont nous avons des nouvelles sont partis vers le Sud depuis le 15).
Lire le dernier témoignage en date (le 17 mars) de Christian Kessler
, qui fait suite à celui du 13 dans le blog du Diplo.
A partir de maintenant, il ne nous reste que nos yeux pour pleurer car la situation au Japon est incontrôlable. Les discours lénifiants des responsables du lobby nucléaire se sont tus — mais pour combien de temps ? — et l’on ne tardera pas à évoquer la fatalité, argument fallacieux de ceux à qui profite le crime, alors qu’hier à peine on nous assurait que les normes para-sismiques étaient draconiennes dans le cas des centrales nucléaires. Et que tout cela est affaire de spécialistes, mais selon que l’on interroge les affidés au lobby nucléaire ou les indépendants, les réponses diffèrent : arrêtons de prendre les citoyens pour des benêts, la question n’est pas de savoir si telle centrale est de la Xième génération mais de savoir si l’on fait encore aveuglément confiance aux prouesses d’une technologie qui n’en finit pas de poser des problèmes de santé (sans parler des dessous géopolitiques du nucléaire qui nous ramèneraient peut-être à la Lybie).
Que représente, pour les jeunes générations, l’énergie nucléaire ?
Le nucléaire militaire est connu pour ses effets dévastateurs durant la seconde guerre mondiale, à Hiroshima et Nagasaki, bien entendu. On parle désormais des militaires irradiés lors d’essais : il y a cinquante ans par exemple, dans le désert du Sahara, ou à Mururoa – 138 essais de 1966 à 1995. Savent-elles que pendant la Guerre froide, l’affrontement américano-soviétique menaçait, par la prolifération démente des armes nucléaires, l’existence même de la vie sur Terre ?
Dès 1962, Chris Marker réalisa un superbe court métrage, La Jetée, dans lequel le héros, choisi pour sa bonne mémoire, essaie, en retournant à Paris avant la troisième guerre mondiale et nucléaire, de retrouver des informations utiles pour transporter des vivres, des médicaments et des sources d’énergie du passé vers le présent. Cette œuvre expérimentale est aussi une réflexion sur la constitution de la mémoire personnelle qui peut, en l’occurrence, renvoyer chacun de nous à l’échafaudage de mensonges, de semi-vérités et d’omissions des pouvoirs publics français avant, pendant et après les graves incidents ou accidents du nucléaire civil de ces trente dernières années.
Malevil, le roman de Robert Merle paru en 1972, posa la question de l’avenir de l’humanité dans un monde post-apocalyptique, de sa réorganisation, compte non tenu (grâce à l’hypothèse d’une communauté autarcique) des conséquences environnementales majeures des explosions nucléaires. Christian de Challonge adapta très librement (puisque Merle refusa de figurer au générique) ce roman en 1981.
Les années 70 voient la victoire idéologique du lobby nucléaire, surtout en France, envers et contre toute évidence de son danger. En 1983, The Day After (Le jour d’après) eut un impact considérable sur le public américain en pleine guerre froide et tensions entre Ronald Reagan et Youri Andropov. Développant un scénario assez simple sur la peur des missiles nucléaires alors déployés par milliers en U.R.S.S., Europe et Etats-Unis, ce film manque le danger véritable qui s’était déjà fait jour en 1979 dans la centrale nucléaire de Three Mile Island et qui, en 1986, révélera sa nature à Tchernobyl.
Les accords sur la non prolifération des armes nucléaires ont depuis donné la trompeuse impression que le problème appartenait au passé, mais les liens entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire sont bien réels – les exemples de la Corée du Nord ou de l’Iran l’attestent.
Le nucléaire civil reste du nucléaire et son potentiel de nuisance est énorme, quoique différent. Three Mile Island, Superphénix et surtout Tchernobyl sont plus que des symboles, des faits qui doivent mettre non pas du plomb mais de l’eau lourde dans les esprits de ceux qui doutent ou tergiversent.
