Voilà sa page, où vous pourrez directement le télécharger en format pdf, et le voici installé en "embed" :
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Pour se faire une idée de l’insertion sociale mais restant critique de Louise Michel comme d’autres bagnards attribués aux services de la colonisation néo-calédonienne, pendant ses années d’exil pénitentiaire de 1873 à 1880, et de son soutien édifié auprès de la population canaque (aujourd’hui on écrit "kanak" dans une version anglicisée issue de "kanaki" — "kanaké", disait Jean-Marie Djibaou — l’ensemble des peuples mélanésiens), en particulier au moment des révoltes de 1878, on peut prendre connaissance du paragraphe qui l’évoque rapidement, sous le titre « La déportation », dans son article dédié de wikipédia :
« Louise Michel à Nouméa
Embarquée sur le Virginie en août 1873 pour être déportée en Nouvelle-Calédonie [ 4 ], elle chante avec d’autres communards « Le Temps des Cerises » en regardant s’éloigner la côte, elle arrive sur l’île après quatre mois de voyage. À bord, elle fait la connaissance de Henri Rochefort, célèbre polémiste, et de Nathalie Lemel, elle aussi grande activiste de la Commune ; c’est sans doute au contact de cette dernière, qui avec Varlin avait organisé des coopératives pour l’autonomie de la Commune, que Louise devient anarchiste. Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie, refusant de bénéficier d’un autre régime que celui des hommes [ 1 ]. Elle crée le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie et édite Légendes et chansons de gestes canaques [ 12 ]. Elle cherche à instruire les autochtones kanaks et, contrairement à certains Communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte, en 1878 [3]. Elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés, puis dans les écoles de filles.
Le Tigre Clemenceau, qui lui vouait une grande admiration, continuait de lui écrire durant sa déportation et lui adressait des mandats. »
Sur les révoltes de 1878 et le chef résistant Ataï : La Nouvelle- Calédonie, colonie de peuplement. Une vue élargie de la colonisation française de l’île depuis l’origine : Rêve calédonien — Histoire (sous toute réserve des liens attachés à ce site qui n’engagent que son auteur).
Le polémiste Henri Rochefort fut le seul bagnard à avoir jamais réussi à fuir de Nouvelle-Calédonie, il avait préparé son évasion avant son départ, dans le cadre d’un réseau de soutien étendu. À son retour, il se rapprocha de l’extrême-droite, s’avançant en éditeur et éditorialiste d’éclat, fondateur du journal L’Intransigeant, et boulangiste au point de suivre le général Boulanger en exil, tandis que l’ancienne blanquiste Louise Michel purgeant sa peine jusqu’à sa relaxe officielle reviendra libertaire, renforcée dans sa singularité et son autonomie politique par la compagnie de sa voisine d’écrou Nathalie Lemel, durant les premiers mois de leur déportation. Bretonne émigrée à Paris, socialiste militante et fondatrice syndicaliste connue qui se retrouva dans le clan des exclus de l’Internationale, celle-ci était également au combat sur les barricades. Ensemble elles refuseront d’être détenues dans un lieu et des conditions différents des hommes. Mais Louise restera loyale à son amitié néo-calédonienne avec Rochefort, mémoire à laquelle d’aucuns attribuent qu’elle ne fut pas présente contre le front anti-dreyfusard, lorsque après avoir été expulsée de Belgique elle préféra retourner en Angleterre, en 1898, où elle s’était déjà réfugiée en 1890 pour fuir les menaces d’être internée comme "folle". On peut aussi évaluer que sa situation d’ancienne déportée toujours sous surveillance policière et incarcérée à répétition, au fil de son activisme incessant, n’était pas telle qu’elle put accroître ses risques en s’élevant publiquement contre la cause cumulée du nationalisme. Bref, elle choisira de disparaître pour quelque temps dans le pays de la fondation de la première Internationale des travailleurs, plus libéral, comme avant elle Gustave Doré avait émigré de l’autre côté de la Manche, afin de ne pas faire son parti du gouvernement versaillais dont il avait caricaturé pour la Presse les procès expéditifs faits aux communards — bien qu’il n’en fut pas lui-même. En tous cas, la distance prise par Louise ne sera jamais attribuée à une tendance antisémite de sa part.
L’article dédié de Louise Michel dans Le drapeau noir informe les dates précises des exploits activistes et de la répression subie par Louise Michel jusqu’à la fin de sa vie, malgré le soutien admiratif et protecteur, suivi, de Georges Clémenceau, qui intervint à plusieurs reprises pour la faire libérer.
Sur le bagne et les tâches des déportés en Nouvelle-Calédonie coloniale :
Le bagne : transportation, relégation, déportation.
Pour mémoire des mouvements indépendantistes en Nouvelle Calédonie, le calendrier de la sortie publique du film L’ordre et la morale, sur le drame de la grotte d’Ouvéa en 1988, tourné en Polynésie française par Mathieu Kassovitz et produit par Christophe Rossignon (Nord-Ouest) en 2010, annonce le 16 novembre 2011. L’avant-première et un débat ont eu lieu le 20 août, cet été, dans le cadre du festival du film insulaire de l’île de Groix, en Bretagne française.
Le scénario s’inspire en partie de La morale et l’action, autobiographie de l’ancien commandant du GIGN Philippe Legorjus, un des protagonistes et notamment négociateur avant l’intervention armée, écrite avec la participation de Jean-Michel Caradec’h et parue aux éditions Fixot, en 1990 [4]. C’est Mathieu Kassovitz lui-même qui tient ce rôle dans L’ordre et la morale. Dans Le Monde du 3 juin 2011, Philippe Legorjus s’est exprimé sur le film, à l’article intitulé : « L’ancien patron du GIGN affirme que des indépendantistes ont été exécutés à Ouvéa en 1988 ».