Dans les derniers cahiers d’Antonin Artaud [1], ceux de 1948 (il meurt le 4 mars), on trouve, telles des concrétions charriées dans le courant continu de l’écriture, plusieurs ébauches d’un texte sur la magie. Inachevé, celui-ci l’est dans la mesure où il n’a pas fait l’objet du travail de reprise vocale par lequel, dans le martèlement d’une diction bien sentie, Artaud a coutume d’extraire de la matière de ses cahiers ce qui constituera un texte à proprement parler. Des jets (ou gestes) préparatoires donc, dont le premier, daté du 11 janvier 1948, commence ainsi : « On ne veut pas croire en l’importance fabuleuse / capitale déterminante / de la magie / dans la structure dynamique du monde » (cahier 391). Dans ce texte en lambeaux l’affirmation ne cesse de revenir : « Oui, il y a de la magie / la magie pratique et objective existe » (cahier 394), « Oui, la magie existe » (cahiers 396 et 404), jusqu’au dernier cahier qui le souligne encore : « eh bien oui la magie existe / Et on ne peut même pas savoir à quel point elle a toujours existé » (cahier 406).
Certes, rien ne saurait dans la trajectoire d’Artaud démentir cette croyance qui possède pour lui l’évidence du fait : son existence se sera placée tout entière sous son signe, orientée très tôt par une recherche d’efficacité au sens strict, c’est-à-dire pleinement magique, de la pensée, et visant par elle à recouvrer certaine vertu vitale – ou « magie de vivre » – susceptible de réduire l’antagonisme tantalisant de l’esprit et de la matière. Loin de constituer le support d’une rêverie littéraire (voire une métaphore vague de l’activité poétique), la magie se donne en effet dès ses premiers écrits comme le moyen d’une résolution effective des conflits et clivages de la pensée séparée (de la vie, du corps, du langage et d’elle-même) ; et Artaud d’affirmer dans Le Pèse-Nerfs (1925) l’existence d’ « un point phosphoreux où toute réalité se retrouve, mais changée, métamorphosée », « un point de magique utilisation des choses » (I*, 92) dont il attend que s’y remagnétise une vie malade, atteinte dans son foyer le plus intime et, selon son mot, frappée d’ « impouvoir ». S’il rejoint en cela la quête surréaliste d’un « certain point de l’esprit » où se résoudraient les dualités de la pensée, il se singularise cependant par l’orientation résolument dramatique, et non dialectique, qu’il lui donne. La rupture de 1926 avec le groupe de Breton est l’expression d’une divergence qui porte tout autant sur la nature de la révolution surréaliste que sur ses moyens d’action, Artaud s’en remettant davantage aux effets révolutionnaires d’une action magique de la pensée qu’à une pensée politique de l’action révolutionnaire (« Tout le fond, toutes les exaspérations de notre querelle roulent autour du mot Révolution. » [2]). Et certes, ce n’est pas sur la scène politique qu’il entend faire advenir les conditions d’une telle Révolution (et « refaire la vie »), mais bien sur la scène d’un théâtre conçu, dès l’entreprise du Théâtre Alfred Jarry (1926-1930), comme le lieu d’ « une véritable opération de magie » (II, 24).
On sait qu’il serait réducteur de considérer les idées théâtrales développées par Artaud du point de vue d’une seule volonté réformatrice d’un art dramatique déchu. L’assimilant à « un acte vrai, donc vivant, donc magique » (IV, 110), il pense le théâtre comme l’agent d’une thérapeutique cruelle visant à réintroduire dans l’existence humaine un élément vital, ce soufre d’une « constante magie » [3] qui lui fait défaut. Et s’il est amené à réévaluer l’idée même de représentation, qu’elle soit spectaculaire (sur le plan de la scène et des corps) ou spéculaire (sur le plan de la pensée et du langage), c’est dans la mesure où ses recherches témoignent d’un souci exclusif d’efficacité, par laquelle l’action dramatique affecterait directement (sans médiations réflexives), et comme par une contagion sensible de la pensée, le spectateur : « C’est par la peau qu’on fera rentrer la métaphysique dans les esprits » (IV, 95). Puisant largement dans les savoirs occultes et les sciences traditionnelles (notamment la kabbale et l’alchimie), la conception de l’acte théâtral développée dans Le Théâtre et son Double – qu’on peut bien considérer de ce point de vue comme un manuel de magie pratique – se fonde sur l’idée d’une « matérialité fluidique de l’âme » et d’une maniabilité des « forces » dont l’acteur, grâce à sa « connaissance des souffles » (son « athlétisme affectif »), serait en quelque sorte l’émetteur et qu’il pourrait ainsi transmettre directement dans le corps social.
