- 7 décembre 2011, par Ralph Waldo Emerson - (1803 - 1882)
Un certain degré de progrès depuis l’état le plus grossier où l’on trouve l’homme - l’état de celui qui habite dans les cavernes ou sur les arbres, comme le singe ; l’état du cannibale, du mangeur de limaçons écrasés, de vers et de détritus - un certain degré de progrès au-dessus de ce point extrême s’appelle la Civilisation. C’est un mot vague, complexe, comprenant bien des degrés. Personne n’a essayé de le (...)
- 19 novembre 2010, par Honoré Beaugrand (1848-1906)
Ils devaient avoir le coeur bardé du triple airain d’Horace, les hardis enfants de Bretagne et de Normandie qui vinrent, à travers tant de périls, conquérir à la France cet empire d’Amérique, hélas ! perdu depuis.
Durant des siècles on les vit s’enfoncer dans tous les déserts, sonder les plus impénétrables forêts, remonter le cours de tous les fleuves, parcourir tous les grands lacs, explorer les régions (...)
- 13 novembre 2010, par Boisrouvray (1934-1996)
Franchi l’obstacle des trop beaux feuillages du premier plan, des couleurs souvent glacées sur l’agenda des banques suisses, qu’avant d’escalader l’autre rive l’oeil un moment se pose au milieu du lit : comme du drap qu’on va tendre et qui conserve en creux le souvenir d’un corps, c’est un fleuve immobile de brume et d’ombres bleues, une douceur, déjà une lumière. A peine échappé au sommeil le regard (...)
- 18 avril 2010, par Ralph Waldo Emerson - (1803 - 1882)
Au cours de mes voyages, je me suis trouvé avec un humoriste qui avait chez lui un modelage de la Méduse de Rondanini, et qui m’assura que le nom sous lequel cette grande œuvre d’art figurait dans les catalogues était inexact ; il était convaincu que le sculpteur qui l’avait taillée la destinait à représenter la Mémoire, mère des Muses. Dans la conversation qui suivit, mon nouvel ami me fit quelques (...)
- 7 février 2010, par Serge Meitinger
Il peut pleuvoir et tempêter, ce n’est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s’emparer de vous un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l’écart avec votre bonheur.
Cela fait des années maintenant que je suis littéralement tombé en arrêt sur la première phrase du second chapitre de Pan, mise ici en épigraphe. Au point d’en faire le premier fleuron d’un répertoire de citations que (...)
- 12 juillet 2009, par Jean Pascal
Waldgänger est le terme qu’utilise Jünger dans le Traité du Rebelle ; le Waldgänger, en Allemand, est "celui qui a recours aux forêts". Pour Jünger il s’agit d’une "figure", d’une sorte d’"homme schématique". Ce n’est pas un anarchiste, ni un militant, ni un rebelle, ni un résistant non plus. Le terme revient, avec celui d’Anarque, dans beaucoup de ses livres, dont un roman sur le Waldgänger même, intitulé (...)
- 17 mars 2005, par Alexandre Chollier
"... quelqu’un qui ait cette même passion attentive aux riens du déplacement."
Matin d’automne, soleil dans la manche, les pluies à la suite des nuages, parties ; parties s’épuiser sur les contreforts des Alpes. Et cette rivière qui raconte, à sa manière, les dernières heures. Cette rivière, c’est l’Arve, que l’on connaît bien à Genève. Quelquefois si grosse et si riche en limon qu’au lieu-dit La Jonction (...)
- 16 février 2004, par Rodolphe Christin
Un écureuil
harcelé par trois pies
Deux bottes
aux semelles de terre,
un manteau de pluie
Nos abris dans les arbres
le ciel, la terre
tous les bruits de la vie
Dernières lueurs. La nuit tombante emplit la forêt de signes furtifs. Assis sur une pierre couverte de mousse, je me souviens du mystère que l’enfant éprouve à l’orée du bois. De cette légère crainte, excitante comme une liqueur, (...)
- 13 octobre 2003, par Robin Hunzinger
Enfants. De la ferme-atelier vosgienne voisine, où habitent toujours mes parents, où ma soeur, l’été, revient elle aussi, j’entends qu’on appelle des enfants. Ils ne répondent pas tout de suite. Ils sont dans leur monde, à l’écart des adultes, mais pas coupés. Ils construisent une cabane. Une aire propice à leurs fabulations, véritable espace transitionnel entre eux et leur mère. Voici Félix, à l’affût (...)
- 8 janvier 2003, par Robin Hunzinger
Enfant, j’habitais en montagne où mes parents élevaient des moutons. Ils s’y étaient installés dans les années soixante. De leur expérience dans les bois, ils ont écrit un livre. Ils m’ont appelé Robin. J’ai découvert Thoreau, Arno Schmidt, Kerouac dans leur bibliothèque, et aussi Shelter et Les charpentiers amateurs américains. Nous n’avions pas l’eau courante. Nous nous lavions à la fontaine ou dans (...)