Non seulement Tchernobyl est le plus grave accident nucléaire connu, mais ses conséquences catastrophiques, aussi bien en Biélorussie que dans le reste de l’Europe, ont été et continuent d’être niées d’une façon ou d’une autre. Dans les années 80, la centrale de Tchernobyl passait pour un fleuron de l’industrie nucléaire russe aux yeux des experts internationaux. C’est à l’occasion d’un processus de simulation d’une panne que l’incident est survenu, lequel, devant l’impréparation et la panique des ingénieurs, s’est transformé en accident : une explosion a projeté une colonne de gaz radioactif en fusion à mille mètres d’altitude. Un nuage a recouvert l’Europe centrale et occidentale dans les jours qui ont suivi, sauf en France où une imaginaire ligne Maginot développée à la hâte par les pouvoirs publics a courageusement protégé les intérêts du programme nucléaire français. Ce qu’on oublie de dire, souvent, c’est qu’il ne s’est pas agi d’une simple fuite radioactive mais d’une véritable explosion, la première, qui aurait été suivie – si sept cent mille ‘volontaires’ soviétiques ne s’étaient pas relayés pour construire un immense sarcophage de béton autour du réacteur – par une seconde explosion dix fois plus puissante que celle d’Hiroshima et qui aurait ravagé la quasi totalité de l’Europe. Et après, on nous parlera de l’innocuité des installations nucléaires et du contrôle des ingénieurs sur leurs installations… Voici quelques témoignages d’habitants de Biélorussie qui ont à supporter la vie contaminée :
Compléments sur Tchernobyl
Sur le site Sortir du nucléaire :
– La chronologie du nuage de Tchernobyl en France
La situation au Japon, qui vient de connaître le plus fort tremblement de terre de son histoire, un tsunami dévastateur puis une catastrophe nucléaire, est gravissime. Voici les images de l’explosion intervenue dans la centrale nucléaire de Fukushima I (dai ichi) :
Voir le site du réseau Sortir du Nucléaire pour des informations suivies.
15 mars : Aggravation de la catastrophe nucléaire au Japon (source : Sortir du nucléaire)
3è explosion dans un réacteur nucléaire de la centrale de Fukushima-Daiichi, incendie dans un autre réacteur de la même centrale, la radioactivité touche Tokyo : le Réseau "Sortir du nucléaire" constate avec effroi l’aggravation de la catastrophe nucléaire au Japon.
Le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi a subi une explosion d’hydrogène le 15.03 à 6h20 (heure locale), c’est la 3è explosion dans un réacteur nucléaire à la centrale de Fukushima-Daiichi en quatre jours [i]. Un réservoir à la base de la cuve du réacteur n°2 a subi des dommages dont on ignore la gravité, selon les officiels japonais.[ii] Ce réservoir fait partie de la barrière entre le combustible extrêmement radioactif et l’environnement.[iii]
Suite à l’explosion du réacteur n°2, un incendie de combustible nucléaire usé extrêmement radioactif se serait déclenché dans la piscine de stockage de combustible (vidée de son eau), dans le bâtiment qui abrite le réacteur n°4[iv]. Le feu a été maitrisé, avec l’aide de pompiers américains, selon le gouvernement japonais (2).[v]
Le gouvernement japonais a confirmé que de la radioactivité fuyait des réacteurs accidentés. La radioactivité à Tokyo est 20 fois supérieure à la normale selon les officiels de la ville, située à 270 km de la centrale nucléaire.[vi] A la centrale accidentée, la dose de radioactivité atteint 400 mSv/h selon l’AIEA, soit une dose mortelle pour l’homme en 12 heures d’exposition. [vii]
L’exploitant de la centrale en détresse, Tepco, a évacué 800 des 850 travailleurs de la centrale.[viii]
[i] http://www.reuters.com/article/2011/03/14/us-japan-quake-idUSTRE72A0SS20110314
http://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-15-march-2011-0615-cet/201874423175685
[ii]
http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html
http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
[iii] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
[iv] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
[v] Id. http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html
[vi] http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
[vii] http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.htmlhttp://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16nuclear.html?_r=1&hp
http://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-15-march-2011-0615-cet/201874423175685
Communiqué de Sortir du nucléaire 14 mars :
Explosions dans 2 réacteurs nucléaires au Japon, le coeur d’un 3è réacteur est totalement dénoyé, un nuage radioactif se promène sur le Japon : sortons du nucléaire au plus vite !
L’Elysée vante la sécurité de l’EPR dans une tentative désespérée de sauver la filière nucléaire française mais le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle combien il est insensé et absurde de vanter la sécurité d’un réacteur qui n’a jamais fonctionné et dont les défauts de construction sont légions. L’EPR est surtout connu pour ses retards à la livraison, des surcoûts qui se chiffrent en milliards d’euros et l’utilisation prévue d’une quantité record de combustible au plutonium qui en ferait le réacteur le plus dangereux au monde, s’il devait jamais voir le jour.
