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Stanley Greene / Éveiller 

lundi 22 août 2011, par Xavier Leton

Avez-vous vu ?
Le ricochet...
La pierre
plate de mots
rebondit à la surface de votre écran.
C’est à nouveau, un corps chargé d’images...


Non, vous n’avez rien vu.
Vous avez raison :
Nous n’avons rien trouvé, les réponses changent tout le temps.


Je vous sens perdu(e).
Allons, reprenons, vous êtes ici


© Stanley Greene

Un corps chargé d’images,

silencieux,

puis vider les mots récipients de la nuit dans le bol du jour à venir,

à finir.

Éveiller.

Reste-t-il du temps pour prendre un café ?

Dans la main la jatte douce amère d’un monde à venir,

Un corps aux paroles barrées d’un coup,

puis deux,

un monde fini.

Reste-t-il du temps pour ce café noir larvé de blanc ?

La cendre mêlée de neige d’un monde vu bu avant sa venue.

Reste-t-il du temps, pour lui parler,

lui confier cette pause pendue au bout des doigts,

suspendue entre les lèvres, placer d’un mot,

un souvenir par objet avant de tout oublier : la langue du chat est un bruit qui gratte.

Reste-t-il du temps pour lui dire,

si la guerre me demande :

dites lui que je suis épuisé, un trou de ce côté-ci m’a vidé de mon sens,

je vais m’allonger.

P.-S.

Stanley Greene est engagé depuis de plus de 10 ans dans un travail sur la Tchétchénie, conflit oublié. Un livre remarquable vient souligner ses efforts Open Wound : Chechnya 1994-2003 (Plaie à vif : Tchétchénie 1994-2003), aux éditions Trolley, dans lequel il dénonce les crimes perpétrés sur le territoire Tchétchène. Il rappelle la responsabilité du pouvoir russe et souligne l’indifférence totale du monde pour une des dernières guerres modernes du XXème siècle.

Né à New York en 1949. Il fait déjà preuve durant sa jeunesse d’un engagement manifeste comme membre des Black Panthers puis auprès des mouvements contre la guerre du Vietnam. Il étudie la photographie à la « School of Visual Arts » de New York puis à l’ « Image Works » à Cambridge (Massachussets). Une rencontre avec William Eugene Smith, dont il devient l’assistant, le pousse à se concentrer sur le photojournalisme. Après des débuts dans la presse locale américaine et des images remarquées sur la chute du mur de Berlin, il tourne son objectif vers les troubles de la planète : guerres et pauvretés en Afrique, Union Soviétique, Amérique Centrale, Asie et Moyen-Orient. Il entre à l’agence VU en 1991 qu’il quitte pour NOOR en 2007. Il reçoit le prix W. Eugene Smith en 2004 pour son travail de fond sur le conflit tchétchène.

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