L’histoire : Tui Mitcham a disparu. Où est-elle ? La jeune fille âgée de 12 ans et enceinte de 5 mois, disparaît après avoir été retrouvée dans les eaux gelées d’un lac du coin. Chargée de l’enquête, la détective Robin Griffin se heurte très rapidement à Matt Mitcham, le père de la jeune disparue qui se trouve être aussi un baron de la drogue mais aussi à G.J., une gourou agissant dans un camp pour femmes. Mais qu’est devenue Tui Mitcham (Jacqueline Joe) ? Est-elle morte en Ophélie dans le lac ? Est-elle partie vivre sa propre vie ?
Très délicate, l’affaire finit par avoir des incidences personnelles sur Robin Griffin, qui vient du coin, testant sans cesse ses limites et ses émotions...
Les acteurs campent parfaitement leurs personnages. On retrouve Elisabeth Moss (Mad Men) qui joue à merveille cette femme flic à la fois fragile et déterminée. Peter Mullan (My Name is Joe) joue une brute pas très sympathique. Holly Hunter (20 ans après la leçon de piano) joue elle la gourou d’un groupe de femmes venu se ressourcer au bord du lac et qui bouscule ce petit monde. Le personnage n’est pas sympathique du tout et c’est tant mieux, car quand une gourou New Age croise un baron de la drogue adepte des gros cleps, cela ne peut que surprendre.
Face à Paradise, le « camp de récupération pour des femmes dans beaucoup de douleur", Laketop, une ville isolée dans le sud de la Nouvelle-Zélande, une ville nichée au milieu de montagnes boisées au bord d’un lac qui nous fait évidemment penser à un endroit nommé Twin Peaks.
La mise en scène de Campion doit beaucoup aux décors (la Nouvelle-Zélande) et à l’ambiance de la série qui n’est pas s’en rappeler "The killing" version US. Toute l’action se passe autour d’un lac perdu dans une nature grandiose et hostile. Certains vivent dans des conteneurs aménagés, d’autres dans des baraques plutôt étranges gardées par des chiens loups. L’atmosphère est hantée par la mort, le désespoir, le non dit. Pourtant rien de violent dans la série, mais plutôt une étrange douceur qui évolue grâce à des plans longs qui laissent le temps au spectateur de rentrer dans cet univers.
Dans Newsweek, le critique Jace Lacob écrit à propos de la série , "Top of the Lake est un morceau atmosphérique et de mauvaise humeur, à la fois hanté et envoûtante, un regard graveleux ce qui se cache sous la surface d’une ville apparemment idyllique au bord d’un lac. Comme dans beaucoup de films de Campion, la vie intérieure des personnages est aussi accidentée et sauvage que le paysage lui-même, et Top of the Lake ne fait pas exception."
Top to the Lake, est aussi une série réalisée par une femme avec comme personnages principaux des femmes. Les thèmes sont l’inceste, la sexualité, les rapport hommes femmes, tout cela dans un univers lui-même incestueux et en même temps majestueux.
Si vous aimez les marges, les bouts du monde, les mondes qui se croisent et qui ne devraient pas se rencontrer, Top of the lake est fait pour vous. C’est à mon avis la série de l’année et on regrette déjà qu’elle ne fasse que 6 épisodes.
Dommage que la série ne sorte pas en même temps sur Sundance Channel France. Il va vous falloir ruser pour la voir, ou attendre sa diffusion sur Arte.