Après l’explosion d’un premier réacteur à la centrale de Fukushima Daiichi, un deuxième réacteur nucléaire, renfermant un combustible au plutonium hautement instable et toxique, a explosé au Japon aujourd’hui à 7h45 (heure locale) (1). Le coeur du réacteur nucléaire n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi est entièrement dénoyé (2) depuis qu’il n’est plus refroidi, faisant craindre une troisième explosion d’hydrogène et une fusion totale du coeur (3). La présence d’un nuage radioactif a été confirmée par des mesures faites à 100 km de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, selon le Pentagone (4). L’agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré aujourd’hui que l’explosion du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiichi était due à l’hydrogène et que la direction des vents est "ouest sud-ouest" à la centrale accidentée, c’est-à-dire vers les terres japonaises (5). Enfin, la température et la pression de 3 autres réacteurs (n°1, 2 et 4) restent critiques, dans la centrale de Fukushima Daini (située à seulement 11 km de la centrale de Fukushima Daiichi) Une barre de contrôle censée étouffer les fissions nucléaires dans le coeur du réacteur n°1 de cette centrale a refusé de s’insérer.
(1) http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031402-e.html
(2) "Water levels have fallen far enough to partly expose fuel rods at the No 2 reactor at Fukushima Daiichi, according to the Jiji news agency."
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage
(3) http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage
(4) http://www.nytimes.com/2011/03/14/world/asia/japan-fukushima-nuclear-reactor.html?_r=1&hp
(5) http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110314-2.pdf
Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes
Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l’association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s’agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu’ils ont pris pour faire leur métier.
À la mairie de Futaba, située à 2km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.
À l’aide d’un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu’un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l’espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j’ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)
Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l’exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.
De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.
Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).
Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l’environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l’industrie Éric Besson, la machine à étouffer l’information s’est déjà mise en marche, en France aussi.
La catastrophe nucléaire japonaise démontre s’il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.
Notes :
(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais
Contact au Japon de l’association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile : 090-6101 -6113
(2) http://english.kyodonews.jp/news/
Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 13 mars :
13 mars 2011 : Fusion en cours et risque d’explosion sur un deuxième réacteur de la centrale de Fukushima Daiichi - des conséquences gravissimes !
Selon nos dernières informations, après le coeur réacteur n°1, ce serait au tour du coeur du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi d’entrer en fusion et de risquer l’explosion. Suite à la défaillance des systèmes de refroidissement, les barres de combustibles, qui mesurent 3,71 mètres (1), seraient découvertes sur une hauteur de 3 mètres (2) !
D’ores et déjà, la radioactivité atteint un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km (3) !
Les conditions étaient réunies pour une fusion du coeur... d’autant plus que ce réacteur fonctionne au MOX, un combustible extrêmement dangereux à base de plutonium, qui entre plus facilement en fusion que les combustibles classiques. La toxicité de ce radioélément est redoutable : il suffit d’en inhaler une particule pour développer un cancer du poumon (4).
C’est une catastrophe majeure qui se profile, alors même que l’agence météorologique japonaise annonce que des répliques séismiques sévères sont à craindre dans les prochains jours !
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que 21 des 58 réacteurs nucléaires français fonctionnent également avec du MOX (4), sur les sites de Gravelines, Dampierre, Blayais, Tricastin, Chinon et Saint Laurent.
Il est urgent de sortir de la folie nucléaire !
(1) Caractéristiques du réacteur : http://www.insc.anl.gov/cgi-bin/rperl/sql_interface?view=newrx_data&qvar=oracle_id&qval=200
(2) http://english.kyodonews.jp/news/japan_quake/
(3) http://english.kyodonews.jp/news/
(4)http://www.ccnr.org/plute_tox.html
>>Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 12 mars :
Au Japon : un accident majeur de gravité comparable à Three Mile Island
L’agence de sûreté nucléaire japonaise a annoncé samedi qu’il y a une forte probabilité pour que la présence de césium radioactif autour du réacteur n°1 de la centrale de Fukushiwa Daiichi provienne de la fusion de crayons de combustible (1), c’est à dire d’une fusion partielle du coeur nucléaire. Les autorités japonaises s’apprêtent à distribuer de l’iode aux populations vivant à proximité des centrales nucléaires en détresse (2).