« Mais si fort que nous réclamions la magie, nous avons peur au fond d’une vie qui se développerait tout entière sous le signe de la vraie magie. » (IV, 11). Tel semble bien être, de façon contemporaine à l’échec public de ses Cenci, le risque pris par Artaud lui-même, sa pensée magique de l’action théâtrale se transposant sur un plan personnel où il s’exerce à devenir l’acteur magique de sa propre pensée (ce qui peut aussi s’entendre comme un travail pour développer des « pouvoirs »). A partir du milieu des années 30, et sur cette scène intérieure qui va bientôt se déployer aux dimensions du monde, il effectue des gestes, des actes d’écriture par lesquels il tente d’inscrire sa parole directement (fantasmatiquement, diront certains) dans le réel. Si l’on en trouve les premières traces dans certaines « notes intimes » de 1935 [4], c’est au retour de son voyage au Mexique (et déçu dans son espoir d’y voir ressusciter la « culture magique » qui aurait pu encore révolutionner le cours historique des choses, comme le tour catastrophique de sa propre existence) que se donne à entendre, sur le mode imprécatoire, un verbe qui se veut immédiatement efficace et magiquement effectif : « Je dis ce que j’ai vu et ce que je crois ; et qui dira que je n’ai pas vu ce que j’ai vu, je lui déchire maintenant la tête ». Cette mise en garde qui ouvre la profération paroxystique-prophétique des Nouvelles Révélations de l’Être (1937) – où la langue se trouve comme suspendue dans l’attente de son inscription imminente (et apocalyptique) dans le réel – précède de peu le déferlement de violence performative des « sorts » qu’Artaud envoie de Dublin en septembre 1937, et à la confection desquels il reviendra à l’asile de Ville-Evrard en mai 1939, au plus sombre de son internement. A travers ces missives, parsemées de signes kabbalistiques et trouées de brûlures, qui visent à atteindre littéralement (donc physiquement) leurs destinataires, Artaud projette des « forces de morts » ou formule des conjurations pour éloigner le danger, comme dans le sort qu’il réalise le 16 mai 1939 à l’intention de l’occultiste Grillot de Givry et qui s’achève ainsi : « Son efficacité d’action / est immédiate / et éternelle. // Et Il brise tout / en[vo]ûtement. » [5].
Qu’on les comprenne sur le plan du langage comme l’exercice d’une performativité magique ou délire illocutoire, le propre de ces sorts est bien la recherche d’une « efficacité d’action », dont Artaud précisera, dans un cahier de février 1947, qu’il s’agissait déjà d’une « vitupération corporelle », d’ « une condamnation du monde psychique incrusté comme un morpion sur le physique » (cahier 237). C’est bien une lutte contre la prolifération invasive et morbide du « psychique » qui s’est alors engagée pour lui, lutte dont l’arme principale sera sa langue agissante, capable de contrer les forces d’envoûtement, et qui conservera des sorts leur incandescence (ou puissance de feu). Que le magique soit, du point de vue de la clinique, ce qui caractérise le mieux le psychotique, Artaud l’aura certes appris à ses dépens, lui qui dira avoir été interné « comme magicien » [6]. A l’heure où déferlent catastrophiquement des ténèbres historiques, il est définitivement entré en guerre contre les « puissances du temps ».
