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vendredi 10 février 2012, par
« [...] À l’encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur activité réelle ; c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même, les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l’on peut constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d’autonomie. Elles n’ont pas d’histoire, elles n’ont pas de développement ; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l’individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l’on considère la conscience uniquement comme leur conscience. [...] » Karl Marx et Friedrich Engels. [1]
Des Flandres en Vaucluse, Hals vs Rembrandt, Capitaine et Catitaine. Bretagne - au Pont d’Avignon.
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Note de la photographe : Mathilde avait ramené ce homard du Conquet, en Bretagne. C’était en août 2010, l’année des 80 ans de Yann. Elle était allée relever les casiers avec un vieux pêcheur qui lui avait dit : « S’il y a un homard, il sera pour ton papa. »
Allemagne : le 55è festival du film documentaire de Leipzig (DE), qui se déroulera au long d’une semaine à la fin du mois d’octobre et au début du mois de novembre, en 2012, présentera le film J’ai huit ans : DOK Leipzig 29 Oct – 4 Nov 2012 55th International Leipzig Festival for Documentary and Animated Film. I am eight years old.
Le portrait de Yann Le Masson en logo est un recadrage d’une photo © RV Dols, en 2011.
En logo de survol, il s’agit du recadrage d’une capture d’écran, gros plan du visage d’un des enfants algériens d’un camp de réfugiés en Tunisie, pendant la guerre d’Algérie, auxquels le film J’ai huit ans est consacré.
[1] Cette citation est extraite de L’idéologie Allemande (Feuerbach - Opposition de la conception matérialiste et idéaliste ; A. L’idéologie en général et en particulier l’idéologie allemande). Elle n’est pas arbitraire car Marx était une référence récurrente de Yann Le Masson, le conflit et sa résolution dialectique étant pour le cinéaste le viatique de la création artistique à l’égal de la vie à deux. Le conflit interpelle les partenaires et leur rapport au monde sous la forme d’une question qui ne peut rester irrésolue s’ils veulent poursuivre ensemble ; la résolution dialectique entre les parties en cause métamorphose le conflit en unité critique — l’ouvrage, l’œuvre, le rapport social, l’amour, etc... D’ailleurs, Yann Le Masson a répondu dans ce sens à une question, venue du public, lors de la présentation de son œuvre au Festival du Cinéma du réel, en 2010, à Paris — voir la vidéo dans La RdR à l’article Voir vs Regarder 1/2.. Le marxisme chez Le Masson est socialement et individuellement intégré, organique (structurel) — poussant jusqu’à soi dans une conception postmoderne, personnelle, celle de l’intellectuel ou de l’artiste organiques collectifs au service des classes exploitées (telle la modernité engagée chez Gramsci) — dont son œuvre et sa vie attestent qu’il ne la reniait pas pour autant qu’il fût différent.