Une partie des barres de combustible du réacteur n°1 de la centrale Fukushima Daiichi est exposée à l’air libre selon l’agence japonaise de sûreté nucléaire (3). Selon Tepco, l’exploitant de la centrale de Fukushima-Daiichi, un nouveau tremblement de terre a précédé l’explosion du réacteur n°1 (4).
Le versement de l’eau de mer destiné à refroidir le réacteur n°1 a dû être suspendu à cause d’un nouveau tremblement de terre et la peur d’un nouveau tsunami (5). C’est pourtant le seul moyen restant pour empêcher une fusion totale du coeur, puisque l’opérateur n’a plus aucun moyen de contrôle sur le réacteur.
Les deux autres réacteurs arrêtés en urgence de la centrale de Fukushiwa Daiichi sont toujours confrontés à des problèmes de refroidissement du coeur nucléaire. Dans la centrale de Fukushima Daini (située à 11 km de la centrale de Fukushiwa Daiichi), Tepco doit relâcher de la vapeur radioactive pour tenter de diminuer la température de 3 des 4 réacteurs arrêtés en urgence (6).
En France : des réacteurs nucléaires exposés à un risque sismique grave, construits en dépit des normes sismiques
Les réacteurs nucléaires français ne respectent pas les normes sismiques de référence. EDF est allé jusqu’à falsifier les données sismologiques pour éviter d’avoir à le reconnaître et d’investir au moins 1,9 milliard d’euros afin de mettre les réacteurs aux normes (7). La justice a rejeté mercredi dernier la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), la plus vieille centrale française, pourtant située dans une zone à risque sismique élevé.
Mais ni les normes sismiques draconiennes du Japon ni ses technologies parasismiques avancées n’ont pu empêcher la catastrophe nucléaire majeure qui s’y produit actuellement. Le Japon est pourtant le pays le mieux équipé et le mieux préparé au monde pour faire face au risque sismique dans toutes ses dimensions. Le Japon est également une des premières économies de la planète et un pays leader en matière de technologies de pointe.
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », le dramatique exemple japonais démontre qu’il est totalement impossible de construire des réacteurs nucléaires résistant à un séisme. La seule solution véritable pour se prémunir de ce risque gravissime est d’engager le plus rapidement possible un plan de sortie du nucléaire.
La machine à étouffer l’information se met en marche :
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, et Éric Besson, ministre de l’Industrie, ont décidé de réunir cet après midi l’ensemble des acteurs français du secteur du nucléaire... dont les industriels EDF et Areva. Il apparaît d’ores et déjà évident que le secteur nucléaire français et ses soutiens au plus haut niveau de l’État se préparent à communiquer pour sauver la crédibilité de la filière nucléaire.
Mais il ne sera pas possible cette fois de recourir au cliché usé jusqu’à la corde de l’ « accident survenu sur une centrale soviétique vétuste », que l’industrie nucléaire a utilisé abondamment pour laisser croire qu’un accident nucléaire grave ne pouvait pas se produire hors d’URSS.
Il faut aujourd’hui considérer avec prudence les informations provenant de Tepco, l’exploitant des réacteurs japonais en déroute. En effet, 15 réacteurs nucléaires ont été fermés au Japon pendant des mois en 2002 et 2003, par décision administrative, après que Tepco avait falsifié des documents concernant la sécurité.
Notes :
(1) "The agency said there was a strong possibility that the radioactive cesium monitors detected was from the melting of a fuel rod at the plant, adding that engineers were continuing to cool the fuel rods by pumping water around them."
http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/12/japan.nuclear/
(2) http://www.sankei.jp.msn.com/affairs/news/110312/dst11031216520245-n1.htm
(3) "L’Agence japonaise de sûreté nucléaire annonce que certaines des barres de combustible du réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima No 1 ont émergé à la surface de la piscine du réacteur samedi midi, parce que le niveau de l’eau a baissé." http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news08.html
(4) "a vertical earthquake hit the site and big explosion has happened near the Unit 1 and smoke breaks out around 3:36PM."
