Un corps chargé d’images,
silencieux,
puis vider les mots récipients de la nuit dans le bol du jour à venir,
à finir.
Éveiller.
Reste-t-il du temps pour prendre un café ?
Dans la main la jatte douce amère d’un monde à venir,
Un corps aux paroles barrées d’un coup,
puis deux,
un monde fini.
Reste-t-il du temps pour ce café noir larvé de blanc ?
La cendre mêlée de neige d’un monde vu bu avant sa venue.
Reste-t-il du temps, pour lui parler,
lui confier cette pause pendue au bout des doigts,
suspendue entre les lèvres, placer d’un mot,
un souvenir par objet avant de tout oublier : la langue du chat est un bruit qui gratte.
Reste-t-il du temps pour lui dire,
si la guerre me demande :
dites lui que je suis épuisé, un trou de ce côté-ci m’a vidé de mon sens,
je vais m’allonger.