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C’est en février 1945, à l’asile de Rodez, qu’Artaud commence à remplir les petits cahiers d’écolier dans lesquels il ne cessera, jusqu’au bout, d’écrire et dessiner. On en compte 406 au total, où se donne à lire, davantage que la consignation de ses états (il ne s’agit pas d’un journal intime ou de seules notes psychologiques), et plus également qu’une élaboration critique (il ne s’agit pas d’une entreprise philosophique), un travail de réfection corporelle qui, prenant l’allure d’une « abracadabrante chevauchée du corps à travers tous les totems d’une culture ruinée avant d’avoir pris corps (XIV*, 9), l’amène notamment à sonder et réviser en profondeur l’économie chrétienne de l’incarnation. Ce travail est également celui par lequel Artaud, au cours des milliers de pages de ses Cahiers de Rodez, forge l’instrument verbal – à la fois arme, outil et chant – qu’il oppose à une « magie » dont le signe s’est pour lui obscurci et renversé, se chargeant de négativité.
A son retour à Paris après « 9 ans de solitude et d’horreur » (XIV*, 81), Artaud a en effet des comptes à régler avec l’occulte, dont il veut porter la nocivité en place publique. Tel fut l’enjeu de son fameux « tête à tête » du Vieux-Colombier (13 janvier 1947), dans lequel il incrimine une sombre vérité logée derrière la façade des apparences, dans l’occulte des rapports sociaux : celle d’une magie insidieuse, encadrée par la « police secrète des initiés », et qui traverse la société dans son entier. Car il n’est, selon lui, pas nécessaire d’être versé dans les arcanes de la haute magie pour la pratiquer et en tirer profit, et « un tel qui n’y entrave que pouic fait aussi de la magie noire » [7]. Cette dernière est ce qu’il y a de plus commun : sombrement prédatrice et déprédatrice de vie, elle témoigne d’une sourde et sinistre promiscuité ontologique. Dans les écrits de sa dernière période parisienne (1946-1948), Artaud ne cesse de raconter la société comme un enfer d’ombres passantes, de passes d’envoûteurs et de « partouzes d’initiés », prenant parfois l’aspect de la plus gothique des tentations de saint Antoine (grouillante d’animalcules, envahie de succubes et d’incubes, etc.), ou encore celui, aux accents baudelairiens, d’un cauchemar gnostique où, objet de l’envoûtement universel qui fait voûte sur lui, il se débat comme un noyé dans « ce monstrueux Sabbat merdoyant et sanguinolent de démons qu’est la vie en fait et en réalité » (cahier 399).
Ce cri de révulsion et de révolte face à l’être criminel du monde n’est pourtant pas celui d’une âme qui, nourrissant un désir (assurément morbide) de décorporation céleste, s’absorberait dans la nostalgie d’un plérôme extérieur ou d’une condition adamique originelle (ce qui fut en partie sa tentation catharo-chrétienne, lisible dans les écrits de Rodez de 1943-1944, et son rêve d’une corporéité « angélique »). Il y dénonce au contraire le fait d’une magie maligne qui s’exerce sur et à même les corps. Car c’est bien depuis le corps qu’Artaud incrimine l’occulte, et cette opération furtive par laquelle l’esprit ne cesse d’en subtiliser, au double sens de volatiliser et dérober, les forces de vie. Si la conscience est truquée, c’est que l’emprise du mental, du psychique et de la « dialectique cérébrale de la pensée » (cahier 398) prospère toujours sur un sourd désastre corporel. Artaud dénonce une entreprise d’expropriation menée de longue date, le désastre d’une dévastation des corps (dévaster : détruire en faisant le vide, en vidant les corps de leur vie propre). Pour produire ce vide, la société dispose certes de nombreux moyens, dont l’institution psychiatrique (« Les asiles d’aliénés sont des réceptacles de magie noire, conscients et prémédités » [8]), moyens qui sont encore, dans la prolifération des dispositifs d’envoûtement, ceux de la critique littéraire quand, s’attaquant aux vrais poètes (dont la lucidité supérieure fait le plus souvent des « suicidés de la société »), elle manifeste « cet esprit d’éternelle paresse […] qui s’est réfugié dans la critique des sources, comme des prêtres dans les liturgies de la messe fuient les spasmes d’un crucifié » [9]. En dernier lieu, ce sont les sources d’une vieille magie sacrificielle qu’Artaud met au jour, magie qui, se déployant à tous les niveaux de la société (elle est ce qui fait occultement lien dans le corps social), trouve son expression paradigmatique (et funeste modèle) dans le rituel catholique de la messe.
