Avec l’aimable autorisation de l’auteur © Mohamed Kacimi
vendredi 31 octobre 2014, par
Mohamed Kacimi prévient qu’en ce texte est un « Petit discours sur le théâtre prononcé sous le chapiteau du OFF lors de la rencontre avec le candidat François Hollande le 19 juillet 2011. »
À l’automne 2014, le lyrisme de sa voix et sa révolte ironique prennent une nuance d’actualité particulièrement philosophique, peut-être plus audible encore : la question symbolique à laquelle nulle réponse pourrait signifier la mortification d’une société finale ? (L. D.)
Avec l’aimable autorisation de l’auteur © Mohamed Kacimi
Maisons de la culture, Théâtre National Populaire, Festival d’Avignon — quelques repères :
Jean Vilar créa le Festival d’Avignon en 1947 qu’il dirigea jusqu’en 1971, et tout en poursuivant il reprit en 1951 jusqu’en 1963 la direction du Théâtre National Populaire, au Palais de Chaillot à Paris, qui perpétuait une idée du théâtre pour tous venue de l’avant-guerre, l’informant auprès des syndicats et des comités d’entreprise. Huit ans après, André Malraux fut nommé Ministre des Affaires culturelles (de 1959 à 1969), mission dans le cadre de laquelle il développa la réalisation des Maisons de la culture, reprenant un projet qu’il avait partagé avec Gaëtan Picon pour lutter culturellement contre le fascisme, dans les années 30 (particulièrement pendant le Front populaire). Telle une Maison de la culture dirigée par Albert Camus à Alger, en 1937. Ces établissements, parfois intégrées à des théâtres nationaux populaires, étaient sous l’autorité administrative d’artistes dramatiques en activité ou d’écrivains socialement engagés ; anti-bureaucratiques, elles signifiaient le pouvoir donné aux artistes, avec des budgets nationaux, et des troupes de théâtre — dont certaines devinrent célèbres après s’être faites connaître partout en France, tel le groupe de Roger Planchon, metteur en scène, dramaturge, cinéaste et acteur attaché au Théâtre de la Cité (ouvrière) de Lyon Villeurbanne, qu’il administrait — ainsi que des animateurs intégrés ; leurs programmes comportaient des œuvres classiques et des œuvres émergentes ; elles échangeaient leurs spectacles lors de tournées ; elles comportaient des foyers ouverts pour la jeunesse populaire environnante, avec des bibliothèques, des photothèques, des discothèques, des ciné-clubs, l’organisation de concerts et de performances chorégraphiques, coordonnés avec les Jeunesses musicales de France, qui étaient informées et auxquelles on pouvait souscrire dans les établissements scolaires (pas seulement les lycées).
Le Off du Festival d’Avignon, performances éparses en ville et dans les environs, naquit de la contestation du Festival durant l’été 1968, qui avait lieu traditionnellement dans la Cour d’honneur du Palais des papes — où depuis il continue d’avoir lieu comme auparavant : c’est le In (dans le Palais des papes intramuros) ; le Off, en partie alternatif et aujourd’hui en partie officiel, pour certains spectacles expérimentaux, est toujours et de toutes façons : extramuros (à l’extérieur des murs du Palais). ↑
[1] Tripoli, Libye.
[2] Une marque fameuse d’électrophone à bon marché, fabriqué en série en France, où il devint l’accessoire musical général de la jeunesse festive des années 50 et 60, et donc un signe de ces années.
[3] « RGPP : « Réforme générale des politiques publiques », informée en 2007 rédigée en 2008 pour l’avenir ; (NdLaRdR : cette réforme fut enterrée en 2012 par le gouvernement Ayrault dès le début du mandat présidentiel de François Hollande mais ce ne fut pas exhaustif du sauvetage de la culture, loin s’en faut, à constater la réduction extrême de ce que le ministère concerné, disparition du budget inclus, est devenu sous le gouvernement Valls) :
Le Conseil de modernisation des politiques publiques a engagé la réforme du ministère de la Culture et de la Communication [...]. A l’avenir, il s’organisera à partir de la création de 3 directions générales :
– Direction générale des patrimoines de France,
– Direction générale de la création et de la diffusion,
– Direction générale du développement des médias et de l’économie culturelle.
La Direction générale du développement des médias et de l’économie culturelle sera composée de l’actuelle Direction du développement des médias (DDM), service dépendant du 1er ministre et, jusque là "mis à disposition" du ministère de la Culture). S’y ajouteront "l’ensemble des services compétents en matière d’industries culturelles, actuellement dispersés dans plusieurs directions".
La Direction générale de la création et de la diffusion regroupera la musique, la danse, les arts plastiques, le théâtre et les spectacles. Elle sera responsable du soutien à la création et de l’animation des différents réseaux de diffusion.
La Direction générale des patrimoines de France regroupera principalement l’architecture, les archives, les musées, ainsi que le patrimoine monumental et l’archéologie.
Il semble donc que la question du livre et de la lecture « qui touche à la fois au patrimoine, à la lecture publique et à l’économie du livre" ne soit pas encore tranchée.
En complément, un Secrétariat général "rénové dans ses modalités d’action" prendra en charge :
– le pilotage et la coordination de politiques transversales comme la démocratisation de la culture, l’éducation artistique et culturelle, les enseignements, l’action internationale et européenne, ou encore l’action territoriale,
– les fonctions support du ministère : budgets et finances, contrôle de gestion, affaires juridiques, systèmes d’information, études et prospective… [...] » (source irma.asso.fr)
[4] Il s’agit de la loi française qui fut adoptée en 1991, du nom de son auteur, sur la prohibition du tabagisme dans certains lieux et les limitations de la publicité pour l’alcool.