Pour vous, le cinéma est un spectacle.
Pour moi, il est presque une conception du monde.
Le cinéma est le véhicule du mouvement.
Le cinéma est le novateur des littératures.
Le cinéma est le destructeur de l’esthétique.
Le cinéma est intrépidité.
Le cinéma est un sportif.
Le cinéma est un diffuseur d’idées.
Mais le cinéma est malade. Le capitalisme lui a jeté de la poudre d’or aux yeux. D’habiles entrepreneurs le mènent par la main dans les rues. Amassent de l’argent en remuant les cœurs par de petits sujets pleurnichards.
Cela doit prendre fin.
Le communisme doit arracher le cinéma des mains de ses gardiens spéculateurs.
Le futurisme doit faire évaporer l’eau stagnante de la lenteur et de la morale.
Sinon, nous aurons ou bien des claquettes importées d’Amérique, ou bien les éternels yeux larmoyants de Mosjoukine [1].
De ces deux choses, la première nous ennuie.
La seconde encore plus.