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Les curieuses origines de l’hacktivisme politique /The Curious Origins of Political Hacktivism - Julian Assange  

lundi 14 mai 2012, par Julian Assange (Date de rédaction antérieure : 25 novembre 2006).

L’hacktivisme réel est au moins aussi vieux que le mois d’octobre 1989, lorsque le Département américain de l’Énergie et la NASA ont été pénétré par le ver informatique WANK. Ce ver était le deuxième à avoir été libéré, mais sa provenance semblait différente son ancêtre. Car voyez-vous, un premier ver avait été découvert au sein de la National Security Agency par le cryptographe en chef Robert Morris.

Ce ver informatique qui avait une intention politique courageuse a eu un impact immédiat. WANK a pénétré machines et a changé les écrans de connexion en mettant dessus :

WORMS CONTRE LES TUEURS NUCLÉAIRES

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Dans notre livre underground, Suelette Dreyfus [1] et moi, avons pu remonter à la source du ver à Melbourne, en Australie. A l’époque il avait beaucoup alimenté la guerre froide et le sentiment anti-nucléaire dans le pays.

L’Australie avait (et a toujours) un certain nombre d’espion américain, et des bases de communications sous-marines nucléaires, dont la plupart étaient des cibles (objectifs) soviétiques. L’Australie ne serait pas autrement une cible nucléaire. Le charismatique ministre des Affaires étrangères soviétique de Gorbatchev, Édouard Chevardnadze a souvent attiré l’attention du peuple australien avant de devenir lui-même le président aimé et honni de la Géorgie.

De plus en 1984, la Nouvelle-Zélande, un pays avec lequel les Australiens sentent une affinité spéciale, avait sous la présidence de David Lange, fait de la Nouvelle Zélande, un territoire exempt d’armes nucléaire, écartant l’admission de navires de guerre armés ou alimenté par le nucléaire dans des ports néo-zélandais. En réponse, furieux les Etats-unis, ont annulé leur obligation de défense à la Nouvelle Zélande, et couper les liens de renseignement (ou du moins fait semblant de, voir Nicky Hager et son excellent livre "pouvoir secret" pour plus de détails) et intenté un certain nombre de sanctions commerciales contre le pays.

Mais les malheurs nucléaires de la Nouvelle-Zélande ne devaient pas s’arrêter là. À 23h59 dans la nuit du 10 Juillet 1985, le vaisseau-amiral de Greenpeace "Rainbow Warrior", amarré dans le port d’Auckland se prépare à naviguer trois jours à l’atol de Mururoa Atoll manifester contre les essais nucléaires français. Il a été attaqué par des éléments amphibie de la DGSE (services secrets français), tuant le photographe de Greenpeace Fernando Pereira.

Quelques jours plus tard, deux agents de la DGSE, Alain Mafart et Dominique Prieur ont été arrêtés, après une enquête du journaliste australien Chris Masters, et ont plaidé coupables et ont été condamnés par la Cour Suprême de néo-zélandais à 10 ans. Les autres agents DGSE se sont échappés via sous-marin nucléaire français de la côte néo-zélandaise. La France, partenaire significatif de la Nouvelle Zélande a été frappé de sanctions commerciales. En juin 1986, après un accord politique proposa que les sanctions soient levées contre la France, si celle-ci payerait quelques millions pour le sang sang versé et que les deux agents soient transférés à Atoll Hao, une base militaire française dans le Pacifique, où ils seraient supposer purger le reste de leur peine.

Toutefois, en mai 1988, les deux ont étés ramené clandestinement en France.

L’examen du code source du ver montre des instructions spécifiques pour éviter d’infecter les machines en Nouvelle-Zélande.

La politique a toujours des conséquences imprévus, mais il ne faut pas oublier que certaines sont des bénédictions !

Julian Assange

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Real hacktivism is at least as old as October 1989 when the US Deptartment of Energy and NASA machines world wide were penetrated by the anti-nuclear WANK worm. The worm was the second ever to be unleashed, but its provenance was a curious contrast to its forebear. For you see, worm #1 had been traced to the son of National Security Agency chief cryptographer Robert Morris.

That WANK had a bold political intent was immediate. WANK penetrated machines had their login screens altered to :

W O R M S A G A I N S T N U C L E A R K I L L E R S


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\ Your System Has Been Officically WANKed /
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You talk of times of peace for all, and then prepare for war.

In our book Underground, Suelette Dreyfus and I trace the source of the worm to Melbourne, Australia. At the time there was considerable cold war fueled anti-nuclear sentiment in the country. Australia had (and still has) a number of US spy, early warning and nuclear submarine communications bases, most of which were first and second strike soviet targets. Australia would not otherwise be a nuclear target, a fact charismatic Soviet foreign minister and Gorbachev confidant Edvard Shevardnadze frequently drew to the attention of the Australian people before finding himself a loved and reviled President of Georgia.

Additionally in 1984, New Zealand, a country with which Australians feel a special affinity, had under Labour pri-minister David Lange, made NZ a nuclear free territory, precluding the admission of nuclear armed or powered warships into NZ ports. The US in response rescinded its defence treaty obligations to NZ, cut intelligence ties (or at least pretended to, see Nicky Hager’s excellent book “Secret Power” for futher details) and instigated a number of trade sanctions against the country.

But New Zealand’s nuclear woes were not to end there. At 11:59 pm on the night of July 10 1985 the Greenpeace flag-ship “Rainbow Warrior”, docked in Auckland harbour preparing to sail in three days time to Mururoa Atoll to demonstrate against French nuclear tests, was bombed by amphibious DGSE (French Secret Service) agents, killing Greenpeace photographer Fernando Pereira. Within days, two DGSE agents Alain Mafart and Dominique Prieur were arrested, following an investigation by Australian journalist Chris Masters, plead guilty to manslaughter and were sentenced by the NZ high court to 10 years. The other DGSE agents escaped via a French Nuclear sub off the NZ coast. The French, a significant NZ trade partner, immediately instigated trade sanctions against the country. In June 1986, a political deal was struck ; France would lift sanctions, pay a few million in blood money, and the two agents would be transferred to Hao Atoll, a French military base in the pacific, where they would supposably serve out the remainder of their sentences. However, by May 1988 both had been smuggled back to France.

Examination of the worm source code show specific instructions to avoid infecting machines New Zealand.

Policy always has unpredicted consequences, but it should be remembered that some are blessings !

JULIAN ASSANGE

Notes

[1Suelette Dreyfus est une écrivaine et une chercheuse en système d’information à l’Université de Melbourne en Australie. Elle est docteur en philosophie de l’Université Monash depuis 2001 . Elle a publié Underground en juillet 1997 chez Random House.

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