Son émission radiophonique Pour en finir avec le jugement de dieu (janvier 1948) – qu’il avait également pensé intituler, dans un renversement carnavalesque, « Avis de messe » – entend le faire savoir : « il n’y a pas d’acte humain / qui, sur le plan érotique interne, / soit plus pernicieux que la descente / du soi-disant Jésus-christ / sur les autels » (XIII, 86). Le rituel eucharistique apparaît comme le lieu d’une opération dont le haut degré de nocivité repose sur l’efficacité concrète des moyens liturgiques mis en œuvre : « la messe contient l’un des moyens d’action réelle les plus efficaces de la vie, mais cela les foules ne le savent pas, et que ce moyen d’action est ténébreux, qu’il est érotique et sombre, car on parle de messe noire mais c’est le principe et la raison d’être même de la messe d’être noire » (XIII, 258). A travers l’opération dite de transsubstantiation (où s’entend le bruit de succion d’une aspiration goulue), le sacrifice de la messe ne cesse de réitérer une mise à mort dont la victime (mais hostile hostie de ce vampirisme divin) n’est rien d’autre que le corps humain ; manière qu’ont les exécutants du rite de s’en repaître, d’en pomper sourdement la vie, d’en extorquer une manne (la crème de leur « saint chrême »). Car obscène est pour Artaud le théâtre sacramental de cette magie eucharistique qui, se dérobant aux regards, enfonce dieu dans la chair (comme on dit qu’un ongle s’incarne) ; et obscène dès lors cette chair pénétrée d’esprit (carne de ses incarnations) puisque, en définitive, leur opposition recouvre une collusion occulte dont seule la production effective d’ « un nouvel élément nommé corps » est susceptible pour lui de réduire le funeste antagonisme [10].
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Tel est le contexte de fond – et dernier Théâtre de la Cruauté – des cahiers du début de l’année 1948, et de ce texte inachevé qui peut être considéré comme une ultime mise au point d’Artaud sur la question de la magie. S’il semble avoir d’abord pensé l’intituler « Extermination de la magie » [11], c’est sur la couverture du dernier de ses cahiers qu’il trouve, par le fait même, son titre définitif : « L’exécration du magicien inné » (cahier 406). Ce personnage, qui est certes celui de nombreux rôles, apparaît comme une dernière figuration de ce contre quoi Artaud se sera jusqu’au bout mis en lutte : ce méchant magicien, cet envoûteur éternel qui, s’épargnant le vrai travail de naître, ne cesse de dévaster le corps de l’homme pour en capter maléfiquement la vie et y maintenir son emprise [12]. Le terme d’ « exécration » dit bien la nature des sentiments que lui inspire une telle « innéité » (celle de son éternel non-fait) : exécrable est ce qui suscite l’horreur et le rejet, en l’occurrence cette magie sacrificielle par le moyen de laquelle les êtres ont ainsi « choisi de maintenir le corps de l’homme sous le contrôle direct de dieu » (cahier 397).
