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Ma vie ratée d’Amélie Nothomb 

(extraits)

lundi 21 septembre 2009, par Frédéric Huet

Lundi.

Ni d’Eve ni d’Adam, d’Amélie Nothomb, c’est faire passer son histoire pour quelque chose d’exceptionnel. Paroles d’Amélie : « Stupeur et Tremblements pourrait donner l’impression qu’au Japon, à l’âge adulte, j’ai seulement été la plus désastreuse des employées. Ni d’Eve ni d’Adam révélera qu’à la même époque et dans le même lieu, j’ai aussi été la fiancée d’un Tokyoïte très singulier. » « Très singulier », le mot est un peu fort je pense. En quoi son compagnon est-il extraordinaire  ? Est-ce le fait qu’il fasse de la raclette avec une manette remplie de gadgets, qu’il pratique des exercices d’écriture sur le sol et qu’il possède un goût prononcé pour le voyage en solitaire ? Tu parles d’une singularité. De qui se moque-t-on ? « Amélie Nothomb est le contraire d’un écrivain marketing », dit Richard Ducousset, son éditeur chez Albin Michel. Mais alors, interrogation : pourquoi la phrase sur la quatrième de couverture ? Faire vendre ? Si le compagnon d’Amélie est exceptionnel, moi je suis incroyable. Cessons là la plaisanterie : tout individu est singulier. Et dans son histoire, chacun est exceptionnel. Chacun a ses particularités, ses manies, ses habitudes. Son monde intérieur qui ne ressemble à rien ni à personne. Aussi Amélie Nothomb n’est pas au-dessus du commun des mortels. Sa relation avec son jeune Tokyoïte : de la mystification.

D’ailleurs, comment peut-elle vivre une histoire aussi fluide qu’elle le raconte alors qu’elle vit à côté un drame au sein d’une entreprise japonaise (voir à ce propos Stupeur et Tremblements) ? Ce n’est pas cohérent tout cela : son malaise n’apparaît nulle part. Seulement son absence de sentiments pour son compagnon (ce qui en soi n’a rien de spécial) y est exprimé.

Puis, dans son livre, jamais elle ne fait d’allusions à ses complexes, à son poids, à sa laideur physique qui sont pourtant des choses essentielles dans une relation sentimentale. Non, Amélie préfère passer ces choses sous silence, écrire que tout va bien dans le meilleur des mondes, dire au monde qu’il lui est facile de fréquenter un garçon sans problème de communication physique, verbale ou mentale. Le mensonge est d’autant plus grotesque qu’il s’adresse à de jeunes lecteurs, des adolescents la plupart du temps (c’est son lectorat). Ces jeunes gens croiront naïvement ses propos, adhèreront à son monde, concluront que tout est facile dans la vie (puisqu’Amélie l’a dit). Ceux-ci penseront qu’il n’y a pas de composante psychologique qui entre en jeu dans une relation amoureuse, que les problèmes que vivent les ados et les jeunes étudiants (mal-être physique, problèmes d’acceptation du corps, réticences à s’offrir) sont certainement imaginaires.

Les lecteurs sont tout simplement maintenus dans un leurre. Amélie, qui a leur âge dans le livre, la vingtaine, les y maintient.
Sa littérature est toxique.

Toxic. You know that you are toxic, Amélie ?

Ni d’Eve ni d’Adam. 400 000 exemplaires. C’est donner des pelures de patates pourries aux cochons.
Ni d’Eve ni d’Adam. Prix de Flore. La gueuse pourra aller boire autant qu’elle veut au café de Flore. Elle ne paiera pas. C’est gratuit pour elle pendant un an. Une dot de 6000 euros en plus du prix. Que va-t-elle en faire ? Me la donner, tiens.

Micro-trottoir :

— Avez-vous déjà entendu parler d’Amélie Nothomb ?

— Oui, elle est écrivain.

— Et ?

— Eh bien, elle est assez connue mais je crois que beaucoup de gens la lisent parce qu’elle a sa photo partout dans les magazines.

Dans Le Nouvel Observateur, à propos du livre : « Un remake de Duras en fade comédie sentimentale qui passe en revue tous les clichés sur le Japon : un chapitre sur la nourriture, un autre sur l’université, un sur le mont Fuji, etc. un très bon Nothomb a-t-on entendu répéter tout l’automne. Sur une échelle de Nothomb, peut-être ? »

Parallèlement à cela, dans Le Figaro Magazine  : « Lisons plutôt son dernier roman, considéré à l’unanimité comme un très bon cru, bon château, bonne année. Une dernière chose : il est très agréable et même très reposant de lire un roman sans la moindre scène de sexe. Fait assez rare dans nos lettres contemporaines pour être remarqué. »

De sexe parlons-en. Quand l’auteur en parle, c’est pour le renier ou l’éluder : les vieux n’ont pas droit à la sexualité. D’ailleurs, ils sont assimilés à des êtres pervers, des vicieux. (Voir à ce titre la scène du Jacuzzi où un sexagénaire l’épie.) Sa réaction de rejet vis-à-vis du vieillard dénote à mon sens une réaction vieillotte, une étroitesse d’esprit affligeante ou une inexpérience totale en la matière. Puisque si ça avait été un jeune homme au charme fou, quelle aurait été sa réaction, à la gueuse ? Je vous demande un peu.

« Il n’est pas banal que j’écrive une histoire où personne n’a envie de massacrer personne. » Je pense : mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ? En quoi cela change-t-il le monde ? Qu’elle retourne en Belgique.

Manger ses chocolats.

Il y a toujours un moment où ça bascule dans le ratage chez Amélie. En général, ça commence bien, même très bien. Deux trois phrases pour mettre en appétit, courtes, bien ficelées, on accroche, on entre direct dans le récit, on dévore, quand tout à coup, au milieu du livre, on ne comprend plus : ça prend une tournure à laquelle on ne s’attendait pas. Une mauvaise tournure que l’éditeur n’a même pas pris la peine de rectifier : ça part en couille.

Comment peut-on aimer un livre aussi creux que Ni d’Eve ni d’Adam  ? Pourtant j’ai beaucoup aimé. Sincèrement. Ça m’a plu. Elle sait y faire la gueuse. Y a pas à dire. Elle sait écrire. C’est une chose qu’on ne peut pas lui enlever, ça, ni lui reprocher. Son écriture. A la gueuse qui s’empiffre de bière.

Pourtant : abandon d’Hygiène de l’assassin dans les trente dernières pages. Véritable souffrance à la fin. Déception (énorme). Longueur. Futilité. Alibi du meurtre grotesque et pitoyable. Etirement sans fin dans l’inutile. Je ne lirai plus jamais un livre d’Amélie Nothomb. Enfin de Fabienne Nothomb puisque c’est son véritable prénom. Mademoiselle a changé d’identité juste avant la publication de son premier roman. Une sacrée farfelue, Amélie.

En plus, elle n’est même pas belle.

« Amélie Nothomb n’est pas si moche. Elle a des yeux vert-gris et de très jolies mains blanches aux longs doigts fins. Je suis littéralement fasciné, muet de stupéfaction devant sa douce mythomanie. Quand je lui dis qu’elle ressemble à Christina Ricci, elle dit : « Je sais ». Quand je lui demande comment elle va, elle répond : « Je sais pas. » Alors elle devient très belle. » C’est ce qu’écrit Frédéric Beigbeder dans L’Egoïste romantique.

Et elle, de déclarer dans une interview : « A l’âge de l’adolescence, je me trouvais parfaitement atroce, et j’étais persuadée que tout le monde dans la rue me regardait et que j’inspirais la répulsion. »

Les monstres de laideur dans ses livres sont nés de cette manière qu’elle a de se voir.

(…)

Vendredi.

Bon là, il est 13 heures. Dans deux heures je dois aller voir Anna Gavalda à sa dédicace. Je m’y rends avec une amie qui est enceinte et que je n’ai pas vue depuis quatre mois au moins. Je reviens juste de mon ménage que j’ai bâclé. C’était la fin de ma mission.
Après Anna Gavalda, je dois aller faire deux visites mystères chez SFR. Que de travail en ce moment, vraiment. Ça n’a pas toujours été comme ça.

Je vous raconterai donc la dédicace d’Anna Gavalda. Je suis impatient.
Je vous raconterai comme elle est belle. Comment elle se tient. Et ce qu’elle m’a dit. Et je lui dirai ça :
Vous savez que vous avez de la chance ?
Je lui dirai ça, tiens, oui.

Je n’arrête pas d’y penser.

Voilà. Je suis allé à sa dédicace. Je vous raconte.
En arrivant, déjà une queue énorme dans la rue.
Anna Gavalda n’était pas encore installée, il nous a fallu attendre, mon amie enceinte et moi.
Mon amie avait apporté avec elle Ensemble, c’est tout en poche.

Avant, on était allé voler Je l’aimais en poche dans une librairie d’occasions.

Mon amie a commencé à ne pas se sentir bien dans la queue, à cause de son ventre. On est donc rentré dans la librairie, les gens nous ont laissé passer gentiment. Pas mal de bonnes femmes hystériques dans la queue quand même.

Moi je regardais Anna Gavalda. Elle dédicaçait à l’aide d’un pinceau et de peinture à l’eau. Comme une écolière. Une gamine. Elle s’appliquait énormément. Je la regardais et je n’arrêtais pas de penser à la question que je voulais lui poser :

— Vous savez que vous avez de la chance ?
(Mon amie m’a fait remarquer dehors que c’était un peu violent de lui demander ça. Je ne voulais pas l’agresser, je me suis dit que finalement je ne lui dirais rien mais ça a été plus fort que moi.)

Arrivé notre tour, elle nous a demandé quelle dédicace on voulait. On a dit un truc court. Avec l’empreinte du doigt. Elle a dit :

— Expliquez-moi.
Alors j’ai pris son doigt, elle s’est dérobée, j’ai dit :

— Vous le mettez dans la peinture verte et vous le posez sur la page. Comme ça on aura votre trace.

— C’est pour qui ? elle a dit.

— Moi, a dit mon amie.
Car moi je ne voulais pas de son livre. Ou alors, à la rigueur, le voler pour le lire plus tard, bien plus tard quand je serais très vieux et quand elle, elle n’aurait plus aucun succès. Mais mon amie n’a pas voulu que je vole de livre.

A la librairie ils avaient instauré un système de pastilles bleues collées sur les livres afin d’éviter la confusion entre les livres achetés sur place et ceux ramenés de chez soi. Et ceux, bien sûr, volés !

J’ai donc abandonné l’idée de voler le livre d’Anna Gavalda La Consolante. J’ai dit au patron :

— Y a du monde. C’est énorme.
Le patron de la librairie a dit :

— Oui, c’est une grosse signature. Au Salon du livre elle a signé aussi. Enormément de monde. Elle est agréable. C’est une personnalité attachante.
Derrière lui il y a une photo de Tanguy Viel, un auteur des éditions de Minuit. Très mal habillé. Qu’est-ce qu’il est moche, je pense en voyant la photo.
Je dis à propos d’Anna Gavalda :

— C’est grand public.

Puis devant Anna Gavalda :

— Y a plein de monde dehors. Une queue énorme. Vous avez vu ?
Elle a l’air évasif. Comme si elle ne voulait pas entendre ce que je lui dis, la réalité. Elle sourit, remue la tête comme pour se réveiller d’un rêve extraordinaire. Je dis :

— Qu’est-ce que ça vous fait de voir tous ces gens ?

— Absolument rien ! dit-elle en riant.
Après, pendant qu’elle dédicace et dessine au crayon de bois sur le livre de mon amie, je dis :

— Vous avez de la chance.
Elle ne m’entend pas. Mon amie a parlé en même temps que moi. Anna Gavalda lui a demandé si c’était une fille ou un garçon le bébé qu’elle attendait. Mon amie a dit :

— Une fille.
A la fin, quand Anna Gavalda a fini son dessin, je lui redis d’une voix douce, intimidée, je veux voir sa réaction :

— Vous avez de la chance.
Elle répond un peu ailleurs, toujours, comme si elle s’était trop concentrée sur le dessin :

— Oui, oui, c’est vrai.

Le dessin représente une femme enceinte de profil, longiligne. La dédicace : « Je t’embrasse, Tata Anna. »
Avec une tache rose qui est le bout de son doigt qu’elle a taché de peinture. Elle souffle sur la tache pour la faire sécher plus rapidement. Puis elle touche le ventre de mon amie. Elles se sourient Anna Gavalda et mon amie.

Au-dehors je dis :

— Elle est perchée !

A 19h20 il y a encore la queue. Et après la queue, Anna doit encore signer quarante livres pour ceux qui n’ont pas pu venir. La librairie ferme à 19 heures. Normalement.

Plus tard, tout seul, je repasse deux fois devant la librairie. Et finalement je vais parler au patron de la librairie qui est dehors à fumer sa cigarette et qui me dit :

— Les livres d’Anna Gavalda, ce ne sont pas les livres que je lis en général.
Il ajoute qu’elle est en tournée (comme Johnny Hallyday) jusqu’au mois de juin, et que demain elle va à Paris signer dans une autre librairie, à Covention.

Entre-temps je suis allé faire mes visites mystères chez SFR, j’étais complètement excité. Dans les magasins, j’ai raconté n’importe quoi aux vendeurs, sans suivre la trame du scénario imposé. En revenant, dans le tramway, je me suis rendu compte que je n’avais pas ma carte de transport sur moi.

Sentiment de tristesse à partir de ce tramway. Qu’est-ce que j’ai ?

Samedi.

« Je suis un être mauvais et dénué de tout sentiment », déclare Michel Fourniret, tueur en série des Ardennes. Une déclaration faite dans les mains d’un lecteur de 20 Minutes assis à côté de moi dans le tramway.

Peut-être suis-je comme cet ogre des Ardennes ? Je tue tout le monde dans ce journal. Peut-être aussi dans la vraie vie. Serial killer je suis. Faut m’enfermer.

J’ai envoyé par mail l’extrait de vendredi de ce journal à l’amie enceinte. Je n’aurais jamais dû faire ça. Il ne faut jamais montrer son texte en cours. Cela peut jouer, influer sur le texte. 9a peut briser l’ensemble. Les gens de l’extérieur n’ont donc pas à donner leur avis ou leurs impressions sur ce qui est en train de se faire (mais uniquement après, quand le texte est achevé).
C’est d’ailleurs pourquoi je ne montre jamais et ne dis jamais ce que je fais. Quitte à me faire violence. Parce que d’habitude, j’ai toujours envie de dévoiler. (Mais qu’est-ce qu’on en a à faire encore une fois ?)

Quelle sera l’issue de ce journal ? Un happy end comme dans les contes de fées (réponse positive d’un éditeur qui met fin à mon supplice) ou bien une dérive à la Charles Bukowski (naufragé en manque d’argent, dans le sexe mais pas dans l’alcool) ?

A P.O.L, j’imagine envoyer un mail. Pour le service des manuscrits où travaille une certaine Chloé (je sais qu’il y a une fille qui s’appelle comme ça parce que j’ai obtenu un mail de retour un jour pour un autre manuscrit). Je taperai donc les mots suivants : Puis-je espérer une réponse de votre part ? Ou bien dois-je me résoudre aux ténèbres ? Mais je n’envoie rien, je me dis : A quoi ça servirait ? Le manuscrit, en l’occurrence Le Corps débile, est en lecture ou bien en discussion ou bien rien de tout cela. Il attend seulement d’être foutu à la poubelle. La lettre de refus ne m’a pas encore été envoyée.

Mais peut-être qu’ils ne me donneront aucune réponse à cause de cet extrait de mail envoyé un jour : « Parfois je me dis que c’est parce que je suis homosexuel qu’on ne veut pas me publier, qu’on n’aime pas les sales pédés comme moi, ou bien, pire, que je suis vraiment trop nul en écriture, qu’il n’y a aucun espoir. Que je gâche ma vie à faire ça. Que je n’en ai pas conscience, qu’il faudrait m’arrêter, quelqu’un pour me le dire, peut-être vous. Cela prête à rire mais ce sont vraiment mes pensées quand m’arrivent les lettres négatives. Et je ne peux pas lutter contre ça. » Je ne blague pas. Je leur ai vraiment envoyé ça. Taré que je suis.

(Je note : aucune réponse de P.O.L suite à ce mail. On peut croire que les employés sont rentrés dans leurs carapaces comme des tortues. Ils sont un peu comme des Mandchous, me direz-vous : quand ils ont décidé de se taire, il est impossible de connaître le moindre élément de leur vie.)

Je critique peut-être trop ? C’est ça. Je suis de la campagne, que voulez-vous, j’ai été élevé là-bas. Je fais comme les ruraux, les paysans, je critique les gens, mes voisins. Calomnie, diffamation, rumeur, légende rurale ou urbaine. Je critique trop et puis je vole dans les magasins. Mon obsession d’ailleurs, à chaque fois que je rentre quelque part : savoir comment les tirer. Quand il n’y a pas de bip et qu’il n’y a pas de bornes à la sortie, alors je glisse l’article sous mon manteau ou sous mon pull.
Je suis comme ça. Je ne fais que tricher. Je ne respecte rien car il n’y a rien d’honnête dans la vie. Que croyez-vous ? Qu’il suffit de travailler toute sa vie comme un chien pour profiter d’une vie agréable. Mais vous rêvez. Vous crèverez entre-temps d’un infarctus parce que trop de stress au travail ou vous vous retrouverez horriblement épuisé par un patron qui vous aura bel et bien exploité, alors vous deviendrez tout impotent, les os des poignets tout usés.
C’est comme la grand littérature, vous me ferez remarquer. Des grands écrivains de merde qui incarnent des injustices cinglantes. Comme Anna Gavalda, jolie et gentille fille mais il en faut. Moi je dis : pourquoi ne pas participer à ce grand désordre absurde ? Du n’importe quoi dans ce grand n’importe quoi, ce n’est pas grand-chose au fond ?

J’analyse. Je dissèque. Constat froid et clinique.

« L’estime des libraires, la bienveillance des lecteurs, mes livres qui sont de beaux objets en soi et, surtout, cette indifférence totale aux règles du marketing m’enchantent. S’il avait fallu s’en tenur aux diktats du marché et toutes ces foutaises, je n’existerais pas. Toutes les grandes maisons qui avaient refusé mon premier manuscrit m’avaient répondu : « Les nouvelles ne se vendent pas. » (Anna Gavalda, Lire, mars 2005.)
Ces propos, c’est bien, ça va. Anna remonte tout à coup dans mon estime. Mais une question me taraude : à elle, on avait pris le soin de lui répondre par une lettre personnelle. A moi, rien du tout. A part P.O.L pour un petit récit (« Nous ne pouvons pas encore une fois vous proposer de publication ») et Fayard pour un recueil de nouvelles plus ample (« Vos nouvelles nous ont beaucoup fait rire hélas… »), on ne m’a jamais envoyé que des lettres impersonnelles. Anna Gavalda, elle, avait déjà de la chance d’avoir des réponses personnalisées, c’est pour vous dire si elle était prédestinée à une grande carrière.

Faut se rendre à l’évidence : je ne suis qu’un minable et ce journal est minable. C’est un agenda people. Rien d’autre. Et je choisis un titre avec une écrivaine connue pour faire vendre. Vraiment aucun intérêt. Remarquez, je ne surfe sur aucune vague. Aucun thème volé. Pas de plagiat. C’est pas comme Marie Darrieussecq. Enfin paraît qu’elle copie. Pas de diffamation tout de même. Elle aurait tout piqué à Camille Laurens et à Marie Ndiaye pour Naissance des fantômes. Je finirai comme je ne sais pas qui moi, un inconnu tiens, chez un éditeur de quartier tiens. Elle aurait également singé un peu trop librement un des livres de Camille Laurens, pour Tom est mort. Et mon journal ne sera distribué que dans ma rue : rue des Bons-Français. Tu parles d’un nom en ces temps de Sarkose.

P.-S.

Ma vie ratée d’Amélie Nothomb, 2009.
Avec l’aimable autorisation des Editions Anabet.

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