Le Viêt Nam est parmi les pays d’Asie du Sud-Est celui dont les Français ont la plus nette représentation – ce qui ne veut pas dire la meilleure connaissance. En effet, si les relations entre nos deux pays sont fort anciennes et ont trouvé à s’intensifier au fil d’une histoire tumultueuse et souvent douloureuse, il n’en est pas moins resté bien des idées reçues.
A l’occasion du nouvel An, le Têt, célébré par les Vietnamiens ces jours-ci, la Revue des ressources consacre toute une semaine, du 31 janvier au 5 février 2011, à explorer l’histoire commune entre France et Viêt Nam grâce à la littérature et au cinéma.
Ainsi dès lundi, l’historien Nguyên Thê Anh révélera les réalités du dialogue entre France et Viêt Nam depuis trois siècles, et le comparatiste Henri Copin – qui passa enfance et adolescence au Viêt Nam et au Cambodge – reviendra sur le dernier film de Jacques Perrin et Eric Deroo L’Empire du Milieu du Sud qualifié d’Élégie du Mal jaune.
Mardi, la traductrice et critique littéraire Doan Cam Thi proposera une exploration, non pas philosophique mais littéraire, du rapport qu’entretient le sujet à l’Histoire et à la mémoire à travers le roman Le Chagrin de la guerre de Bao Ninh.
Le jour suivant, les mêmes Doan Cam Thi et Henri Copin donneront à lire, pour la première, une analyse de nouvelles qui montrent comment la littérature travaille contre la machine idéologique qui s’ingénie à fabriquer le passé glorieux fondé sur les seuls mouvements « patriotiques » et à imaginer une nation « harmonieuse » : ce sera Versions secrètes de la guerre américaine au Vietnam. Quant au second, il présentera, en contrepoint, ses réflexions sur la fabrication de l’Indochine dans le cinéma français.
Le professeur Nguyên Thê Anh remettra en question l’unité de la société du Viêt Nam, construite selon une volonté d’endoctrinement. Ce même jour, le jeudi 3 février, Doan Cam Thi abordera la question très contemporaine au Viêt Nam du parricide dans son article Les mauvais pères.
Vendredi, Philippe Dumont, le rédacteur en chef des Carnets du Viêt Nam, parlera du cinéma vietnamien des origines à aujourd’hui en deux articles : le premier sur les débuts du cinéma vietnamien et le second sur ce même cinéma depuis la nouvelle orientation politique (Đổi mới, le Renouveau), c’est-à-dire de 1986 à 2011.
Enfin samedi, place à deux écrivains vietnamiens, l’un du Nord, Do Khiem alias Do Kh., l’autre du Sud, Vu Than Son, pour leurs textes respectifs Spleen à l’hôtel : autoportraits, bijou photographique d’humour, et Postface à la pluie qui rappelle que le poète est porteur de feu.
En espérant que cette riche semaine vous aura donné envie de découvrir les autres ressources vietnamiennes et asiatiques de notre site et envie de lire leurs auteurs.