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(5) NHK à 17h35 le12.03.11
(6) "we have decided to prepare implementing measures to reduce the pressure of the reactor containment vessel (partial discharge of air containing radioactive materials) in order to fully secure safety. These measures are considered to be implemented in Units 1, 2 and 3
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(7) Consulter les documents confidentiels d’EDF et l’analyse effectuée par le Réseau « Sortir du nucléaire » : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=index
Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 11 mars :
Alerte nucléaire au Japon : 2 centrales nucléaires en situation d’urgence au Japon, la population évacuée autour de la centrale de Fukushima Daiishi.
Il y a actuellement au Japon 2 centrales nucléaires en situation d’urgence et l’usine de retraitement de Rokkasho fonctionne sur des générateurs de secours :
La centrale de Fukushima n°1 connaît un problème d’ordre mécanique du système de refroidissement du coeur nucléaire [1] Près de 2000 personnes habitant dans les environs, dans un rayon de trois kilomètres, doivent être évacuées [2]. Les autorités ont renforcé l’état d’urgence nucléaire, et les médias japonais font état d’une fuite radioactive.
(3) "L’Agence japonaise de sûreté nucléaire annonce que certaines des barres de combustible du réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima No 1 ont émergé à la surface de la piscine du réacteur samedi midi, parce que le niveau de l’eau a baissé." http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news08.html
(4) "a vertical earthquake hit the site and big explosion has happened near the Unit 1 and smoke breaks out around 3:36PM."
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(5) NHK à 17h35 le12.03.11
(6) "we have decided to prepare implementing measures to reduce the pressure of the reactor containment vessel (partial discharge of air containing radioactive materials) in order to fully secure safety. These measures are considered to be implemented in Units 1, 2 and 3
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(7) Consulter les documents confidentiels d’EDF et l’analyse effectuée par le Réseau « Sortir du nucléaire » : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=index
Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire du 11 mars :
Alerte nucléaire au Japon : 2 centrales nucléaires en situation d’urgence au Japon, la population évacuée autour de la centrale de Fukushima Daiishi.
Il y a actuellement au Japon 2 centrales nucléaires en situation d’urgence et l’usine de retraitement de Rokkasho fonctionne sur des générateurs de secours :
La centrale de Fukushima n°1 connaît un problème d’ordre mécanique du système de refroidissement du coeur nucléaire [3] Près de 2000 personnes habitant dans les environs, dans un rayon de trois kilomètres, doivent être évacuées [4]. Les autorités ont renforcé l’état d’urgence nucléaire, et les médias japonais font état d’une fuite radioactive.
La centrale d’Onagawa, où le processus de refroidissement du coeur nucléaire ne se déroule pas comme prévu [5]
11 réacteurs nucléaires ont été arrêtés en urgence pendant le séisme. On ignore comment sont actuellement refroidis ces 11 réacteurs arrêtés en urgence, dont il faut absolument refroidir le combustible sous peine d’une fusion nucléaire du coeur.
Plusieurs questions demeurent sans réponse :
Les réacteurs sont-ils toujours alimentés en électricité par des sources d’énergie extérieures ou bien sont-ils alimentés par des groupes électrogènes ?
Combien de temps peuvent-ils tenir, sans source électrique externe, pour refroidir les coeurs nucléaires sans risquer la fusion nucléaire ?
Les 5 centrales nucléaires japonaises de la côte Pacifique ont-elles été inondées par le tsunami ?
Ce séisme dévastateur montre que le nucléaire est un colosse aux pieds d’argile. Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que les tremblements de terre n’arrivent pas qu’en extrême-orient. Nous avions révélé en juillet 2007 que les centrales nucléaires françaises n’étaient pas aux normes sismiques et qu’EDF avait falsifié les données sismiques de ses centrales nucléaires pour ne pas supporter des travaux de mise aux normes trop onéreux [6]. Cette situation perdure aujourd’hui. Notons que les autorités ont rejeté mercredi dernier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), pourtant située dans une zone qui a connu des secousses sismiques de magnitude importante par le passé [7] Les centrales nucléaires de bord de mer de la France ne sont pas non plus protégées des tsunamis et tout particulièrement la centrale nucléaire du Blayais qui a connu une inondation dramatique en décembre 1999.
Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rédigé une note sur les dégâts occasionnées par un séisme sur la plus grande centrale nucléaire au monde à Kashiwazaki-Kariwa au Japon en juillet 2007 [8].
Il est plus qu’urgent de sortir du nucléaire.
Pour se faire une idée, en France, des risques nucléaires, voici une carte :
– Comment le lobby nucléaire enterre la vérité en zones contaminées
– Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !