- 1er avril, par Matteo Veronesi
Dans une page des Cahiers de Malte Laurids Brigge, Rilke évoque, envoûté, la figure ‒ pourtant si éloignée du choc baudelairien, des épiphanies étranges ou salvatrices, lumineuses ou perturbantes, de la vie métropolitaine tourbillonnante ‒ d’un poète qui ne vit pas à Paris, mais « dans une maison silencieuse sur les montagnes » : un poète qui « résonne comme une cloche dans l’air pur », qui (…)
- 20 décembre 2023, par Frédéric Faure
PORTRAIT DE HRABAL . . « La brasserie a toujours été un pôle essentiel de la résistance tchèque. Un lieu où les langues se délient, où s’invente le langage. » À force d’entendre les histoires qui fusent des tavernes, Hrabal est devenu écrivain. Comme l’indique son nom, il est « celui qui balaye, qui ramasse », prend des notes et restitue non seulement les voix mais aussi (…)
- 25 novembre 2023, par Arnaud Genon
Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que la vie ? On pourrait répondre en proposant une définition biologique, en se lançant dans un exposé philosophique, mais il y aurait autant de définitions que ceux qui peuvent la définir, la vie. Dans Je vis de Max Aub (1903-1972), grand auteur espagnol, né et ayant vécu une partie de sa vie en France, c’est la définition de son personnage, Enrique, qui nous (…)
- 15 novembre 2023, par Christophe Lemardelé
Lorsqu’en 1961, René Girard publia son premier ouvrage au titre si bien trouvé, Mensonge romantique et Vérité romanesque, dans lequel il analysait les œuvres de Cervantès, Stendhal, Flaubert, Proust et Dostoïevski, c’était pour mettre en évidence un désir triangulaire qui deviendrait quelques années après une théorie dite du « désir mimétique » et qui dépasserait largement le cadre de la (…)
- 23 mai 2023, par Jérémy Levasseur Le Gall
Les premiers penseurs de l’intertextualité, Julia Kristeva en particulier , ont fait valoir une notion moderniste participant d’une conception anonymisante et dépersonnalisée de la transmission des textes . Il s’agissait de repenser la relation de coprésence entre deux textes en l’opposant à l’idée d’une simple filiation par rapport à un texte-source : l’intertextualité était avant tout une (…)
- 24 novembre 2022, par Michèle Duclos
Né en 1916, David Gascoyne connaît très tôt la reconnaissance de ses pairs avec un premier recueil de poèmes, Roman Balcony et un (unique) roman autobiographique Opening Day, qui révèle son intérêt passionné pour la musique, de Mozart à Alban Berg, et pour la poésie française entre autres surréaliste. À dix-huit ans en 1933 il est envoyé par son éditeur Cobden Sanderson à Paris pour (…)
- 30 septembre 2022, par Michèle Duclos
Né en 1927 dans la ville industrielle de Stoke-on-Trent, Charles Tomlinson adolescent a eu la chance, comme il le décrit dans l’interview donnée à la Paris Review en 1998, d’être très tôt initié aux littératures française et allemande ainsi qu’aux grands classiques grecs.
“It was that sense of belonging to Europe, which took root early in my imagination […] What luck I had to be educated by (…)
- 17 septembre 2022, par Cécile Vibarel
. . Entre les mondes : le fil rouge de l’écriture Textes et contextes du savoir anthropologique « Nous évoluons perpétuellement avec la conscience de cet « autre » totalement étranger, non humain : bourdonnant à l’intérieur de nous comme un tambour tendu esquivant soigneusement toute réflexion trop explicite à son sujet attentifs à la chair et à la pierre du monde réel. » Gary (…)
- 1er septembre 2022, par Lysiane Rakotoson
Les figures du poète chez Lorand Gaspar révèlent une conception de la poésie qui reste singulière si on la compare à celle de ses contemporains, parce qu’elle emprunte à tous les domaines du vivant. Mais elle nous surprendra moins si l’on se rappelle que le poète fut aussi médecin, chirurgien, chercheur et que le vivant est mélomane, arpenteur du désert, pêcheur, photographe des pierres et (…)
- 7 avril 2022, par Rodolphe Christin
S’en aller avec Kerouac, et risquer l’abordage d’horizons imprévus sur une vieille terre d’Amérique bousculée dans ses repères car traversée comme jamais. Vue, vécue, elle tremble, vacille, dépasse les bornes, dérangée par le rythme des voyages intérieurs, extérieurs. L’horizon qui appelle se rapproche ensuite, prend consistance grâce au voyage, devient palpable pour l’expérience avide de le (…)