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30 août 2010, par Olivier Favier
« En 1967, je distinguais deux formes, successives et rivales, du pouvoir spectaculaire, la concentrée et la diffuse. L’une et l’autre planaient au-dessus de la société réelle, comme son but et son mensonge. La première, mettant en avant l’idéologie résumée autour d’une personnalité dictatoriale, avait accompagné la contre-révolution totalitaire, la nazie aussi bien que la stalinienne. L’autre, incitant les (...)
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26 décembre 2011, par Edmondo de Amicis (1846-1908),
Olivier Favier
Dans un hôtel de montagne
Les nouvelles de la guerre viennent avec les journaux. Quand depuis plusieurs jours on n’annonce plus de nouveau massacre, la plupart les jettent avec dépit ou ennui, et quelques-uns vont jusqu’à s’écrier : Mais qu’est-ce qu’ils font ? Ils s’amusent ? Mais en voilà un autre, et tout le monde se remet à lire avec avidité, sans qu’aucun visage ne laisse apparaître, pour ce que (...)
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1er janvier 2011, par Fred Vargas,
Olivier Favier
La revue des ressources vous propose de relire cet article publié le 29 décembre 2009 sur l’affaire Battisti.
Rappelons tout d’abord quelques faits connus de tous les historiens, mais que les médias semblent systématiquement oublier. Entre 1971 et 1974, l’Italie fit l’objet de trois tentatives ou projets de coups d’état d’extrême-droite, en lien avec les services secrets de l’état. Pour finir, on fit (...)
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14 novembre 2010, par Guido Gozzano,
Olivier Favier
Quand les poules avaient des dents
Et que la neige tombait noire
Écoutez moi bien les enfants
Écoutez, écoutez l’histoire
...d’un vieux paysan qui avait trois fils. Quand il sentit venir l’heure de sa mort, il les appela à son chevet pour un dernier adieu.
« Mes fils, je ne suis pas riche, mais j’ai gardé pour chacun de vous un précieux talisman. À toi, Cassandrin, qui es poète et le plus (...)
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6 janvier 2013, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
J’ai une technique. Quand je participe à une réunion, je m’assois, je sors mon pistolet et je le pose sur la table.
Ce n’est qu’une technique, je l’utilise pour vivre en paix avec mes semblables.
Mais je dois me donner des règles.
La première règle c’est de « sortir aussi le pistolet » je dois le sortir dès que j’arrive.
Je ne voudrais pas que quelqu’un pense que je sors mon pistolet parce que la (...)
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27 mai 2010, par Olivier Favier
L’histoire de la bicyclette remonte à 1817, avec la création de la « poutre à roulettes » du baron von Sauerbronn, connue en France sous le nom de « draisienne ». L’étape décisive est franchie en 1884, avec l’invention d’un modèle dit « de sécurité », qui possède une transmission par chaîne et des roues de taille raisonnable, préservant le cycliste des chutes en soleil. La « petite reine », comme on l’appelle (...)
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12 décembre 2009, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Même si je ne comprends pas grand chose à la photographie, j’ai toujours pensé que Ghirri était un génie. Je le lui ai dit une fois, en fait, que je pensais qu’il était un génie. Il s’est un peu caché et il a dit « allons donc », mais on voyait qu’il y croyait et qu’il était content, il a fini par dire : « Mais bien des gens ne me comprennent pas. » À cette époque l’idée que quelqu’un ne le comprenne pas me (...)
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10 septembre 2008, par Olivier Favier
Un jour mon père
m’emmena au cinéma
nous ne faisions pas grand chose ensemble
il ne donnait que
lui-même
on ne lui avait rien donné
il n’avait rien à rendre
je parle à l’imparfait du père de mon enfance
il me dit
je voudrais que tu voies ce film
je boitais
il m’aida à traverser la place
je boitais mais j’étais fier
mon père si grand
cette place si grande
ce futur proche (...)
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29 avril 2010, par Olivier Favier
Arrigo Boito (1842-1918) est surtout connu pour avoir écrit les livrets des derniers opéras de Verdi, Otello et Falstaff, et pour avoir composé un Mefistofele. On sait moins qu’il fut poète : il publia, en 1877, un Livre des vers, où sont exposées ses conceptions dualistes, manichéennes de l’homme – au sens gnostique du terme. Le polémiste baudelairien, qui en avait appelé au siècle à venir comme à (...)
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15 avril 2010, par Olivier Favier
« Les choses sont comme elles sont, impitoyables et absurdes. Nous sommes punis bien plus que nous ne le méritons. »
George Steiner
« Si la littérature n’est pas un repère de femmes fatales et de créatures de perdition, alors elle ne vaut pas la peine d’être écrite. »
Julien Gracq
« Un livre immonde. » Ces mots du journaliste Emilio Treves disent assez l’accueil reçu en 1879 par Giacinta, le (...)