Le geste exécratoire d’Artaud dit cependant davantage que la seule négativité d’un rejet révulsé (et sa pure « force d’abjectation »). En deçà de son sens courant, le terme se trouve en relation étymologique directe avec la notion de sacré, et d’ailleurs pensé comme tel de longue date par la théologie catholique où l’exécration se présente comme un renversement effectif de l’acte de consécration (il est son antonyme et possède sa même valeur performative-magique). Exécrer, c’est extraire (tirer hors) du sacré (ex-sacere) l’objet, lieu ou personne qui a été consacré, acte sans lequel il demeure occultement imprégné de présence divine quand bien même il en serait désaffecté [13]. En finir avec l’abominable d’un corps sinistré par dieu, ce n’est pas pour Artaud se contenter de nier l’existence de celui-ci et s’affranchir ainsi à trop bon compte d’une emprise dont la nature même est d’être occulte. Son athéisme, proche en cela de Nietzsche, ne saurait s’en remettre aux effets apparents de sécularisation historique pour éteindre un tel foyer d’infection. Ce serait plutôt, par un acte d’exécration généralisée, exorciser dieu afin de l’extraire effectivement du corps où, telle une hantise, il ne cesse de faire retour (fut-ce sous forme « microbienne » [14]) ; manière pour Artaud, en dernier lieu, d’en ressaisir jusqu’à la force messianique : « c’est l’état de mon corps qui fera le Jugement dernier » (cahier 400).
L’exécration ainsi comprise pourrait se présenter comme une procédure de profanation, selon la définition qu’en donne Giorgio Agamben : « Profaner, c’est restituer à l’usage commun ce qui a été séparé dans la sphère du sacré. » [15] Exécrer la magie – « oui la magie existe et je l’exècre » (cahier 404) –, ce serait pour Artaud s’en réapproprier l’efficacité d’action en en renversant de nouveau le signe (en reprendre possession en la rendant propre à nouveau). Sa pratique exécratoire est une magie restituée à l’usage de l’homme et qui lui rend les moyens de sa révolte. Car à cette magie malfaisante qui est « immixtion perpétuelle de dieu » (cahier 398), Artaud en oppose une autre, dont il convoque la mémoire : « L’agie / la vieille agie oubliée / la pauvre / où est-elle ? / morte et enterrée / partout remplacée en nom comme en chose, en fait par la magie / l’acte mauvais fait dès l’origine pour le mal faire / pour faire mal / pour faire le mal » (cahier 405). Cette « agie » (dont la passion entre en écho avec celle de ses « filles de cœur à naître »), c’est l’action en souffrance, supplantée et refoulée, qu’Artaud, dans l’éprouvant labeur de ses créations et batailles, s’emploie à retrouver, celle dont il travaille à restaurer (hors littérature) la poétique, et dont l’efficacité est une façon de faire corps contre l’esprit, d’agir contre le mal agi et le mal fait de cette magie « qui démaçonne et dénivelle le corps, […] qui fond le corps en esprit et en principe / qui fait du corps cette coulée de petit lait, / ce courant laiteux isolé dans le trajet du corps entier de la marche de maçonnerie entière » (cahier 406). A cette liquidation (qui défait le corps, aux deux sens de le vaincre et déconstruire), Artaud oppose en effet sa manière propre, qui est une façon de faire intégralement son corps « à la main », recourant pour cela à « des moyens non magiques, où la magie [doit] à un moment donné avoir cédé la place aux opérations du simple ouvrier / du plus ordinaire main d’œuvre. » (cahier 397).
Dans cette veine maçonne (et pas franchement maçonnique) de ses derniers écrits, Artaud dit son propre usage, manuel et artisanal, d’une magie qui, sans apparat ni cérémonial, sans symbolisme ni arcanes, requiert un appareillage simple, le simple appareil du corps : travail de la diction au marteau sur le billot, page ou subjectile « forcené » par le coup de crayon, exultation vocale des glossolalies, projections dansées du « corps xylophénique », et surtout du souffle, la magie corporelle simple d’un souffle qui fait corps. Celle dont pour nous portent trace ses derniers écrits et dessins ; celle qui, magie pour magie, est aussi une manière de faire enfin silence [16].